Du 26 avril au 2 mai 2013
Arrivée en Cappadoce
Dans
l’autobus, après 10 heures de route, j’avais les yeux grand ouverts lors de mon
arrivé en Cappadoce. Le soleil était sur le bord de se coucher, la lumière
était oblique, la terre commençais à rougir …
Quand,
soudainement, j’aperçois les formations caractéristiques de cette région.
Je remarque
qu’elles ont été aménagées, parfois en extension d’une habitation, parfois ça
semble être la maison au complet. Le tout
dans un désordre très chaotique.
C’est ainsi
que je suis arrivé à Goreme, ma base pendant une semaine pour explorer cette
région. En descendant de l’autobus, quand j’ai pu voir le village et les
habitations troglodytes qui l’entouraient, je me suis dit …
Oh. My.
God. Est-ce que je suis mort sur la route? Est-ce que ce genre de paysage, de
décor, peut vraiment exister dans la vraie vie? Pincez-moi quelqu’un.
Je vais
essayer de rendre cela en photo, tout au long de ce billet, mais je ne crois
pas que ça soit possible de vraiment communiquer l’impression qu’on a en y
étant en personne. Ohhhh que j’aimerais partager cela …
J’avais
déjà une petite idée que cette région devait être hyper romantique, en fait
j’ai choisis de ne pas prendre un hôtel troglodyte (chambre dans une caverne)
parce que je me disais que ça serait … too much. Que je pouvais bien me garder
cela pour une visite future en agréable compagnie.
Arrivée à l’hôtel
Comme si ce
n’était pas assez, Filiz, la tenancière de l’hôtel Heybe (www.heybehotel.com) m’a donné sans doute le plus bel accueil de tous les hôtels que j’ai
visité. Chaleureuse, serviable, voulant s’assurer que j’ai un séjour parfait.
M’expliquant les excursions, me disant qu’ils peuvent aller me reconduire
gratuitement au début des sentiers de randonnées et venir me chercher à la sortie.
Me conseillant les bons restaurants du coin … Ok, j’étais déjà dans un état
d’esprit hyper positif mais c’était tout simplement parfait comme accueil.
Il a été
rapidement apparent que ce coin de pays n’avait pas des connotations
romantiques que pour moi, les murs de l’hôtel Heybe étant plutôt minces, j’ai
eu, à quelques reprises pendant mon séjour, l’occasion d’entendre les vocalises
des couples qui se laissaient inspirés par la beauté des lieux. Peut-être finalement que l’isolation
acoustique d’une caverne aurait été un meilleur choix!
Envolée en montgolfière
C’est sans
doute l’activité phare de la Cappadoce, certains touristes ne venant que pour
cela. Il y pas mal de choix au niveau des opérateurs représentant sans doute de
différents niveaux d’organisation, de sécurité et de qualité.
J’ai
choisis Butterfly baloon, une compagnie reconnue pour sa sécurité et son
organisation. Encore plus important compte tenu des événements des dernières
semaines, une montgolfière s’étant écrasée en Égypte, tuant plusieurs de ses
occupants.
Filiz s’occupe
de la réservation, en regardant la météo et en parlant avec Butterfly pour
trouver la journée qui devrait être la plus belle. C’est pratique d’avoir le
temps, je ne suis pas à la merci des conditions météorologiques.
Ils
viennent donc me chercher à l’hôtel, très tôt, pour m’amener au site de la
compagnie ou ils nous enregistrent et offrent le petit déjeuner. On m’assigne
mon pilote, Mike, le chef pilote (yay!) de la compagnie, un British qui fait de
la Montgolfière commercialement depuis 25 ans dont 12 ans en Cappadoce. (Mike
et sa femme habitent ici alors que ses enfants sont au pensionnat en Angleterre
… un choix de vie …)
Quelques
minutes plus tard, branle-bas de combat, nous nous séparons par groupe de 16
dans des minibus qui se dirigent vers les points de départs. Ces points peuvent
changer à tous les jours selon les conditions météo.
Lorsque
nous arrivons à notre site le soleil commence à se lever et c’est encore toute
une organisation qui nous attend pour gonfler les ballons. Le spectacle des
ballons qui se gonflent tranquillement alors que le soleil se lève est déjà
magnifique.
La nacelle,
rectangulaire, est divisée en 8 compartiments pour 2 personnes et, comme on est
un groupe impair, j’ai non seulement mon compartiment à moi tout seul mais,
aussi, j’en ai un en coin, me donnant un plus grand champ visuel sans
obstruction.
Une fois
monté à bord, c’est le temps des consignes de sécurité (« Stay in the
balloon ») et de pratiquer la position à prendre en cas d’atterrissage
rude (chose utile à pratiquer, une autre nacelle d’un autre compagnie, plus
tard pendant la semaine, s’est renversée sur le côté à l’atterrissage et il y a
eu quelques blessures).
L’envolée
est tout simplement magnifique. Merveilleuse. C’était ma première expérience de
montgolfière. Je suis certain qu’une envolée de montgolfière au petit matin
doit être une expérience magnifique n’importe où mais ici il y avait en plus le
terrain, si chaotique, avec ses vallées, canyons et étranges formation.
Voyez
plutôt …
Au retour,
après un atterrissage parfait, directement dans la remorque du camion qui
poursuivait la montgolfière (oui, aussi précis que cela), nous avons eu droit
au champagne, fleurs, petit goûter … J’avais l’impression d’être au début du
vingtième siècle, la vie des très fortunés. Maggy, la chienne de Mike,
attendait avec attention l’ouverture du champagne … elle aime partir à la
chasse au bouchon.
Une très
belle et mémorable expérience …
Goreme Open Air Museum
À côté de
Goreme il y a un musée à ciel ouvert. C’est-à-dire une vallée à accès contrôlé dans laquelle il est possible de visiter quelques habitations et surtout des
églises troglodytes. Certains ont des fresques qui sont encore partiellement
visibles. C’est impressionnant de voir comment le roc, à l’intérieur, peut être
si bien travaillé. Il semble qu’à l’abris de l’air ça soit très friable, donc
facile à sculpter ou adapter pour l’usage à en faire mais qu’une fois exposé à
l’air la pierre durcis rapidement.
Il y avait
beaucoup de monde, entre autre en gros autobus de tourisme, au musée, il est
préférable d’y aller très tôt le matin (ce que j’ai fait mais il y avait quand
même déjà beaucoup de monde).
À partir de
la sortie du musée, de l’autre côté de la route, il y a le sentier d’accès à un
beau canyon, le sword canyon, parfait pour faire une randonnée pour retourner à
Goreme.
Randonnées vallées Pigeon,Swords, Red, Rose, Pachabar et Love.
Pendant mon
séjour j’ai fait plusieurs randonnées dans différentes vallées-canyons. Voici
quelques descriptions et photos.
Pigeon – Super
belle randonnée, belles formations rocheuses. Beaucoup de cabanes à pigeons
creusées dans les parois, les habitants élevaient ainsi les pigeons pour
pouvoir récolter les fientes et s’en servir pour enrichir le sol pour
l’agriculture. Ce sol m’apparaît plutôt pauvre à première vue …
La deuxième
fois que j’ai fait cette vallée un chien m’a accompagné une partie du chemin. À
un moment donné je l’ai vu passer rapidement avec quelque chose dans la bouche.
Était-ce un pigeon? Une roche? Non, c’était une tortue. Le chien l’a abandonné
un peu plus loin sur la route, je l’ai déplacée pour la mettre dans les herbes
… Pauvre tortue!
Swords - Ce canyon se prend près du Goreme open air
muséum. Sa principale caractéristiques est qu’il est très étroit et qu’on marche
dans le lit du ruisseau ou torrent. Presqu’à sec pendant que j’y étais mais ce
n’est sans doute pas un endroit où être lors d’un orage. Imaginez être dans un
canyon d’un mètre de large, avec des parfois d’une vingtaine de mètres, en
descendant assez à pic et, soudainement, une grosse vague d’eau arrive …
Red, Rose –
Ces canyons étaient très larges, plutôt des vallées. Encore de belles
formations. Je constate encore qu’il est très difficile d’avoir de bonnes
cartes et des balises en Turquie.
Rendu à
Cavusin je décide d’essayer un sentier plus loin qui semble aller dans une
autre vallée. En fait il contournait, à mi-falaise, une montagne et de
multiples petits canyons. C’était super beau mais je m’éloignais de plus en
plus de mon objectif. J’ai voulu redescendre,
par un canyon étroit, mais celui-là n’était pas équipé avec des échelles pour
les parties à pic. J’en saute quelques-unes, en évaluant que je serais capable
de les ré-escalader si nécessaire jusqu’à ce que j’arrive à un chute (sèche) de
5m de haut. Là ça devient plus compliqué. Si je saute là, je ne serai pas
capable de remonter. Et si je tombe sur un obstacle infranchissable plus loin
(le canyon étant très tortueux je ne vois pas ce qui vient) je ne pourrais sans
doute pas remonter … Le sable a l’air d’être mou à l’arrivée mais il n’y a pas
de traces de pas … J’hésite … Et je prends la décision, sage, de rebrousser
chemin et remonter jusqu’au sentier.
Je trouverai une autre façon de
redescendre, 2km plus loin, à Pachabar. Je suis rendu vraiment loin de Goreme mais ce n’est pas
grave, j’appelle l’hôtel, décris où je suis, et ils envoient une voiture pour
venir me chercher.
Love- La
Love Valley, d’environ 4.5km de long, avait des formations rocheuses plutôt
spectaculaires, jugez en vous-même …
Je l’ai fait
en remontant, pour pouvoir redescendre par la Pigeon valley. En plus des beaux
paysages c’était sympathique de pouvoir parfois suivre le ruisseau principal
sous terre dans des boyaux creusés par l’eau. Il n’y avait presque pas d’eau au
moment où je suis passé mais il y avait des lignes d’usures sur les parois qui
font penser que l’eau peut monter assez haut …
J’ai fait
cette randonnée le lendemain de ma balade en moto (vous comprendrez plus loin)
et soudainement, alors que j’étais dans la Love Valley, « bllooouuuupp »,
« bloouuuupppp ». Mon estomac commence à faire des siennes et je
commence à avoir de petits vertiges. Hmmm, ça augure mal... Il me reste
peut-être 6km de marche avant d’arriver à l’hôtel …
Green Tour
Parfois je
prends des excursions organisées, pour sauver du temps (les transports locaux
ne sont pas toujours efficaces), pour aller à des endroits difficiles d’accès
ou pour socialiser. Je me suis inscrit au green tour pour ces trois raisons. Je
commençais à ressentir quelques petites pointes de solitude.
Les deux
points forts de l’excursion ont été la citée souterraine de Derinkuy, la vallée
de Lara (Ihlara) ainsi que le monastère troglodyte de Selime.
Derinkuyu
C’est
complètement extraordinaire comme endroit. Sous le village de Derinkuyu se
trouve une ville souterraine, jusqu'à 20 niveaux de profondeurs, capable
d’accueillir jusqu’à 5000 habitants pendant quelques mois. Elle était utilisée par
les chrétiens lorsque des envahisseurs arrivaient dans la vallée. Ils
abandonnaient leurs maisons et allaient se cacher sous terre avec leurs
animaux, … Une fois la menace partie, ils pouvaient regagner leurs maisons (ou
ce qu’il en restait).
Nous avons
visité 8 niveaux de cette ville. On a pu voir des pierres roulantes qui
servaient à obstruer le passage, ne pouvant être déplacées que de l’intérieur.
Des systèmes de communication. Des raccourcis pour se sauver rapidement d’une
pièce. Des pièges. Des puits de ventilation, dont un de 50 m de profondeur.
L’entrée d’un tunnel de 9km qui communiquerait avec une autre ville souterraine.
Les maisons, en surface, serait pour la plupart reliées à la ville souterraine.
Et il y aurait des dizaines de ces villes dans la région.
Incroyable.
Ihlara
La
caractéristique principale de cette vallée canyon longue de 14km est qu’il y a
plein de petits monastères et chapelles qui ont été creusées dans ses parois.
Il y a aussi une belle rivière qui coule en son fond. Rivière auprès de
laquelle nous avons lunché après une randonnée de quelques kilomètres.
Selime
Il s’agit
d’un monastère creusé dans un monticule de roche. Il était très important. Une
grande partie de la façade s’étant écroulée beaucoup de sections sont
maintenant inaccessible. Mais nous avons pu tout de même visiter certaines
pièces impressionnantes et observer les restes de quelques fresques in-seco,
c'est-à-dire peinte directement sur le roc.
Le lieu a
servi d’inspiration pour certaines scènes de Star-wars. À cause de certains
problèmes politiques à ce moment les scènes ont été tournées ailleurs mais le
monastère a gardé son surnom de Stars-wars monastery.
Topdeck
En rentrant
à l’hôtel, Filiz m’apprend qu’elle n’arrivait pas à rejoindre le restaurant où
je lui avais demandé de réservé pour moi alors elle y est allée à pied. Il
s’agit du restaurant Topdeck, le meilleur restaurant selon Tripadvisor. Il est
difficile d’y obtenir une table, ils n’en n’ont que 10. Le seul hic est que la
réservation est pour dans 30 minutes … Je me dirige donc rapidement au
restaurant, situé dans une caverne, où j’ai eu un très bon repas. Tellement bon
que j’ai décidé de faire une autre réservation pour dans 2 jours et ainsi avoir
la possibilité de goûter à d’autres plats. (Comme vous le constaterez plus loin j'ai dû annuler cette deuxième réservation.)
Erreur de la banque en ma faveur
Filiz
m’apprend aussi qu’ils ont eu un mélange avec les réservations et qu’elle
aimerait récupérer ma chambre pour la dernière nuit. En échange ils me donnent
une nuit à un de leurs hôtels sœurs, où j’avais essayé d’obtenir une chambre, le
Sultan Suites Cave Hôtel. J’aurais donc une suite dans une caverne pour ma
dernière nuit à Goreme. Ayant passé la journée au lit, j'ai pu pleinement profiter de ma chambre.
Solitude
J’ai fait
quelques allusions à la solitude qui, de façon surprenante, m’a frappée assez
tôt pendant ce voyage. J’en ai tenu compte en prenant le Green tour et, aussi,
je me suis rappelé que si j’en avais assez de cette solitude je pouvais
toujours décider de rentrer n’importe quand. Ça m’a soulagé.
Balade en moto
Certains
lecteurs se souviendront peut-être de la balade en scooter que j’avais fait à
Madagascar. On m’avait proposé une moto mais, considérant que ça ne serait pas
sécuritaire pour moi, j’avais refusé. Après tout, je n’avais jamais conduit de
moto de ma vie.
À mon
retour à Montréal j’ai décidé de corriger cette lacune, histoire de me donner
un peu plus de flexibilité en voyage, et j’ai pris mes cours de moto.
Plus
rassuré, plus sûr de moi, j’ai donc décidé de louer une moto à Goreme pour
faire une balade et aussi pour me donner de l’expérience pour pouvoir passer
mon examen final sur route (après un délai obligatoire de 11 mois) à Montréal
cet été.
Il fallait
d’abord que je choisisse une moto qui me ressemble. Voilà ce que j’ai
trouvé :
Qu’en
pensez-vous? Avez-vous vu le détail de la finition? C’est très moi, non?
NON! Voilà
plutôt ce que j’ai loué, 125cc de classe Enduro. Pas que je voulais aller faire
du motocross mais il n’y avait pas beaucoup de choix …
Je suis
donc parti, avec beaucoup de nervosité, avec un casque dont la visière était
toute rayée, me sentant presque tout nu dans mon linge en nylon, sans la
protection de mes gants ou de mon linge de moto, en balade. 143 km qui m’ont
fait faire un bon tour de Cappadoce, plusieurs villages, une vallée, un canyon
avec plein d’églises troglodytes, des vues sur les anciens volcans, enneigés
et, surtout, pas de casse!
Pendant une
partie de la balade j’étais sur le haut du plateau cappadocien, plutôt aride. À
un certain endroit j’ai été trompé par le relief. Je voyais le plateau à perte
de vue et je me demandais quand j’arriverais bien quelque part. Je n’étais même
pas à 1 km d’un village … caché dans un canyon. Les canons sont parfois
tellement abrupts et étroits qu’ils apparaissent comme des surprises.
À l’heure
du lunch je suis arrêté dans un petit restaurant sur le bord de la rue dans un
village et j’y ai mangé un pide, une espèce de pizza turque, à la viande. J’ai
trouvé que la viande avait un drôle de goût mais j’ai tout mangé quand même …
mal m’en pris.
Je suis
rentré tôt à l’hôtel, me sentant très fatigué.
Météo et Saison
J’ai été
vraiment chanceux pendant mon séjour en Cappadoce, le ciel a été bleu en
permanence, presque aucun nuage, sauf vers la fin de mon séjour où il y a eu
quelques goûtes et d’impressionnants coups de tonnerre. Ce n’est pas toujours
comme cela, des touristes rencontrés à Antalya m’ont parlé de leur semaine en
Cappadoce … 2 heures de soleil sur toute la semaine. Ça change beaucoup
l’expérience.
Fin avril
début mai est un bon moment pour venir ici. Pas trop chaud. Pas trop achalandé.
Les arbres sont en fleur. Il y a des tapis de fleurs sauvages dans les vallées.
Vraiment beau!
Bllooouuup, la suite
Après mes
10km de randonnée, je suis rentré à l’hôtel, mon état physique m’inquiétant. J’ai
été accueilli par les expressions surprises du personnel de l’hôtel qui étaient
vraiment surpris que j’avais fait les deux vallées si rapidement. Pourtant je n’ai
pas eu l’impression de marcher si vite. Sans doute que j’étais motivé de me
retrouver dans un endroit sécuritaire.
Je me suis
tenu tranquille un peu, en lisant sur la véranda de l’hôtel et, allant de moins
en moins bien, je suis allé me réfugier dans ma chambre. Et ce qui se tramait s’est
exprimé avec puissance, me jetant complètement à terre et me rappelant des
souvenirs de pré-hospitalisation en Thaïlande.
Je crois
que je me suis empoisonné avec le pide au gout bizarre lors de ma balade en
moto.
Cet
événement, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, m’a amené à me remettre
en question. J’ai réalisé que depuis le
début du voyage je n’avais pas la bonne forme, je dormais de plus en plus mal,
je semblais être arrivé avec une rhinite ou une sinusite et ça ne s’améliorait
pas, ma digestion de dégradait de jour en jour et, surtout … je n’avais pas
autant de plaisir que je pensais. Et peu de motivation pour la suite. Et la
solitude …
Et, dans ce
creux, l’idée de faire 13 heures d’autobus pour aller à ma prochaine étape, une
ville qui ne me disait rien, ne m’excitait pas particulièrement d’autant plus
que je ne savais pas combien de temps mon intoxication alimentaire allait
durer.
STOP!
Après
réflexion et consultation par skype avec des proches j’ai pris la décision de
rentrer au pays, tant pis pour ma réservation d’hôtel pour deux jours, tant pis
pour mon billet de retour non déplaçable du 17 juin. Heureusement j’ai pu acheter,
encore une fois, un billet aller simple à partir d’où j’étais, en classe
affaire, pour rentrer au pays de façon très confortable.
Tant pis
pour les amis que j’espérais croiser plus tard dans le voyage. Tant pis pour l’exploration
de la région d’Hatay, pour aller aux sources du Kunefe mon dessert turque fétiche.
Tant pis
aussi pour l’image du gars fonceur, voyageur émérite … Me voilà qui lâche! Pas
fort la zone de confort!
Il devenait
évident, malgré ces renonciations, que je souhaitais plus être à Montréal, près
de mes amis, de mes proches, à faire mes activités, que de voyager seul en
Turquie.
Alors,
après 48 heures sans m’alimenter, un changement de chambre pour aller dans une
chambre caverne (vraiment, vraiment magnifique), 48 heures sans être capable de
dormir pour la peine, j’ai pris la navette vendredi matin le 3 mai, à 3 :45
du matin (heure de Turquie), pour rentrer, penaud, à Montréal.
J’ai suis
arrivé à 18 :20 (22 heures plus tard), après des escales à Istanbul et
Munich, ou ma mère et son amoureux m’attendait pour me ramener au chalet dans
les Laurentides et prendre soin de moi. (ahhh se faire dorloter par sa mère!)
Voyez
plutôt la vue au petit matin …
Post Mortem
C’est bien
beau ce revirement mais qu’est-ce que je fais avec ça? J’ai tout de même besoin
de donner un sens à tout cela, ne serait-ce que pour anticiper et planifier le
futur …
Voici ce
que j’en retiens :
- J’ai encore des choses à régler au niveau de ma santé, au niveau sommeil et au niveau digestif.
- Je crois que l’idée de repartir seul en voyage (et je prévoyais faire cela aussi à l’automne 2013 et possiblement une partie de 2014) venait de l’interruption forcée de mon voyage de 2011. C’est comme si j’avais continué à suivre l’impulsion de ce voyage, les idées que j’avais à ce moment …
- Alors lorsque des choses se sont réalisées me permettant de partir, je l’ai fait …
- Mais, maintenant, quand je réfléchis, je n’ai plus le goût de long voyage seul en no-where. C’est comme si j’avais fait ce que j’avais à faire de ce côté en 2011.
- Je n’ai même plus de grande pulsion de partir longtemps
- Ce que j’ai vraiment le goût est d’établir des liens significatifs, d’explorer des nouvelles choses, d’apprendre, de découvrir et, possiblement, de m’investir dans des projets.
- Et comment puis-je mettre en place des conditions propices à l'éclosion et au développement d'une relation amoureuse?(ça demande un minimum de stabilité).
Pour la
suite des choses j’envisage donc de voyager pour faire des activités, ou avec
des amis, ou pour aller rejoindre des amis, ou avec une amoureuse. Peut-être
des petites escapades seul ici et là. Peut-être un long voyage mais ça serait
dans le cadre d’un projet de couple. Au moment approprié.
Trouver des
façons de m’ancrer à nouveau ici, me trouver des projets.
Continuer à
apprendre. Continuer à me dépasser mais en le faisant généralement ici.
Et,
surtout, continuer à développer mes relations et en développer de nouvelles.
What’s next?
Aucune
idée. Ma vision de ma vie vient de faire un gros changement de cap. J’ai
vraiment l’impression que je viens de franchir un point tournant de ma vie. Ça
en fait plusieurs depuis quelques années. Ça va prendre un petit bout de temps
pour retomber sur mes pieds. J’ai confiance que je trouverai mon chemin.
Merci à
vous tous qui m’enrichissez de votre présence, vos paroles, vos expériences,
votre amitié, votre tendresse et votre amour.
Au
plaisir!!!
Sylvain