dimanche 19 juin 2011

Barcelona

Oh Barcelona, ça fait tellement longtemps que j’entends parler de toi! Est-ce que cela m’aura créé de trop hautes attentes?


En tout cas, en me donnant une semaine à Barcelona, je me suis donné le temps d’avoir un bon premier aperçu de la ville. Oui, oui, je ne dis que premier aperçu. Barcelona est une grande ville, 1.6 million d’habitants dans la ville elle-même et près de 3 millions en comptant la grande région métropolitaine. En fait, en termes de quantité d’habitants, ce n’est pas tellement différent de Montréal.
Par contre c’est une ville qui a beaucoup plus d’histoire, les premiers habitants remontant au moins à plus de 2000 ans. C’est aussi une ville très riche en attractions touristiques de toutes sortes et qui a vraiment pris un virage touristique il y a une vingtaine d’années.


C’est une ville extrêmement dynamique, en évolution. C’est d’ailleurs une des choses qui m’a frappé le plus fort, lorsque j’ai fait une visite en autobus touristique pour m’orienter : La quantité de nouveaux projets qui se sont réalisés dans les derniers 20 ans. Le guide n’arrêtait pas de dire …. Tel secteur, revitalisé il y a x ans, telle nouvelle île, construite dans le port il y a x ans, tel monument, construit dernièrement, tel nouveau moyen de transport …


Je trouve, qu’en comparaison, Montréal fait un peu dur! Aidez-moi donc un peu, ça serait gentil si vous pouviez me trouver de gros projets à impact touristique majeur, mais qui aussi ont ajouté quelque chose d’important dans la qualité de vie des Montréalais et qui se sont terminés dans les dernières 20 années à Montréal? Le circuit d’autobus 747 ne compte pas! Ok, il y a le quartier des spectacles. Le biodôme. La plage. Quoi d’autre?


Peut-être que je fais preuve d’aveuglement involontaire ou du syndrome du gazon plus vert chez le voisin, mais j’ai un peu honte de ma ville. Je ne dis pas que Montréal n’est pas bonne à vivre, au contraire, j’adore Montréal, je dis juste qu’il me semble que Montréal est restée plutôt immobile depuis un certain temps … Qu’en pensez-vous?


Circuit d’autobus touristique


Deux compagnies offrent un service d’autobus touristique, à deux étages, qui permettent de monter et descendre à volonté, aux arrêts prévus, pour une période de 24 ou 48 heures. Il est possible d’acheter le billet aux bureaux d’information touristique, dans des kiosques un peu partout et, je crois, aussi dans l’autobus lui-même. Les autobus passent aux 5-10 minutes, alors c’est un service très pratique quoique je l’ai trouvé plutôt achalandé et, à certains arrêts, il y avait de bonnes files d’attentes.


C’est une bonne façon de faire un premier repérage de la ville. Je n’ai pas utilisé le service particulièrement pour m’amener aux sites touristiques mais plutôt pour faire les circuits complets, en restant dans l’autobus, pour avoir une idée d’ensemble de la ville.


Par la suite j’ai fait mes visites en me déplaçant à pied ou en métro.


Las Ramblas


Las Ramblas, est une longue, 1.2km, rue piétonnière un peu emblématique de Barcelona. Je m’y suis promené à plusieurs moments de la journée, à la chasse aux pickpockets, et j’ai pu voir que c’est vraiment un endroit très achalandé. C’est surtout un bon point à partir duquel aller explorer différents quartiers de Barcelona, surtout le Barrio Gotic, le cœur historique de Barcelona.
Vers la mer, la promenade continue sur La Rambla de Mar, une nouvelle partie qui a été construite récemment, arrachée à la mer, qui amène à des centres d’achats, cinémas, hôtels construits sur une île artificielle.


C’est un endroit très achalandé où se promener et faire du people watching, sans plus.


La Boqueria


Le marché de la Boqueria, un marché public qui a plusieurs centaines d’années d’histoires, est situé près de Las Ramblas. C’est donc super facile de s’y rendre.  La première fois que j’y suis allé, lundi matin, je me suis fait prendre … c’était une journée fériée importante et le marché était fermé. Le lendemain matin, j’y suis retourné, pour visiter, y prendre mon petit déjeuner au restaurant Pinotxo et acheter un sandwich pour aller à Montserrat.
Les produits me sont apparus très, très frais et d’une grande diversité. Les restaurants (des bars à tapas en fait) qui sont installés dans le marchés se spécialisent surtout dans la cuisine … du marché! D’ailleurs, pour mon petit déjeuner, chez Pinotxo, fortement recommandé, j’ai mangé de la trippe et, surtout, une assiette de pois chiches oh combien délicieux. Je sais, je sais, ça ne fait pas tellement petit dej mais, bon, on s’adapte. Il y avait des croissants aussi mais je me disais que ça serait un peu poche d’aller manger un croissant dans un tel restaurant.





(La Boqueria n'est pas le seul marché public, j'ai ai vu, d'aussi beaux mais moins touristiques, dans d'autres quartiers.)


Tibidabo
J’avais au moins une bonne raison d’aller visiter la montagne de Tibidabo car c’est un endroit important dans le libre “L’Ombre du Vent” que j’ai lu avant de venir à Barcelone. J’ai fait cette visite la journée où j’avais mon billet pour l’autobus touristique. Je prévoyais, au début, descendre à la Sagrada Familia mais il y avait tellement de monde qui attendait pour reprendre l’autobus que j’ai décidé de rester dans le bus et d’aller plus loin. En regardant sur la carte, j’ai vu qu’il serait probablement possible de partir de Tibidabo et de redescendre, en marchant, pour aller au Parque Guell et à la Sagrada Familia. C’est plus facile dans ce sens-là, en descendant les pentes vers la mer, plutôt que de le faire en montant.


À partir de la base de la montagne, mais déjà quand même assez haut par rapport au bord de la mer, il y a un vieux tramway, opérant depuis plus de cent ans, qui remonte l’avenue Tibidabo pour aller jusqu’à une place, pas mal plus haut, d’où on peut prendre le funiculaire qui amène au sommet de la montagne.
C’était drôle de prendre le tramway en me rappelant que les personnages du livre prenaient aussi ce tramway … En montant, j’ai vu que c’était un quartier plutôt huppé, plusieurs magnifiques demeures bordant le chemin.


Au sommet du Tibidabo il y a une église, le Sacré Cœur, et une plateforme qui donne une superbe vue sur Barcelona. Il y a aussi un super parc d’attractions comptant de vieux manèges antiques. Charmant.




Parque Guell


Au début des années 1900, le comte Eusebi Guell, mécène de l’architecte AntoniGaudi, a acheté le flan d’une montagne à Gracia, en banlieue du Barcelona d’antan, pour y construire un nouveau développement résidentiel huppé et a confié à Gaudi l’architecture du site. Hors, le style Gaudi n’était pas populaire à cette époque auprès de la classe aisée de Barcelona et, sur un total de 60 lots, seulement 3 lots ont été vendus et aucun de ces lots n’a vu une maison de style Gaudi construite. D’ailleurs, Gaudi finira par acheter une des maisons modèles, dessinée par un autre architecte, pour y habiter plus de vingt ans.
En 1923, vu l’échec commercial du projet, la famille Gaudi a décidé de donner le terrain à la ville de Gracia qui a été plus tard annexée dans Barcelona.
Aujourd’hui, c’est un parc dans lequel on peut se promener et observer l’architecture de Gaudi dans les ouvrages publics, comme des ponts, incluant un pont des amoureux, une plateforme pour la place publique sous laquelle devait être un marché. Il y a aussi deux maisonnettes, de style Gaudi, qui sont à l’entrée du parc et qui devaient, à l’origine, être  de chaque côté de la « gate » de cette « gated comunity »
Je suis arrivé par le côté sud du parc et j’ai été bien surpris de trouver une série d’escaliers mécaniques qui ont grandement facilités l’ascension de la rue très pentue qui mène au sommet du parc.
Mon impression a été que c’était un beau parc, avec de beaux aménagements de style Gaudi mais, sans doute parce que j’en avais beaucoup entendu parler, cela n’a pas été un endroit qui m’a particulièrement touché.




Sagrada Familia


Ma première réaction en voyant la Sagrada Familia a été : Maudit Bon Marketing ! Après tout, cela prend du maudit bon marketing pour qu’on parle autant d’une église inachevée, qui serait peut-être terminée d’ici 15 ans. Cela prend aussi du bon marketing pour qu’on paie pour la visiter!
Et ce marketing est essentiel au projet car, depuis le début, ce projet, lancé en 1881, est financé par des dons anonymes. Il était déjà prévu, initialement, que cela prendrait plusieurs centaines d’années pour en terminer la construction. Il semble que l’échéancier sera un peu plus vite que prévu vu l’apport accru de fonds depuis les olympiques de 1992, à Barcelona, et par l’utilisation de techniques de plus en plus poussées pour tailler les pierres sous contrôle d’un ordinateur alors qu’elles étaient taillées à la main au début. Et comme le style Gaudi implique beaucoup de courbes, la taille des pierres est une composante majeure de la construction.
Toutes les fois que je suis allé dans ce coin-là pour visiter l’intérieur de l’église il y avait de longues files alors je me suis contenté d’une marche le long du périmètre.
C’est vrai que l’œuvre frappe très fort par son style … minéral. En fait je dirais organico-minéral, cela donne l’impression, parfois, que le minéral est vivant.



Montserrat
Montserrat est une montagne à une cinquantaine de kilomètres de Barcelona dont le sommet à plus de 1000m est orné de formations rocheuses particulières. C’est aussi un site religieux très important pour la Catalogne, il  y a un important monastère au sommet ainsi que plusieurs anciens ermitages. Il fait d’ailleurs partit de la tradition catholique catalane de faire au moins une fois dans sa vie un pèlerinage à Montserrat et d’en faire l’ascension pour y voir le coucher ou lever du soleil.
J’y suis allé en train, à partir de la Plaça d’Espanya, jusqu’à une station près de Montserrat, un trajet d’environ une heure. De là, il y avait un autre train à crémaillère pour faire une bonne partie de l’ascension. Ce dernier train m’a pas mal impressionné par son angle de monté, je me sentais un peu collé à mon siège une bonne partie du court, environ 15 minutes, trajet.
Le train à crémaillère m’a amené jusqu’au niveau du monastère et, de là, il est possible de prendre deux funiculaires pour monter encore plus haut ou de prendre un sentier. J’ai pris un des funiculaires et à partir de la station supérieure du funiculaire il y avait d’autres sentiers qui permettaient de monter encore plus haut pour aller voir des ermitages abandonnés et, éventuellement, aller sur certain sommets.
La vue, là-haut, était totalement extraordinaire. Allez-y par une journée au ciel dégagé pour pleinement en bénéficier. Je pouvais voir jusqu’à la mer mais aussi je pouvais voir, vers le nord, les grandes montagnes des Pyrénées.
Les formations rocheuses, formée par agglomérations, sous très forte pression, des roches et sédiments lorsque toute cette région était sous l’eau sont très belles. C’est en voyant ce genre de roche (et, d’un autre style, les roches de la Sierra de Guara) que l’on voir que Gaudi n’a pas eu à aller chercher très loin pour trouver une des sources d’inspiration de son architecture …
Une visite qui en vaut vraiment la peine. Le billet combiné train, train à crémaillère, funiculaire, aller-retour, acheté à la Plaça d’Espanya m’a couté 23,10E.









Transport en commun
Trains, autobus, métros, tramway, funiculaires, téléphériques, … Barcelona a un excellent système de transport en commun qui semble aussi bien couvrir le centre de Barcelone que la région urbaine. À chaque fois que je vais dans une ville aussi bien servie de ce côté cela fait de moi un Montréalais très, très envieux. J’ai comparé le réseau de Montréal avec celui de Barcelona et, en gros Barcelona a deux fois plus de lignes, deux fois plus d’étendue et presque trois fois plus de stations. Et le tout sans compter les trains régionaux qui ont des horaires beaucoup plus fréquents que ceux de Montréal.


Pour les 3 derniers jours de mon séjour j’ai acheté la Barcelona Card qui inclut l’accès illimité au réseau de transport en commun et de nombreux rabais pour l’entrée des musées.


Un autre choix aurait pu être d’acheter la carte T10, bonne pour 10 passages, qui est offerte pour 8,25 euro.


La plage


Ça c’est un maudit gros atout pour Barcelona. Sur le front de mer, sur le bord de la méditerranée, il y a 4.5 km de plages en plein centre de Barcelona. La plus longue plage, de 1.1km était à 4 stations de métro de mon hôtel et est juste à côté du port et des principaux quartiers touristiques de la ville.


Pour en savoir plus sur les différentes plages, vous pouvez cliquer ici Les barcelonais profitant de longues heures de lunch (3 heures), ils peuvent même faire une pause plage au milieu de leur journée de travail. C’est pas mal cool.
Les plages sont équipées en douches et casiers et sont toutes accessibles par métro.
Lors de ma journée plage il y avait de bonnes vagues, assez pour faire un peu de body surf. J’ai trouvé que l’eau n’était pas la plus propre mais c’était quand même ok. L’eau était à 21 degrés, en ce début d’été.
Il y a plusieurs endroits qui semblent faire la location de petits voiliers et de planches à voile.
Chaque plage a au moins un beach club, avec restaurant, qui loue aussi des chaises longues et des parasols.
Cette proximité doit vraiment être un gros plus pour la qualité de vie.





Bouffe
C’est drôle, à Barcelona, il y a des restaurants de tapas partout! ;-)
J’ai très bien mangé à Barcelona, je n’avais qu’à me promener un peu dans les rues pour trouver un bar à tapas intéressant ou de super bons restaurants d’autres style de cuisine.
Il y a aussi plusieurs marchés publics dans lesquels j’aurais bien aimé aller faire mon épicerie si j’avais habité dans un appartement équipé d’une cuisine.


Je dois dire, par contre, que la majorité des restaurants de tapas servent les mêmes tapas alors ça devient un peu répétitif.
En cherchant sur des sites spécialisés (comme Chowhound) j’ai vu que Barcelona compte aussi plusieurs super bon restaurants, très avant-gardistes où j’aurais bien aimé aller manger. Par exemple, le restaurant Tickets, proche du propriétaire de l’ex-El Bulli, ou le restaurant Alkimia. Malheureusement, pour la plupart, il aurait fallu que je fasse des réservations plusieurs mois à l’avance.


Mais j’ai quand même pu obtenir une table, pour le lunch (à 14 :00), au restaurant Cinc Sentits.


Cinc Sentits


Ce restaurant, très recommandé à plusieurs endroits, avait un avantage marqué … j’ai été capable d’obtenir une réservation pour le repas du midi. J’y suis allé et j’ai pris le menu sensations. Comme je n’avais pas encore terminé ma prescription d’antibiotiques j’ai décidé d’être sage et je n’ai pas pris l’accord mets et vins. C’est dommage car il me semblait y avoir de très, très bons vins dans cet accord dont plusieurs vins liquoreux.
Le repas chez Cinc Sentits a été très bon et le service à aussi été excellent. Mais, peut-être à cause de l’absence du vin, il m’a laissé un peu froid. Je m’attendais à quelque chose de plus inventif et j’ai trouvé que certains plats ressemblaient beaucoup à d’autres que j’avais pris dans les autres très bons restaurants dégustations que j’ai visités pendant ce voyage.


Je recommande tout de même ce restaurant, c’est très bien.


Securité


Après l’innombrable quantité d’avertissement et de comptes rendus que j’ai lu où les auteurs disaient s’être fait voler à Barcelona j’ai fait pas mal attention. Je ne transportais pas mon portefeuille, ni mon passeport, ni mon Iphone et ne gardait sur moi que l’argent nécessaire à ma journée ainsi qu’une carte de crédit. Je trainais quand même mon petit sac à dos dans lequel j’avais mon Kindle, tout en faisant attention.
Pendant la durée de mon séjour j’ai vraiment cherché des pickpockets ou des signes que quelqu’un venait de se faire voler. Je n’ai rien vu de tout cela sauf un soir, sur Las Ramblas, je crois avoir observé un pickpocket qui cherchait une proie dans un attroupement. Je trouvais son comportement et ses déplacements très louches et je suis resté un moment à l’observer et à le suivre. Éventuellement, sans l’avoir vu passer à l’action, j’ai passé mon chemin car je me suis dit que mon comportement aussi devait commencer à paraître suspect s’il y avait des observateurs, police ou autres pickpockets.


J’ai vu, par contre, beaucoup de touristes très imprudents, laissant trainer leur téléphone sur la table en terrasse, ne faisant pas attention à leurs sacs, … En général, par contre, je vois que le monde est prudent et fait attention.
Donc je crois qu’il faut faire attention, le problème est réel, mais que les chances que quelque chose nous arrive sont quand même très faibles.


Pour ce qui est de marcher le soir, à la noirceur qui arrive très, très tard, dans les rues, je me suis toujours senti en sécurité. Malheureusement pour mes lecteurs je n’ai pas testé la sortie des bars, saoul, à 6 heures du matin, pour voir si c’est la même chose.


Nightlife
Je n’en ai pas profité! Alors je ne peux pas dire grand-chose, malgré que Barcelona a une très forte réputation pour son nightlife. J’ai vu,  par contre, dimanche matin à 6 :30, dans mon taxi pour aller à l’aéroport, qu’il y avait beaucoup de monde dans les rues qui rentraient après une soirée de fête. Certains titubaient fortement. D’autres s’embrassaient langoureusement, faisant monter le french-o-mètre. J’en ai aussi vu quelques personnes qui pleuraient en entrant avec leurs amies …


C’était frappant de voir les femmes portant leur kit de discothèque sexy marchant le matin dans la rue …
Barcelona – Conclusion


Cela m’a pris quelques jours pour m’habituer à la ville et au quartier où je me logeais (l’Eixample, Hotel Praktik ** http://www.praktikhotels.com/fr/hotel-a-barcelone, à 2 minute du métro Girona) mais, après y avoir été une semaine, j’aime beaucoup, beaucoup cette ville. Je vous ai épargné la liste des quartiers et des musées que j’ai visités ou que j’aurais pu visiter mais il y a vraiment beaucoup de choses à faire à Barcelona.
Peut-être que je l’aimerais moins en été, alors qu’il y fait très chaud, mais à cette période-ci de l’année, il fait très bon d’être à Barcelona. C’est vraiment une belle ville.











Espagne – Conclusion


Cela faisait longtemps que je voulais aller faire un tour en Espagne et, même si je n’y ai fait qu’un petit tour, au nord, j’ai adoré ce pays. Mon gros coup de foudre est certainement pour les canyons de la Sierra de Guara mais, aussi, San Sebastian me manque. D’ailleurs, même si c’est plus petit que Barcelona, qu’il y a moins de choses à y faire, j’ai terriblement le goût de retourner à San Sebastian.
Au niveau budget, l’Espagne, comme sans doute le reste de l’Europe de l’ouest, coute très cher. Même si le type de voyage que j’y ai fait n’est pas tellement comparable à celui que j’ai fait au Mexique-Guatemala-Belize, je dirais que mon séjour d’un mois en Espagne m’a couté 80% du coût mon séjour de trois mois au Mexique-Guatemala-Belize. Donc l’Espagne m’a couté presque 3 fois plus. Cette différence est explicable  au niveau de l’hébergement, parce que c’est plus cher et aussi parce que j’ai choisis des endroits plus confortables et que j’ai loué une voiture pour deux semaines.





Au niveau de la langue, je n’ai pas eu de difficulté à comprendre l’espagnol des basques ni des catalans. Dans le nord, beaucoup de personnes en contact avec le public parlent le français. Dans certains endroits c’était même plus facile de me faire comprendre en français qu’en anglais lorsque mon espagnol n’était pas suffisant.

La nourriture est très, très chère, il était rare que je m’en tire en bas de 15$ pour un repas, sans vin. Il n’y a pas d’options de nourriture de rue, contrairement au Mexique. D’ailleurs, je pense que, à long terme, j’aime mieux la nourriture mexicaine!
Ryanair


Pour aller à Paris, de Barcelona, j’ai pris un vol avec Ryanair. 110$CDN toutes taxes et frais inclus pour un aller simple, c’est un pas mal bon prix. Le vol s’est passé super bien mais attention de bien lire les instructions et respecter les consignes sinon vous allez devoir payer des frais supplémentaires qui peuvent rapidement coûter plus cher que le prix du billet d’avion. Par exemple, si vous n’avais pas imprimé votre boarding pass avant d’aller à l’aéroport, vous devrez payer 40 euros pour le faire imprimer par Ryanair. Si votre bagage de cabine excède les dimensions réduites qu’accepte la compagnie, alors cela sera un autre 40 euros. Si votre bagage pèse plus que les 15 ou 20 kg que vous avez acheté lors de l’achat du billet, les frais supplémentaires sont aussi très élevés.
Donc vous pouvez avoir de super bon prix avec Ryanair et ce genre de transporteurs mais soyez un bon consommateur et lisez bien les termes et conditions ainsi que les emails que les transporteurs à rabais vous envoient.


Le futur
À partir de Barcelona je vais aller passer 2 nuits à Paris pour ensuite revenir à Montréal pour moins de 24 heures et repartir pour Boston. À Boston je vais assister au dernier segment d’une formation que j’avais commencé en 2009, à raison de 4 jours par an, sur la gestion d’entreprise. Le 26 je reviendrai à Montréal et repartirai le 6 juillet pour Vienne.


Le plan est, pour le moment, de passer quelques jours à Vienne et d’aller explorer l’Europe de l’est et les Balkans.
Je dis pour le moment car, après 4 mois de voyage, je me pose un peu des questions sur la suite du voyage. Ça va faire du bien d’être à Montréal quelque temps, d’ailleurs je me demande si je n’aurais pas dû prévoir passer l’été à Montréal.


Pour la suite des choses je n’ai pas de grand attracteur qui m’attirent comme l’idée de faire du canyoning en Sierra de Guara m’attirait. Je suis donc moins excité par l’idée d’aller en Europe de l’est, surtout pendant les chaleurs de l’été alors que cela sera la saison haute. D’autant plus que je serai dans des pays où je ne parle pas du tout la langue et où la maitrise de l’anglais est plus rare, je crains un peu une augmentation de mon sentiment d’isolation.
Aussi, après avoir couché dans 35 endroits différents, en 4 mois, je ressens un petit peu de fatigue accumulée et j’ai un peu le goût de stabilité. Je ne suis pas encore totalement remis de l’infection respiratoire que j’ai attrapée au Belize.


J’ai le goût de pouvoir me cuisiner des repas, de recevoir et d’avoir des soirées avec amis.
À Boston, où je serai avec un groupe de 60 personnes, plusieurs avec de très fortes personnalités, j’aurai peut-être une overdose de « communauté » ou de social, surtout en contraste avec les 4 derniers mois, et après quoi je voudrai peut-être aller passer quelque temps sur une île déserte! Mais, tout de même, l’aspect communautaire et relations humaines significatives me manque passablement.


Heureusement que vous étiez là, vous qui avez échangé avec moi tout au long de cette période, votre compagnie, bien que virtuelle, a été très, très appréciée.
Alors, pour la suite des choses, j’envisage soit :


1)      Continuer tel que prévu, et aller en Europe de l’est, possiblement en explorant des façons pour augmenter mes chances d’établir des contacts plus profonds.
2)      Annuler ou reporter mon vol vers Vienne et rester plus longtemps à Montréal, pour l’été, je ne sais pas trop où j’habiterais par contre. Possiblement profiter de ce temps là pour regarder si ça ne serait pas le temps de m’acheter un nouveau pied-à-terre à Montréal?
3)      J’ai des amis qui viennent de s’acheter une maison en Normandie, d’autres amis qui habitent à Paris et ma mère aura une maison à Strasbourg pour 3 semaines en août … Peut-être que je pourrais passer l’été en France avec la possibilité de faires des excursions à gauche et à droite si la bougeotte me pogne …
4)      Plutôt que d’aller vers l’Europe de l’est aller plus vers le nord, comme la Norvège, la Suède ou, même, l’Islande …
5)      Me trouver un autre spot, quelque part, et me louer une maison ou un appart sur le bord de la mer, où dans un beau village de montagne, à distance de marche d’un marché et essayer développer des liens sur place ou espérer que plein de monde va venir me visiter …
6)      Faire une croisière …
7)      Suivre un cours intensif ou de plusieurs semaines 
La Turquie est toujours à l’horizon pour une partie de l’automne. L’île de la Réunion, Madagascar et l’Île Maurice sont aussi dans le collimateur pour un plus tard. Sans oublier la Nouvelle Zélande, un bel endroit pour passer une partie de l’hiver. Sans oublier que je ne dirais pas non de retourner faire un tour en Thaïlande …
Si vous avez des commentaires ou suggestions … Allez-y, écrivez moi!


Le prochain blog devrait être vers la mi-juillet.
Au plaisir,


Sylvain

lundi 13 juin 2011

Balade en voiture en Aragón et Catalogne

Au moment où j’ai révisé ce blog, je me demandais comment faire pour décrire un road trip, tout en le documentant, sans que la lecture soit aride. C’est un peu difficile, en fait. Bonne lecture!

Jour 1 – Alquezar – Espot

C’est malheureusement le temps de quitter Alquezar, il me semble que je serais resté un peu plus longtemps. Ce n’est pas grave, j’aurai juste à revenir un jour.
Mon objectif général pour la journée était d’aller un peu plus vers l’est, en frôlant les Pyrénées, de prendre des routes panoramiques et d’arrêter aux endroits qui me semblaient intéressant. Avant de partir, je ne savais pas trop où j’allais coucher ce soir-là.

J’ai pris la route vers Ainsa et ai repassé à côté du grand lac, qui est un réservoir pour une centrale électrique. Comme il pleuvait un peu pendant mon passage, les couleurs étaient moins belles mais, tout de même, le turquoise de l’eau fait un super contraste lorsque le lac lèche les parois grisâtres des canyons qui vont jusqu’à ce lac.
Rendu à Ainsa, j’ai pris la N260 vers l’est pour aller à Campo. J’avais entendu qu’on pouvait y faire du kayak d’eau vive et de l’hydrospeed. Je suis allé dans une boutique d’expédition et ils pouvaient m’offrir une sortie de kayak mais seulement le lendemain, en plein milieu de la journée. Ils m’ont dit aussi que le niveau de la rivière, le Rio Esera, était plutôt bas (par manque de pluie, c’est la sécheresse en Europe), à 25 m3/seconde alors que la rivière se fait parfois à 200m3/seconde. La descente prend environ 2 heures. Le guide m’a dit que les meilleurs moments de l’année pour venir faire du kayak ici sont la mi-mai et la fin septembre.

Avec ces informations j’ai décidé de passer mon tour car je n’avais pas le goût de passer 2 nuits ici pour faire deux heures de kayak dans une rivière trop basse.
J’ai donc continué ma route et ai décidé d’aller faire un tour jusqu’à Espot en Catalonia, pour possiblement faire de la randonnée dans le « parc Nacional d’Aiguestortes  i Estany de Sant Maurici ». Toujours friand de routes de montagnes et d’altitude, j’ai décidé de passer par le nord pour y aller, c'est-à-dire par la ville de Vielha.

Tout de suite après Campo, la route devient très belle, circulant dans un canyon plutôt étroit. À certains moments la distance entre les deux falaises est très petite et c’est impressionnant!

Jusqu’aux années 50 la ville Vielha, au fond de la vallée d’Aran, était isolée de l’Espagne tout en en faisant partie. La seule façon d’y aller, par route, était en passant par la France. En 1948 un tunnel routier de 5km de long a été construit à travers une montagne pour permettre de s’y rendre. Et, en 2007, un nouveau tunnel a été inauguré. C’est ce dernier que j’ai emprunté. Au Québec, on n’est pas tellement habitué aux tunnels alors qu’en Europe ils ne se gênent pas d’en construire pour passer à travers les montagnes. Depuis que je suis arrivé en Espagne j’ai dû passer par une cinquantaine de petits tunnels.  5km dans un tunnel, c’est long! Et il y en a des encore plus longs, plus de 20 km entre autre pour passer entre la France et l’Espagne.

Je ne suis pas arrêté à Vielha mais cette ville, et la région, me semble une destination très touristique, axée vers le ski.
La vallée de l’Aran était tellement isolée qu’on y parlait une langue distincte qui est maintenant en voie d’extinction.

De Vielha, j’ai pris la route C28 pour passer un col, Port de la Bonaigua, à plus de 2000m et me rendre dans la prochaine vallée.
Et quel col! Une superbe route panoramique pour monter, donnant une magnifique vue sur une vallée, et, en haut, les paysages de haute altitude des Pyrénées. Paysages très colorés par les fleurs, c’est le printemps. Il y a une station de ski à l’emplacement du col, j’ai l’impression que ça doit être plutôt agréable de skier là. J’ai toujours snobé les Pyrénées comme destination de ski mais ça pourrait changer …






Une fois le col traversé et après être redescendu dans la vallée suivante, j’ai décidé d’emprunter une route qui m’avait l’air d’être très petite selon la carte Michelin que j’utilise. Elle n’était pas marquée comme panoramique mais il me semblait qu’elle avait du potentiel …
Il s’agit de la route, non-numérotée, qui fait un raccourci, par les montagnes, pour aller de Valencia, environ à Espot en passant par Son et Jou.




C’était une bonne idée! Elle n’est probablement pas marquée comme panoramique parce qu’elle est trop petite pour avoir une circulation importante. La plus part du temps, il n’y a pas de place pour que des voitures se rencontre, il faut se garer sur le côté pour laisser passer une voiture. Et c’est une route qui passe près du sommet des montagnes, avec des falaises. Magnifique! Encore de belles vues sur les vallées.
Je suis arrivé à Espot où j’ai décidé de dormir deux nuits, à l’Hotel 3* Saurat. À la réception de l’hôtel il n’y a personne et une très, très forte odeur … de chien! Il y a un téléphone antique sur le comptoir et une note invitant à appeler un numéro. J’appelle et éventuellement une femme arrive avec deux immenses chiens … mon odorat ne m’avait pas trompé.


Jour 2 – Randonnée dans le parc
Après être allé m’acheter un sandwich à la boulangerie du coin, je pars vers le parc des aiguilles et de l’étang de Sant Maurici. Une aiguille, en langage géomorphologique, est un type de forme de montagne qui se termine par de la roche pointant vers ciel.

Il y a un choix de plusieurs sentiers, de quelques heures à, grâce à l’interconnexion à des sentiers nationaux, plusieurs jours et même plusieurs semaines.
Mon objectif est de faire environ 5 heures de randonnée aujourd’hui, si mes jambes collaborent.

Je peux me rendre au parc soit en prenant ma voiture et en allant au stationnement publique ou prendre un taxi 4x4 qui m’amènerait plus haut, sauvant environ une heure quinze de marche.
J’ai choisis la première option et, vers 10 :00, je m’élance sur le sentier, à partir de 1650m, qui commence dans une section boisée. Il a plu une partie de la nuit et le plafond nuageux est très bas. Bien que j’aime marcher sous les nuages, me protégeant ainsi du soleil qui peut taper fort, j’espère qu’il ne pleuvra pas davantage.

Cet espoir n’a pas été réalisé, il a vite commencé à pleuvoir, d’une pluie fine heureusement pas trop dérangeante.
Au fur et à mesure que je montais dans la vallée la végétation changeait et les arbres devenaient de plus en plus rares. Ce qui n’était pas rare étaient les torrents et cascades, alimentés par la pluie, dont le son m’a accompagné tout le long de la randonnée.

Le relief était très différent de celui que je voyais en Sierra de Guara. La roche, ici, n’entre pas en réaction chimique avec l’eau et n’est donc pas dissoute par l’action de celle-ci. Cela veut dire qu’il n’y a pas de gros canyons comme en Sierra de Guara mais plutôt des vallées et un terrain qui a été travaillé par les glaciers.
J’ai marché jusqu’au refuge d’Amitiges, à 2390m, réalisant mon objectif, et ai ainsi visité pour la première fois un refuge en haute altitude. De m’être rendu là, d’avoir visité le refuge, m’a donné le goût de faire, un jour, une randonnée de plus longue durée. N’étant pas, à la base, très porté sur la randonnée, cela me fera certainement sortir de ma zone de confort.

Après avoir pris une petite pause au refuge, le temps de lire quelques pages du livre que je dévore présentement, « l’ombre du vent », un roman qui se passe à Barcelone, je sentais que j’avais encore de l’énergie pour continuer à monter. Par contre, j’étais détrempé et, même dans le refuge, je commençais à avoir froid.
Une fois sorti, j’ai constaté que le vent s’était levé et cela n’a pas pris beaucoup de temps pour que je commence à avoir très froid. Je trouvais aussi que la pluie s’épaississait, comme si cela allait finir par tomber en neige.  N’étant pas équipé pour faire face à ces conditions ou à une détérioration soudaine de la météo, chose fréquente en haute altitude, j’ai préféré rebrousser chemin et suis rentré tranquillement au stationnement, tout de même deux heures de marche en descendant.

Je trouvais dommage de ne pas avoir vu de faune, à part un écureuil mais, en arrivant au stationnement, j’ai pu voir de jeunes cerfs gambader à mon approche.
De retour à l’hôtel je me suis fait couler un bon bain chaud!














Jour 3 – beaucoup de route!
M’étant réveillé avec un mal de gorge, j’ai qu’aujourd’hui j’irais à la côte méditerranéenne. Mais, comme toujours, en prenant de petites routes dans les Pyrénées, suivant grossièrement la N260.

Au moment de mon départ, il faisait soleil, ce qui changeait beaucoup le coup d’œil sur Espot et ses montagnes … dont les sommets étaient encore perdus dans les nuages. Malheureusement, le temps s’est rapidement gâté et il a plu finement pour une bonne partie de la journée.
La route m’a fait passer quelques cols qui m’ont permis de prendre des photos mais, en général, cette journée était moins photogénique qu’hier. Les montagnes étaient beaucoup plus arrondies et couvertes d’arbres. Plus j’allais vers l’est, plus les conditions devenaient arides pour que, finalement, lorsqu’arrivé à la côte, les montagnes soient dénudées d’arbres, couvertes d’herbes sèches et d’arbustes. J’ai vu aussi l’apparition de cactus, d’aloès ainsi que quelques palmiers.

Au niveau de l’architecture, je me croirais dans un autre pays! Les maisons sont totalement différentes, couvertes de blanc avec des toits en terre cuite plutôt qu’être construites avec des pierres et être ornées de toits en ardoise.
Je suis remonté sur la route côtière jusqu’à la frontière avec la France, qui est ici une montagne, et suis redescendu vers Cadaques, un superbe petit village sur une pointe montagneuse s’avançant dans la mer. Je me suis installé pour une nuit à l’Hostal Vehi, en plein cœur du vieux Cadaques.  

La pointe de terre sur laquelle Cadaques est situé fait partie du Cap de Creuse, un parc naturel qui est l’endroit le plus à l’est de l’Espagne continentale. D’innombrables petites anses marquent le pourtour rocheux de ce cap, donnant de magnifiques points de vue.
Il y a aussi beaucoup de plages mais, attention, ici le mot plage ne veut pas nécessairement dire plage de sable mais peut aussi bien vouloir dire une plage de galets comme le sont la majorité des plages que j’ai vu.

Oh, en chemin, j’ai fait une pause à Figueres pour aller voir le Teatre-Museo Dali. Je ne connais pas du tout l’art mais comme c’est un personnage excentrique, ça m’intéresse. Déjà la bâtisse, au centre-ville de Figueres, est très … différente, l’intérieur l’est tout autant. Ça a été une belle visite qui m’a rempli de cerveau d’images hyper imaginative.







Le vieux Cadaques et son bord de mer sont des endroits très agréables où se promener en soirée, sauf que la faune locale n’est pas très accueillante avec les touristes.  En effet, pendant que je me promenais, j’ai vu un beau chat qui était assis dans le cadre d’une fenêtre. Je me suis approché tranquillement pour le caresser et il m’a fait des façons, comme si il était content de mon approche. Au moment où j’aillais lui caresser la tête il m’a fait, avec ses pattes bien pourvues en griffes,  la prise du tigre enragé. Résultats, trois nouveaux trous dans ma main droite. Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive, il me semble que je devrais finir par en tirer une leçon : Caresser un chat inconnu  = sport extrême.






Tout cela a été une longue journée. Environ 7 heures de conduite dans des sinueuses petites routes de montagne, où la vigilance doit être constante, ça fatigue!

Jour 4 – Cadaques – L’Estartit (ou peut-être pas)
Oh quel beau ciel radieux me surprend ce matin au moment où j’ouvre le volet de ma chambre! Ça tombe bien, j’ai besoin de soleil, je suis pas mal poqué ce matin.

Après un très bon petit déjeuner à l’hostal, je suis allé me promener dans le village, sur le bord de l’eau, et, éventuellement, jusqu’à Port Lligat, un micro village tout juste à côté de Cadasques. À Port Lligat, Dali a fait construire une maison à sa femme, Gala. Maison qui est maintenant aussi un musée mais pour lequel il faut réserver à l’avance pour visiter. Vu la saison basse, il y avait quand même des places sans réservations mais j’aurais dû attendre quelques heures alors j’ai passé mon chemin.

L’histoire « d’amour » entre Gala et Dali semble avoir été très tumultueuse. Ils se sont rencontrés lorsque Gala et son mari, un poète, sont venus visiter Dali. Dali s’est sauvé à Paris avec la femme du poète et ça a été le début d’une longue obsession. Plus tard, elle est devenue sa femme mais c’était une relation plutôt ouverte. Il est écrit que même vers la fin de sa vie, à 88 ans, Gala faisait envoyait toujours chercher de jeunes hommes dans les villages environnant pour … (un couguar avant son temps!)
En revenant de ma marche, j’ai croisé un habitant du coin qui promenait son chien en laisse et, au moment où je l’ai salué, son chien m’a sauté dessus et a essayé de me mordre. Sans doute qu’il avait parlé avec son ami le chat tueur.
-=-
En partant de Cadaques, sur une impulsion, j’ai pris la route pour me rendre au bout du parc de Creus. Je croyais que j’allais voir sensiblement la même chose que lors de ma marche jusqu’à Port Lligat mais, au contraire, wow, que j’ai été surpris par la beauté des paysages. Des collines de roc, très peu couverte de végétation et des anses d’un bleu … incroyable. En lisant ce sur coin, plus tard, j’ai vu que certains comparaient le paysage à ceux qu’on pourrait voir en Écosse ou dans les Fjords de la Norvège …



-=-
Rendu à Estartit, une station balnéaire, où je comptais faire du snorkeling dans des îles, à 1km au large, considérées comme étant l’endroit en Espagne où la vie marine est la plus belle, je n’accroche pas tellement. Ça me semble très, très touristique et pas très en saison. Je me renseigne pour une sortie de snorkeling et me fait répondre que la saison commence seulement que le lendemain, à 15 :00, car l’eau est encore trop froide. Et que si je vais faire du snorkeling, il faudra que je sois en wetsuit complet.

Et que si je tiens à en faire aujourd’hui,  je pourrais monter sur un bateau de plongeurs et faire du snorkeling pendant qu’ils plongent … en sachant que les caractéristiques utilisées pour choisir un site de plongée ne sont pas nécessairement garantes que ça soit un beau site de snorkeling.
Finalement, j’ai décidé d’aller directement à Girona et d’y passer 2-3 nuits.

Hotel à Girona
Dans le guide Lonely Planet, j’avais lu au sujet d’un hôtel assez spécial situé dans le centre historique de Girona. La description disait que c’était un hôtel très high tech, ayant des chambres équipées de tous les gadgets et qu’il y avait dans les chambres, plutôt que la bible, un manuel des positions du Kama Sutra. Il était recommandé comme étant un des meilleur endroits où rester en Catalonia …

Ça pique votre curiosité?
En plus, c’est un hôtel 4* et j’avais le goût d’une petite pause luxe.

En arrivant aux abords de Girona, j’arrête à l’office du tourisme de la région et demande s’ils peuvent appeler à l’hôtel pour vérifier s’il y a des chambres de libres. Je me fais dire qu’il n’y en a qu’une, pour deux nuits seulement, et me fait demander si c’est correct car la seule chambre disponible est un peu spéciale, on y trouve un sofa érotique.
Je suis partit à rire et ai dit que c’était correct.

Le prix dépasse certainement mon budget normal pour les chambres d’hôtel, mais, hey, une fois de temps en temps, ça fait du bien.
Je reprends la voiture et entre dans Girona et me dirige vers le centre historique, suis les écriteaux indiquant la direction de l’hôtel et … je fais 3 fois le tour du pâté de maisons et je ne vois pas l’hôtel. Finalement, je stationne la voiture en avant de la  vielle cathédrale et pars à pied pour trouver l’hôtel (il y a plein de rues fermées à la circulation et des sens uniques).

Je le trouve finalement, fais mon check-in à l’hôtel LLegendes de Girona Cathédral et me fait assigner la chambre appelée « la fontaine des amoureux ». La réceptionniste m’accompagne à la chambre pour m’expliquer comment fonctionne le panneau de contrôle qui sert à contrôler l’éclairage, l’ouverture et la fermeture des rideaux, la climatisation, …
Le design de la chambre est très beau et, à l’étage, je vois mon sofa érotique. Assez spécial.


Malheureusement, le système d’hydro massage, dans la douche très high tech, est en panne et ça explique pourquoi je paie un peu moins cher pour cette chambre que le prix normal et pourquoi elle était disponible à la dernière minute dans cet hôtel fort populaire. Je n’ai finalement jamais trouvé le manuel du Kama Sutra mais j’ai trouvé dans le manuel qui accompagnait le sofa érotique, une introduction de quelques paragraphes au sexe tantrique ainsi qu’un DVD, fait par le manufacturier,  qui donnait, vidéo à l’appui, des suggestions sur la façon d’utiliser le sofa érotique.
Si jamais vous voulez avoir les instructions pour une séance de quelques heures de sexe tantrique -- une petite vite de sexe tantrique? hahaha. Nice try. Ça se peut pas --, envoyez-moi un email et je vous ferai parvenir une photo du texte.

Vous allez penser que c’est du gros gaspillage d’aller là tout seul et vous aurez raison. Même si la chambre était très confortable, la technologie était plus encombrante que d’autre chose. En plus, ça a été l’endroit où j’ai eu une des pires connexions internet du voyage.
Mais, bon, comme au Musée Dali, j’ai chargé mon cerveau de belles idées créatives. J

Girona
Une autre journée pluvieuse aujourd’hui mais j’ai quand même pu visiter Girona . C’est vraiment une charmante petite ville, dont une partie est encore fortifiée par des remparts, où il fait bon marcher. Le centre historique est très chic au niveau de la qualité des boutiques. La cathédrale est vraiment très grande et domine la colline sur laquelle elle est installée. Lors d’une ouverture dans la masse nuageuse il m’a été possible d’observer que les montagnes des Pyrénées sont visibles au nord-ouest de la ville. Cela donne de belles vues. Je me demande si les sommets enneigés sont visibles l’hiver?

C’est une ville très riche en histoire, la ville ayant été fondée au 8ieme siècle et, au cours de son histoire, ayant été assiégée 25 fois et conquise 7 fois.





Il y a beaucoup de musées à visiter. J’ai visité les bains arabes, datant du 12ieme siècle. Ce sont les seuls bains publics de l’Espagne médiévale car, pendant cette période, la croyance était que l’eau apportait les maladies. À cause de cela et aussi en réaction à l’obsession des musulmans pour les bains et la propreté, un bon chrétien, à cette époque, ne se lavait pas.

Pendant ma marche, je suis passé devant un café qui annonçait café, thés et … chocolats. Je me suis souvenu d’avoir lu quelque part que les chocolats chauds de Girona étaient exceptionnels. Alors j’ai rebroussé chemin et je me suis commandé un chocolat chaud. Oh la la! Quelle merveille! C’est tellement épais que la cuillère ne s’enfonce même pas dans le chocolat chaud. J’ai l’impression de boire une fondue au chocolat noir et même une ganache légèrement liquide. Miiiiiaaaaaam. Délicieux.
J’ai aussi visité le musée du cinéma. Une agréable visite qui raconte, sur trois étages, l’histoire du cinéma et qui contient beaucoup d’antiquités fonctionnelles et des modèles nous permettant de voir l’évolution du cinéma.

Je ne sais pas si c’est le temps gris mais, tout le temps que je me suis promené dans Girona, j’ai eu un peu l’impression que la ville était déserte et cette impression allait au-delà du centre historique. Il y a possiblement un centre-ville plus loin qui est plus achalandé mais, pour les parties que j’ai visité, il m’a semblé que ça manquait de vie hors des quelques touristes.
Pour vérifier cette impression, samedi matin, avant de quitter la ville, je me suis installé haut sur les marches du parvis de l’église et j’ai pris un moment pour observer les mouvements et la vie qui m’entourait. Alors qu’au loin, de l’autre côté du pont, je voyais les groupes organisés de touristes débarquer de leurs autobus et se diriger vers moi, la place que je dominais de mon regard était bien tranquille. Les bouquinistes et antiquaires itinérants installaient leurs étals. Des groupes de ce que je perçois comme citoyens étaient installés sur la terrasse du café et profitaient de ce moment ensoleillé.  Une vielle madame, avec son panier sur roue, traversait la rue, sans doute pour aller faire ses emplettes à la petite épicerie du coin.

Ma conclusion? Sans doute que le centre historique manque un peu de vie locale car beaucoup des appartements doivent être utilisés par les touristes mais il y reste quand même un noyau de vie qui m’apparaît confirmé par la présence de commerces de proximité comme fruiterie, boulangerie, salon de coiffure, …

-=-
Girona est très accessible par train à partir de Barcelone, alors, à moins d’avoir une réservation au Celler Can Roca, je crois qu’une visite d’une journée en excursion de Barcelone serait une bonne façon de découvrir cette ville.

Ça a aurait peut-être été une bonne idée pour moi de rendre mon automobile ici plutôt qu’à Barcelone, ça m’aurait évité de payer deux jours de location de voiture, deux jours de stationnement et aussi d’avoir à conduire dans les rues de Barcelone pour aller porter la voiture dimanche.
-=-
Vous souvenez vous? En quittant San Sebastian, j’avais parlé du deuxième meilleur restaurant au monde, situé à Girona. Je n’ai malheureusement pas été en mesure de manger au Celler de Can Roca . Le mois de juin était complètement réservé ainsi que les mois de juillet, août et septembre! Avis aux intéressés, il faut réserver tôt!

Alors …

Restaurant Massana

Avis au lecteur : Au moment où j’écris ces lignes, je suis complètement paf.
Histoire de me venger du fait que je ne pouvais pas avoir une table au Cellar, je suis allé manger chez Massana, un restaurant étoilé Michelin, une étoile, très intime, comptant 10 tables. J’y ai pris le menu dégustation, un repas 16 services avec 8 services de vin. C’était absolument excellent, et j’ai très bien mangé. Par contre, j’ai eu un gros problème, rendu au ¾ du repas, je me suis aperçu que j’étais rendu complètement paf et complètement plein. Je ne sais pas si c’était dû aux portions généreuses ou si c’est un effet de l’antibiotique que j’ai commencé à prendre ce matin pour essayer de guérir l’infection respiratoire que je traine depuis le Belize, mais aïe, oïe, ça frappe fort. Finalement, je n’ai que trempé mes lèvres dans les derniers 4 services de vins et n’ai pu complètement faire honneur à tous les services de bouffe.







Après le souper, je me suis trainé jusqu’à l’hôtel, je vous ai écrit ces mots (vous pouvez saluer mon professionnalisme) et me suis jeté dans mon lit.
Il manque deux choses pour rendre cette soirée parfaite : Quelqu’un pour partager les Ho et les Ha au sujet des plats, vins, et des plaisirs visuels et gustatifs. Et aussi, j’espère messieurs que vous reconnaitrez le « feeling », une bonne paire de fesses chaudes pour, couché en cuillère, mettre une source de chaleur sur mon estomac de goinfre et m’aider à digérer tout en m’endormant.

Sur ce, je vais de ce pas dans les bras de Morphée. Après, bien sûr, que je serai monté sur la mezzanine pour prendre la bonne télécommande et trouver les bons boutons pour fermer les deux persiennes. Après avoir trouvé les bons boutons du panneau de contrôle pour fermer les rideaux. Après avoir ouverte la porte de verre de la salle de bain pour que je ne me casse pas le nez si je me lève en plein milieu de la nuit. Oh, comment est-ce que je ferme toutes les lumières, déjà? Oh, il faut que je remonte sur la mezzanine pour fermer le lecteur de DVD et la télé en face du sofa érotique, ils se mettent en marche automatiquement quand j’entre dans la chambre. Pffft, technologie. Bon, enfin …
Zzzzzzz.

Tossa de Mar
À un peu moins de deux heures de route au nord de Barcelona se trouve la station balnéaire hyper-touristique de Tossa de Mar, un endroit qui s’avère être très populaire auprès des Barcelonais le week-end et où il doit y avoir une foule terrible pendant l’été. Et, pourtant, selon Lonely Planet, c’est un endroit un peu plus tranquille de la Costa Brava.

Pour m’y rendre, j’ai pris la route entre Girona et St. Feliu de Guixol et, de là, j’ai pris la route côtière. C’est encore une région où la montagne rencontre la mer mais c’est quand même très différent du Cap Creus, pourtant pas tellement loin vers le nord. Alors qu’au Cap Creus la pierre donnait dans le gris et la végétation était très rabougrie, ici les falaises donnent sur l’ocre et les collines sont couvertes d’arbres, surtout des pins.
Malgré l’achalandage, c’est quand même un beau spot. Le fait que le quartier historique a conservé ses fortifications médiévales donne un très beau coup d’œil.

J’ai marché quelque temps dans le village et, selon les gens que j’y ai croisé, il y a 3 grands groupes de touristes qui y viennent : Les touristes habituels, beaucoup de Français et aussi, de façon surprenante, j’ai entendu beaucoup de langues slaves. De jeunes couples, sans doute de Barcelona, venu passer le week-end pour se bécoter.  Et, les plus bruyants, ceux qui semblent être ici pour fêter des enterrements de vie de garçon (ou fille) …




Entrée à Barcelone
Après une nuit d’enfer  à tousser – j’ai hâte que les antibiotiques fassent effet – et après m’être fait peur en lisant sur la sécurité à Barcelone (ici et aussi, en général, des textes disant que Barcelone est une des grandes villes du monde où il y a le plus de pickpockets, vols et scams, équivalent à Rome), je suis enfin près pour passer dans les ligues majeures de la conduite automobile en Espagne, conduire dans une grande ville.

Le but de ma mission est de livre ma voiture à la gare Sants (la principale gare de trains à Barcelone, aussi un repaire de pickpockets), avec le réservoir plein, à temps pour la fin de ma location de voiture (11 :30).
Je me suis préparé en notant un itinéraire sur Google maps, en gros, pour que je puisse le lire en conduisant sans mes lunettes, et en regardant les cartes.

J’ai choisis de prendre le chemin le plus facile, l’autoroute payante pour me rendre le plus proche de Barcelone. En chemin, je suis surpris que la grande banlieu nord de Barcelone ne soit pas plus industrialisé. Il y a beaucoup de forêts.
Arrivé à Barcelone, après 3 bouts d’autoroutes, je débarque sur une grande avenue, à 8 voies. C’est une autre constatation, les grandes avenues ici sont très, très larges. La navigation dans Barcelone avec mes notes se passe plutôt bien, d’autant plus qu’en ce dimanche matin, où bien des commerces sont fermés, il n’y a pas grand monde sur la route.

Par contre, j’ai éventuellement un problème, il semble y avoir une avenue importante, à sens unique , importante qui a changé de direction. Ça y est, je suis officièlement perdu. Je m’arrête sur le bord de l’avenue où je suis (6 voies) et cherche à me retrouver. En premier avec mon Iphone, en utilisant l’application Barcelone, mais le GPS me dit que je ne suis pas encore à Barcelone. Franchement, le GPS est plus perdu que moi.
Je me retrouve sur la carte, grâce encore une fois aux avenues gigantesques qui sont de bons points de repères et livre mon auto dans les temps! Yay! Mission accomplie!

Il faut dire qu’à Barcelone, et comme mon expérience a été à date partout ailleurs en Espagne, il y a vraiment beaucoup de signalisation pour aider les conducteurs à se retrouver.
-=-
Sur ce, je vous souhaite une superbe semaine et  je vous raconterai Barcelone la semaine prochaine.

Entre temps, je vais faire du terrain, comme on dit en anthropologie, et je pars à la chasse aux pickpockets pour les observer dans leur milieu naturel.

Au plaisir,
Sylvain