lundi 28 novembre 2011

Madagascar: Sud

Du 22 au 28 Novembre 2011

Dans mon dernier blog je m’interrogeais, sur ma capacité, voir mon désir, de faire plusieurs parcs nationaux. Je trouvais que l’accès à certain était cher, relativement parlant, et difficile, pour un voyageur seul.

Après réflexion, j’ai choisi d’aller au parc qui avait l’accès le plus facile, le parc de l’Isalo, près de la ville de Ranohira. J’ai aussi décidé de me payer un peu de luxe en allant dans un établissement très luxueux.

Même si il y en a trois près du parc, ça a failli être impossible, les deux premiers (Le relais de la Reine et Le jardin du Roy) étaient complets! Je me suis donc rabattu sur le Satrana Lodge, un des coups de cœur du Lonely Planet.

Le trajet de taxi brousse, très chaud, s’est bien passé et, entre deux périodes de somnolence, en regardant les paysages, je trouvais que c’était pas mal hostile. De grandes vallées, sur un plateau, semi-arides, … Et un soleil brulant …J’avais tellement chaud que j’étais de moins en moins sûr que j’avais le goût d’être de ce genre d’environnement …

Satrana Lodge

Je savais que je sortais du circuit des backpackers, de toute façon l’établissement de prédilection était aussi complet, mais je n’étais tout de même pas bien préparé à me retrouver seul dans un endroit vraiment sublime …

Un hôtel, composé de bungalows partiellement en tente et en dur situé pas loin d’une falaise de grès et dominant une vallée à l’herbe dorée. Et, tellement invitante par la chaleur et les 7 heures de taxi brousse, une piscine …

L’hôtel a son propre jardin, pour des aliments plus frais et produit sa propre électricité, à l’aide d’une génératrice cachée derrière la montagne …

Ce n’est pas dans tous les hôtels haut de gamme qu’on se fait dire à l’arrivée qu’il y a de l’électricité seulement pendant 6 heures le matin et 6 heures le soir.

L’hôtel m’avait réservé une chambre avec deux lits simples et, lorsque je l’ai constaté, j’ai demandé d’avoir une autre chambre avec un grand lit. Je n’allais tout de même pas payer trois fois mon tarif d’hôtel moyen à Madagascar pour me retrouver à dormir dans un lit simple …

Assis sur une des deux chaises de mon balcon, regardant la lumière du soleil baissant sur les falaises de grès et la terre, rouge, de la vallée, un cadre vraiment exceptionnel, écoutant la trame sonore de l’endroit, criquets, vent, gazouillements d’oiseaux et les gémissements d’une femme gravissant la pente de sa montagne de plaisir, j’ai eu un petit coup de cafard … Me sentant seul au monde et ressentant à la fois le bon côté et le mauvais côté de la chose …

Parfois, une chaise vide n’est qu’une invitation à l’imaginer occupée … Ça doit être comme le verre d’eau, c’est-à-dire que c’est à moi de décider comment je veux voir les choses, je peux imaginer ces deux chaises comme étant à moitié vides ou à moitié pleines …



La suite des choses demandant un peu d’organisation, je me suis mis à la tâche pour organiser mon départ, dans deux  nuits et, surtout, la randonnée que je voulais faire dans le parc le lendemain matin.

J’ai essayé de voir s’il y avait d’autres voyageurs indépendants à mon hôtel, mais, non, tous les autres étaient là en voyage organisés. J’ai dû donc me prendre mon propre guide même si je trouvais que le tarif était relativement cher, à 125$ pour la journée de randonnée en incluant le transport à l’entrée du sentier et à la sortie, pour m’éviter au moins 3 heures de marche au gros soleil et me permettre de voir plus dans le parc.

Relativement cher parce que le revenu moyen malgache est d’environ 40$ par mois …

Voyageurs Indépendants

À date je n’ai pas vu aucune structure dans les hôtels où je suis passé pour favoriser le regroupement des voyageurs indépendants pour partager les frais des excursions ou le transport, à part les taxis brousses, pour aller d’un endroit à l’autre. Je peux comprendre la chose lorsque je suis allé dans un hôtel de luxe, où il n’y a pas vraiment de touristes indépendants, mais c’était le cas aussi dans les hôtels budgets.

Randonnée dans l’Isalo

Le rendez-vous avec mon guide, qui vient me chercher à l’hôtel, est pour 07 :30, afin de commencer à marcher avant les grandes chaleurs. J’ai pris l’excursion qui couvre le plus de sites pouvant être couverts en une journée. Au programme : La piscine naturelle, marche sur une crête, descente et marche pour remonter un canyon jusqu’à deux autres piscines naturelles, appelées piscine noire et piscine bleue.

J’ai été avisé d’apporter de l’eau en masse, il fait très chaud dans le parc, de la crème solaire, un chapeau, un piquenique et … encore de l’eau.

J’ai décidé de mettre mon petit kit « Laurence d’Arabie », comme si j’allais traverser un désert et d’exposer le moins possible de peau au soleil. Ça tombe bien, ça fait plusieurs mois que je ne l’ai pas mis et je me demandais justement si je ne devrais pas alléger mes bagages en enlevant ce linge que je ne porte pas … Une chance que j’ai résisté à la tentation de faire cela il y a quelques jours …

Nous commençons la randonnée et je m’aperçois assez rapidement qu’il y quelque chose qui cloche chez moi … Je manque un peu d’énergie. Je mets cela sur le compte de mes problèmes digestifs que je traine, sans avoir pu les régler, depuis la réunion. Je n’ai presque pas mangé ce matin, je n’avais pas faim. Ce n’est pas grave, il n’y a pas énormément de dénivelé alors je n’ai pas de problème à marcher d’un bon pas.

Mais je transpire beaucoup, beaucoup plus qu’habituellement.

C’est une belle balade, ponctuée de petites pauses pour se baigner dans des étangs ou pour observer des points de vue. Mon guide me parle de la faune et de la flore du parc et m’aide à repérer certains insectes, comme le phasme, qui sont très camouflés. Je vois des caméléons, des oiseaux et, en fin de randonnée, des lémuriens, mes premiers!









Les baignades sont tellement agréables! L’eau est froide et, sous ce soleil de plomb, ça fait tellement de bien. Lors de la pause pour le lunch, un nouveau problème apparaît … Je ne suis pas capable de manger. Juste prendre une bouchée de mon sandwich me dégoute …

Et, étrangement, après la baignade, alors que je me tiens à l’ombre, je frissonne. Pourtant il fait quand même très chaud …

Sur le chemin du retour, ayant fait un bon temps, nous avons l’option d’aller voir une autre cascade mais j’indique à mon guide que je préfère rentrer, je me sens de moins en moins bien …

J’ai trouvé le parc beau mais je n’ai pas été estomaqué par les paysages. Jean-Michel m’avait averti un peu sur les parcs en me disant que c’était, à son avis, un peu surfait. Je suis content d’avoir fait cette randonnée mais cela ne sera pas un des points forts de mon séjour à Madagascar.

Tente Microonde

De retour à ma chambre, je me déshabille et m’allonge de tout mon long dans mon grand lit, tout en jetant mon pyjama par-dessus mes parties stratégiques pour garder un peu de modestie si jamais quelqu’un regarde par une des fenêtres en moustiquaires … (et des fenêtres il y en a).

Et j’essaie de faire une sieste, je sens que j’en ai vraiment besoin …

Ça ne marche pas. Je tombe plutôt dans une espèce de torpeur. J’ai l’impression que des rayons de soleil passent au travers du toit de la tente et me passent des parties du corps au four microonde. Parfois, je me mets à rêver et, quand je me réveille, je suis un peu confus à savoir qu’est-ce qui est réel ou pas.

Après une heure ou deux ainsi, je m’aperçois que je ne tolère même pas la chaleur de mes mains en contact sur ma peau. J’ai finalement la présence d’esprit de prendre ma température …

102.4. Gulp.

Un peu plus tard, 102.7. ReGulp.

C’est plutôt inquiétant … Ne sachant pas trop pourquoi je fais cette fièvre je n’ose pas prendre de médicaments. J’ai la possibilité d’une crise de malaria en tête et je sais que si je prends quelque chose je peux fausser le test qui peut être fait dans une pharmacie.

J’envisage que c’est peut-être de la déshydratation et que je devrais boire une solution pour me réhydrater mais je n’ai plus de sachets. Sachant que je peux en fabriquer moi-même, pas complètement mais au moins pour dépanner, alors après avoir vérifié les proportions dans mon guide de voyage je vais au bar de l’hôtel et leur demande du sucre, du sel et un entonnoir pour verser le tout dans ma bouteille d’eau. (Les proportions sont, pour 1 litre d’eau, 8 c. à thé de sucre et 1 c. à thé de sel)

Et je commence à me réhydrater.

En soirée je ne suis toujours pas capable de manger et je décide d’accepter l’offre de mon guide, il m’avait offert une voiture avec chauffeur pour sortir de la région, à un tarif très cher mais tout de même moins que celui de l’hôtel. Je ne désire vraiment pas faire du taxi brousse dans l’état où je suis.

Sortie de la Région

Le lendemain matin la fièvre est redescendue mais je n’ai toujours pas le goût de manger. Je fais donc le trajet jusqu’à Tuléar (300 quelques km) dans la voiture de mon guide. En plus du chauffeur, qui ne parle pas français, mon guide a envoyé quelqu’un qui parle français pour répondre à mes questions en chemin.

Je n’ai pas vraiment le goût de faire de visites, j’ai juste hâte d’être dans une ville avec des médecins et pharmacies. Les paysages, tout au long de la route, sont très, très arides et m’apparaissent vraiment hostiles. Nous passons par deux villes champignons qui se sont développées ces dernières années suite à la découverte de gisements de saphirs. Ça a créé une ruée vers les saphirs et des zones de « wild west », plus dangereuses que le reste de Madagascar. Il est d’ailleurs recommandé de ne pas s’y retrouver à passer la nuit.

On ne s’y arrêtera même pas ...
En route j'ai tout de même l'occasion de voir mes premiers baobabs …

Quelques heures plus tard nous arrivons à Tuléar et mon escorte me dépose à mon hôtel et repart …

Mon guide à Isalo

Mon guide dans Isalo, un jeune de 27 ans, est natif de la région et fait partie de l’ethnie des Baras. Il m’a parlé des cérémonies funéraires de Madagascar et de son ethnie. Lorsque quelqu’un meurt, il est embaumé et mis dans un cercueil temporaire, habituellement en bois. Ce cercueil est caché pendant quelques années dans une caverne au pied des falaises de l’Isalo et, éventuellement en est ressorti pour la cérémonie de retournement des morts.

Cette cérémonie consiste à récupérer les os, les laver et les mettre dans un nouveau linceul. C’est aussi l’occasion de grandes fêtes auxquelles toute la famille est conviée. Cela donne lieu à de grands excès, surconsommation d’alcool, sacrifice de zébus pour les manger, …

Après, la famille va aller porter les restes dans une autre caverne, celle-ci à mi- falaise, au péril de leurs vies,  pour la demeure permanente du défunt.


Pour les malgaches animistes la mort n’est pas la fin de la vie mais plus une autre étape de la vie et les ancêtres continuent de vivre avec les vivants. Les ancêtres surveillent aussi le respect des fadys (nombreux tabous dont je parlerai peut-être une autre fois) qui régissent la vie quotidienne des malgaches.

Une autre tradition des Baras est le vol de zébus. Cela est un rite de virilité pour le jeune homme qui va se marier, il doit prouver sa valeur en volant des zébus pour les offrir à la famille de sa future épouse …

C’est très dangereux car le zébu est le compte de banque des malgaches et, de nos jours, les propriétaires sont prêts à tuer pour défendre leur propriété.

Mon guide, à la fin de l’adolescence travaillait dans une des villes des saphirs, faisant beaucoup d’argent en agissant comme intermédiaire entre les acheteurs thaïlandais et sri-lankais et les vendeurs malgaches. Il dépensait tout son argent en menant une vie dissolue, alcool, tabac, sexe, …

Et un jour, vers l’âge de 21 ans, il a décidé de changer sa vie. Il a décidé de devenir responsable et de se marier. Il a marié une femme venant de Tuléar, d’une autre ethnie, ce qui l’a soulagé de l’obligation de voler des zébus. Et, depuis, il a eu deux enfants avec elle et travaille comme guide. Il lui confie tout son argent et c’est elle qui gère l’argent du couple. Contrairement à beaucoup de ses compatriotes il ne désire pas avoir plus d’enfants, pour pouvoir leur offrir un meilleur avenir. Il vient lui-même d’une famille de 12 enfants et, de nos jours, les familles de 6 enfants et plus sont normales …

Oh, quelle âge avait sa femme quand ils se sont mariés? 15 ans! Même de nos jours, plus on s’enfonce dans la campagne, plus les femmes filles se marient jeunes.

Tuléar

Rendu à Tuléar, je me suis installé dans ma chambre et elle ne m’épatait pas trop trop, la seule chambre disponible était une chambre dont les volets de métal restaient toujours fermés et la porte donnait dans un garage. Au moins il y avait l’air climatisé. Mais, heureusement, une chambre s’est libérée et j’ai pu monter au deuxième étage, avec une terrasse.

Je suis allé à la recherche d’une pharmacie pour voir ce que je devrais faire avec ma fièvre et mes troubles digestifs et la pharmacienne ne pensait pas qu’il s’agissait d’une crise de malaria  parce qu’il était trop tôt pour que la période d’incubation soit terminée. Aussi, la fièvre ne serait pas retombée toute seule. Donc inutile de faire le test. Elle me prescrit plutôt une méga-dose de cipro, 2g, (un traitement flash) à répéter le lendemain si nécessaire, et me prescrit aussi un antiparasitaire pensant que j’ai peut-être ai été colonisé par des amibes …

J’étais un peu hésitant parce que je ne trouvais pas de référence sur Internet sur la prise d’une si grande dose de cipro et que le médicament antiparasitaire est banni aux États-Unis mais j’ai procédé quand même …

J’ai aussi essayé de m’acheter des sels réhydratants mais toutes les pharmacies de la ville sont en rupture de stock parce que le distributeur l’est aussi. Je vais donc continuer à me faire ma concoction.

Après une sieste, je trouve que je me sens assez bien pour recommencer à bouger dans les prochains jours et j’organise un déplacement, pour le lendemain, pour le village d’Anakao, un petit village de pêcheurs.

Je prépare aussi la suite de mon voyage, mon arrivée en Thaïlande, et, signe que je suis encore pas mal poqué, je me trompe et j’achète des billets d’avion non-remboursables Bangkok-Chiang Mai pour la mauvaise journée. Une chance que le billet ne coutait que 100$. Je pourrais faire un changement de date mais le frais de changement de date est plus élevé que l’achat d’un nouveau billet …

Anakao

Pour se rendre à Anakao, on a le choix d’y aller en 4x4, 10 heures de mauvaises piste, en pirogue à voile, 4 ou 5 heures si le vent est dans la bonne direction, ou en bateau à moteur express, environ 1 heure mais départ tôt le matin pour faire le trajet avant que le vent ne se lève.

J’ai bien choisis le transfert en bateau express et cela a vraiment été d’une grande efficacité et super bien organisé, chose pas particulièrement commune dans ce pays. Ça a même été l’occasion pour moi d’essayer un nouveau moyen de transport, la charrette à zébus, pour traverser la région de sables et d’algues qui, à cause de la marée basse, nous séparait du bateau. Cet espace, à Tuléar, était vraiment sale et j’ai été content de ne pas avoir à y mettre les pieds.


Lors de l’arrivée à l’hôtel, il a fallu par contre patauger un peu, le bateau ne pouvant pas s’approcher jusqu’au rivage.
La plage est vraiment très belle et déserte ...

Ma chambre était un petit bungalow, en bois, sur une dalle en ciment, sans eau courante mais avec tout de même de l’électricité (mais pas de prises) produite par l’énergie solaire. On m’a expliqué la fonction des seaux dans la salle de bain … Le gros baril, d’eau salée, est utilisé avec une chaudière, pour chasser la toilette. Les autres, d’eau douce, sont utilisés pour la douche. C’est –à-dire que je prends une tasse d’eau douce et m’arrose avec. Il y a aussi un petit chauffe-eau solaire, à l’extérieur, où je peux aller chercher de l’eau chaude. Il s’agit de deux marmites dans un coffre couvert d’une feuille de verre. Même si je n’ai pas eu à utiliser l’eau chaude, je l’ai quand même testé et c’était vraiment très efficace comme système de chauffage.





Habitation rustique! Il n’y a pas de verre dans les fenêtres et plein de craques et jours dans les murs et entre les murs et le toit. Heureusement, il n’y a presque pas de moustiques ici en cette saison (et il semble que lorsqu’il y en a ils ne sont pas porteurs de maladies). Il y a des moustiquaires qui couvrent les lits.

J’ai choisi cet hôtel parce qu’il était un coup de cœur de Lonely Planet, pour l’accueil, l’aspect écologique et le fait que tous les invités mangent à la même table ce qui favorise les conversations. Sur ce dernier point je suis un peu déçu : Je suis le seul à l’hôtel en arrivant.

Mais la déception a été de courte durée, j’ai aimé discuter avec un couple de français, qui habitaient à l’île Maurice, qui ont tout laissé pour venir s’associer avec les propriétaires de l’hôtel pour mettre en place des activités touristiques comme la balade en 4x4, les cours de kite surf et, éventuellement, un centre nautique.

Ils hésitaient entre partir 4 à 5 ans en voilier autour du monde ou ce projet et on a discuté de comment ils ont pris leur décision.

Un jeune couple de belges flamands, arrivé sur le bateau avec moi, a aussi décidé de s’installer à l’hôtel et nous avons socialisé ensemble.

Le lendemain un groupe de voyage organisé de 4 couples âgés de français sont arrivés mais je n’ai pas eu de contacts avec eux.

C’était drôle, nous mangions à la table communautaire et, étant le seul voyageur seul, c’est moi qui avait la place du bout et qui « présidait » aux repas.

… Aux repas qui étaient vraiment délicieux et fait à partir de produits frais. Le poisson ou les fruits de mers étaient pêchés la journée même ou la veille. Le steak de zébu marchait peut-être à côté de l’hôtel quelques jours auparavant …

Même si j’ai dû faire très attention à ce que je mangeais, en limitant les quantités, pour m’aider à me remettre sur pied, j’ai bien apprécié manger dans cet hôtel et mon séjour en général.

Village d’Anakao

Le village d’Anakao, à environ 30 minutes de marche de l’hôtel, est peuplé par des malgaches de l’ethnie Vezo, un peuple de pêcheurs qui était, auparavant, nomade. J’y suis allé m’y promener et le village était très rudimentaire. J’ai été pas mal sollicité et, à certain moment, un peu envahi par des petites filles qui voulaient avoir des cadeaux. Des adultes s’en sont mêlés et m’ont libéré de mon attroupement qui s’en venait un peu trop insistant!





Une des petites filles voulait que je la prenne par les bras et que je la fasse tourner dans les airs. Je l’ai fait et, alors, toutes les petites filles voulaient avoir leur tour. J’ai eu peur par contre quand j’en ai pris une qui avait de si petits os et des bras si maigres que j’avais peur de les lui arracher …

Le coup d’œil sur les pirogues de pêcheur navigant sur la mer, à voile, à la rame ou à la perche était vraiment beau. Lorsque le vent était fort, ce qui a été le cas pendant toute une journée, c’est spectaculaire de voir à quelle vitesse ils filaient sur l’eau …




C’était aussi vraiment impressionnant de les voir remonter, pendant des kilomètres, dans le vent, le long de la plage, transportant de lourdes cargaisons, en utilisant que des perches …

La source d’eau douce la plus proche étant à 20km de là (tu parles d’un endroit pour placer un village, j’imagine que la richesse de la mer et l’aspect paradisiaque de la plage devait compenser), ils dépensent beaucoup d’énergie à s’approvisionner en eau.

En général les gens étaient gentils mais, étrangement, me semblaient moins accueillants que dans d’autres villages où je me suis promené.

Snorkeling

J’ai fait une sortie de snorkeling en pirogue à moteur. J’aurais pu prendre une pirogue à voile, moins cher et plus pittoresque mais, ce matin-là, la houle limitait l’accès aux sites de snorkeling et j’aurais dû me contenter d’en faire sur le bord de la plage de l’île de Nosy Ve.



Les coraux étaient beau, sans être extraordinaires, la visibilité, à cause de la houle, pas très bonne et je n’ai pas vu beaucoup de gros poissons. C’était tout de même une belle sortie. Au retour nous nous sommes échoués sur le corail et nous avons dû pousser le bateau en marchant sur le corail pendant un long moment. Je ne pouvais que me demander quel dommage ça faisait au corail.

Je suis me suis bien sur pris la jambe dans un trou et l’ai ressorti avec des éraflures ensanglantées …

Pour terminer, les guides m’ont laissé marcher sur l’île de Nosy Ve, en face d’Anakao, où j’ai vu des termitières, du terrain brulé par le feu et des arbres pleins d’épines …





Farniente

Le snorkeling a été la seule activité que j’ai faite à Anakao, à part quelques baignades et marches sur la plage. Le reste du temps je lisais, dans mon hamac ou dans mon lit et, généralement, je me reposais et essayais de me remettre sur pied.

Ça a aussi été l’occasion de regarder quelques émissions de série de télé américaines que j’avais préalablement téléchargée …

Je dois donner aussi une mention spéciale au ciel nocturne d’Anakao. L’absence de source de pollution visuelle le rendait magnifique.

Retour sur Tuléar, avion pour Tana, avion pour Diego Suarez, dans le nord …

Alors que j’écris ces lignes je suis de retour à Tuléar d’où je prendrai un avion mardi pour aller à Tana et, de là, mercredi, j’irai à Diego Suarez pour passer une dizaine de jour dans le nord de Madagascar. Mon séjour à Madagascar tire à sa fin et, même si j’aime beaucoup ce pays, je dois dire que je commence à beaucoup penser à la Thaïlande, ma prochaine destination.

Comme je compte me louer un appartement à Chiang Mai, pour quelques mois, j’ai un certain plaisir à imaginer avoir un endroit que je pourrai appeler « chez moi ».

Au plaisir,

Sylvain

lundi 21 novembre 2011

Madagascar: Suite


Madagascar, centre et est

14 novembre au 21 novembre 2011

Taxi Brousse

Lors de mon dernier compte rendu je m’apprêtais à faire ma première expérience de taxi brousse, pour aller d’Antananarivo à Antsirabe. J’avais fait une reconnaissance préliminaire de la station de taxi brousse et avait été un peu choqué par le chaos qui y régnait.

Le lendemain matin, quand j’y suis retourné, c’était encore pire!

J’étais encore plus identifiable avec mes sacs à dos. Là c’était une bonne quinzaine d’intermédiaires qui se sont lancés sur moi pour essayer d’être l’élu qui m’amènerait au taxi brousse. J’ai essayé de me réfugier dans une petite alcôve entre deux cabanes mais ça n’a pas été possible, ils m’ont suivi!

J’ai changé de stratégie et me suis dirigé vers les taxis brousses et ai trouvé celui qui me semblait le plus proche de partir (ils partent quand ils sont pleins) et me suis assis dedans. J’ai refusé l’offre d’acheter deux sièges, pour avoir plus de place, mais je me suis quand même fait avoir et j’ai payé 1$ de trop.

Ça ne me dérange pas vraiment mais j’ai quand même observé la situation lorsque de nouveaux passagers se sont ajoutés. Finalement, après 45 minutes d’attentes, nous sommes partis …

À 22 dans une petite camionnette qui, au Québec, embarquerait au maximum 12 personnes. Dans celle-ci, une rangée de siège semblait avoir été ajoutée, expliquant pourquoi mes genoux étaient accotés dans le dossier de la rangée de siège en avant de la mienne. On était aussi 4 par rangée plutôt que 3.

Pendant qu’on attendait avant de partir il y avait une foule de vendeurs qui venaient nous offrir toutes sortes de produits. De la lampe de poche au tube de pâte à dent en passant par du pain.

Je n’ai pas pris de photo car je trouvais qu’il y avait trop d’action pour que j’ose sortir et montrer mon appareil. Aussi, question pratique, j’étais tellement coincé dans mon siège, entre deux personnes, qu’il aurait été difficile d’aller chercher mon appareil dans ma poche de pantalon.

Une fois parti, c’est allé super bien. À part le petit garçon juste en avant de moi qui a commencé à vomir 5 minutes après le départ. Sa mère avait prévu le coup, avec un sac. J’avais lu que les malgaches vomissaient souvent dans les transports mais je ne pensais pas de voir cela si vite.

Ça a pris environ 4 heures pour faire 170km, sur une route pavée et en pas mal bon état. On a fait 3 pauses en chemin pour se délier les chambres et ravitailler ceux qui en avaient de besoin. Il y avait toujours du monde pour nous offrir des choses …

Oh, il y a eu aussi au moins 10 contrôles de police sur cette petite distance. À chaque fois notre chauffeur sortait le carnet de bord de la camionnette, le montrait et repartait. Je n’ai pas vu d’échange d’argent …

Nous sommes aussi passés, sans s’arrêter, dans des villages d’artisans qui avaient chacun leurs spécialités. Par exemple, il y avait le village des instruments de musique et dans les kiosques le long de la route, il y avait des violons, tambours et autres instruments qui étaient suspendus par des cordes au plafond du kiosque et qui bougeaient avec le vent.

Antsirabe

Je suis donc arrivé, sain et sauf, à Antsirabe où le taxi brousse nous a déposés dans le terminal des taxis brousses de la ville, à quelques kilomètres au nord de la ville. Encore une fois il s’agit d’un terrain vague, poussiéreux mais pas mal moins chaotique qu’à Antananarivo.

Et là, nouveau moyen de transport! Antsirabe est la capitale du pousse pousse! Oui, vous avez bien lu. Un genre de brouette tiré par un humain, souvent pied-nus. Même si on pourrait avoir des réserves à utiliser ce moyen de transport, c’est le taxi officiel de la ville, il y en a des centaines. Alors c’est soit ça ou marche.

J’en ai pris quelques un pendant mon séjour à Antsirabe et ça allait très bien. Il fallait parfois faire attention au prix suggéré par le tireur de pousse pousse mais la négociation était très facile et ils étaient beaucoup moins harcelants que ce que j’avais lu.

Une course de quelques km coute environ 1$.

Coup de cœur pour l’hôtel Couleur Café

Recommandé dans Lonely Planet, de catégorie moyenne, je pensais que j’aurais quelque chose de bien avec ce gite. Mais, oh la la, je n’étais pas préparé à la qualité de la chambre qu’ils m’ont donnée. Je ne sais pas pourquoi ils ont décidé de me donner leur plus grande chambre, dans un petit bungalow. Je crois que c’est la plus belle chambre et plus grande depuis le début de mon voyage. Pour moins de 45$ par nuit, petit déjeuner inclus.




En plus, lorsque j’ai demandé des questions au sujet des activités du coin, en autre l’équitation, le gérant m’a amené à pied directement chez un homme (qui était aussi recommandé dans mon guide de voyage) qui possède des chevaux. De fil en aiguille, j’en suis venu à m’organiser un après-midi de balade en moto, accompagné d’un guide, et pour le lendemain, d’une demi-journée d’équitation.

Scooter-Cross

Je n’avais vraiment pas prévu faire cela mais, devant cette occasion, j’ai décidé d’en profiter et je suis partit immédiatement pour pouvoir profiter de la demi-journée de location (4 heures) et revenir avant la tombée de la nuit (18 :00). Le but premier était d’aller voir un lac d’origine volcanique mais le vrai plaisir a été de conduire le scooter (mon guide avait un moto-cross) dans les pistes poussiéreuses défoncées passant par des petits villages perdus et au milieu de champs et rizières en terrasses.

Souvent je me faisais saluer « bonjour monsieur » par des adultes et surtout des enfants. Dans certain cas c’était pour mendier ou me vendre quelque chose mais, souvent, c’était juste pour être poli. Et combien de beaux sourires ais-je reçu en cadeau?

Quel bonheur!












Est-ce que j’ai dit poussiéreux? Je suis revenu avec un écran total de poussière rouge dans le visage et sur mes vêtements. J’ai même pris ma douche tout habillé pour laver mes vêtements … à la noirceur, période de délestage oblige.

Voilà ma binette au retour …

Équitation

Encore une belle balade, sous un soleil un peu trop radieux, dans la brousse jusqu’au sommet d’une grande chaine de collines bordant la ville d’Antsirabe.  Encore une fois il y a eu beaucoup de beaux sourires et de bonjour mais aussi, une nouveauté, des « Salut Vazaha! » lancés par des enfants. Et, des enfants, il y en a partout!

Lors d’une pause, mon guide m’a parlé un peu de la difficulté de la vie dans la brousse, l’espérance de vie en baisse, les familles encore trop nombreuses, le climat qui change à cause de la déforestation massive (vous ne verrez pas de forêts sur les photos, seulement des champs … du temps de l’enfance de mon guide les collines étaient couvertes de forêts) et, une autre phénomène relativement nouveau, les bandits … Dès qu’une famille de paysans (90% de la population, vivant sous le seuil de la pauvreté) s’enrichie, suite à la vente d’une terre ou de ses zébus, par exemple, il y a des intermédiaires qui coulent l’information, contre rémunération, à des bandits qui s’empressent de venir dévaliser la famille. Ça incite les paysans à se rapprocher des villes, où il y a un peu plus de sécurité, mais le problème est qu’il n’y a pas d’emplois en ville …

Il m’a parlé aussi que la route du sud, à partir d’ici, est beaucoup moins utilisée la nuit à cause des attaques par des bandes armées. La police ne permet la circulation de nuit que lorsqu’un convoi de taxi brousse, du genre 15 voitures, peut partir en même temps.

Madagascar est une île très riche en matières premières mais c’est malheureusement une minorité qui en profite et il y a d’énormes écarts entre les riches et les pauvres.

Fours à Briques

















Antsirabe

J’ai bien aimé Antsirabe, pour les activités que j’y ai fait, l’hôtel où j’ai logé, les bons restaurants où j’ai mangé mais aussi parce qu’il faisait bon de s’y promener, même la nuit. Ça semblait beaucoup moins dangereux que la capitale même si il fallait observer les précautions d’usages. D’autant plus, selon ce qu’on m’a dit, que Noël approche et ça cause une augmentation du crime.

En plus, la ville étant situé à 1500m d’altitude, l’air est relativement sec et frais, je crois que je vais m’en rappeler quand je serai rendu dans des zones plus tropicales.




Préparation pour aller à Fianarantsoa

Je pensais arrêter dans une autre ville, Ambrositra, avant d’aller à Fianarantsoa mais, regardant ma planification et ayant peur de manquer de temps pour faire les parties les plus importantes, j’ai décidé de la sauter et d’aller directement à Fianarantsoa, à 5 à 7 heures de taxi brousse.

Suivant les conseils locaux je suis allé au terminal des taxis brousses pour aller me réserver une place et, avec l’aide de mon tireur de pousse pousse, ça a été super facile d’éviter les intermédiaires et de trouver le bon kiosque pour la réservation.


Malheureusement, la place que je voulais réserver était déjà prise mais j’ai quand même pu choisir une place et on m’a promis qu’on n’embarquerait pas plus de 3 personnes par rangée … Je verrai bien demain matin à … 05 :30! Car, pour réserver, il faut prendre le premier taxi brousse du matin, le seul qui est garanti de partir. Les suivants ne partant que si ils sont complets …

05 :30. Ouch. Au moins ils vont venir me chercher à l’hôtel …

Route pour Fianarantsoa

Grrr, finalement je n’avais pas choisis un très bon siège mais j’ai été chanceux, l’autre gars sur ma rangée a acheté deux sièges, pour avoir plus de place, ce qui m’en a aussi donnée plus. Et, comme promis, les places étaient respectées, sauf pour la dernière heure.

Donc les 7 heures de route se sont bien passées. C’était une petite route de montagne, même si appelée route nationale et une des rares routes pavées, qui passait à travers villages et, surtout, une quantité innombrables de rizières montrant, avec la lumière du petit matin, de multiples tons de vert.


À 12 :30 je suis donc arrivé à Fianarantsoa, le centre catholique de Madagascar, avec ses multiples églises.

Dès l’arrivée j’ai presque couru jusqu’à la gare pour aller acheter mon billet de train pour le lendemain. La seul raison pourquoi je suis venu dans cette ville c’est pour prendre un train qui est supposément extraordinaire qui descend jusqu’à la côte. Mais c’était sans compter sur l’heure du dîner, le guichet est déjà fermé et rouvrira qu’à 14 :00. Ou 15 :00, selon les informations contradictoires que j’ai.

Je m’installe donc à mon hôtel et éventuellement je retourne acheter mon billet et réussi à obtenir une place dans le wagon, obligatoire, des touristes, en pseudo-première classe. En plus je vais être du bon côté pour voir le paysage mais ça a l’air que ma fenêtre sera plus petite que la normale … On verra bien!

Train Fianarantsoa – Manakara

Cette ligne, longue de 163km, est un moyen de transport vital pour les communautés qui sont situées le long du rail car la plupart d’entre elles ne sont pas reliées par route. C’est donc souvent la seule façon pour ces communautés d’être approvisionnée et aussi pour leurs agriculteurs d’envoyer leurs produits vers les marchés des villes.

Elle est par contre très fragile, tant par le fait qu’elle est vétuste, datant de 1918 pour les rails et de 1956 pour le matériel roulant, que par l’exposition aux intempéries de son tracé montagneux.

Par exemple, en 2000, deux cyclones ont causé 280 glissements de terrain qui ont bloqué le trajet en autant d’endroits.

Pour aller des hauts plateaux du centre à la région côtière de l’est, un dénivelé de plus de 1000m, le parcours a nécessité la construction de 67 ponts et 48 tunnels.

Combien de temps cela prend pour aller d’un bout à l’autre, avec 17 arrêts? Selon mon guide, 8 à 9 heures, quand tout va bien et il n’y a pas de panne en chemin, mais dans mon cas cela a pris 11 heures car plusieurs arrêts ont nécessités pas mal de temps pour charger et décharger les marchandises …

Il semble que c’est pire et encore plus long pendant la saison des lychees.

Et ça a été  11 heures éprouvantes! Chaleur, suie de diesel, inconfort, … Au moins j’ai été chanceux pour ma place, en « première » classe : Le trio de danois avec qui je devais partager ma section est descendu à la première station alors leurs sièges sont restés vide pendant tout le reste du trajet. J’ai apprécié, j’étais dans une section plus étroite que les autres.




En plus des paysages, ce sont les arrêts qui font le charme de cette ligne. À chaque arrêt il y avait une foule de villageois qui attendaient le train que ce soit pour nous vendre des denrées et des spécialités locales, pour pendre livraison ou expédier des marchandises ou tout simplement pour saluer les voyageurs …

Un beau trajet mais je dois avouer que la répétition à chaque arrêt devenait un peu lassante à la longue et, après 9 heures, j’avais bien hâte d’arriver. J’ai été très content de prendre une douche à l’arrivée et, aussi, d’avoir déjà réservé ma chambre car beaucoup d’hôtels étaient complets.


















Oh, dans le train, j’ai rencontré un canadien qui est tombé en amour à Madagascar il y a 15 ans et qui, depuis, y revient aussi souvent que possible. Musicien il trainait son banjo a joué de la musique devant une école lors d’un arrêt pour le plaisir de ses élèves. Pendant ses séjours ici il essai d’entrer en contact avec des musiciens traditionnels malgaches pour enregistrer leurs chansons et en faire la promotion à l’étranger.

Manakara

Manakara, un petit village côtier, poussiéreux, sur son déclin depuis la fermeture du port et de l’aéroport, est fréquenté surtout parce que c’est la destination du train. Les hôtels y sont d’une qualité plus basse que ce que j’ai vu jusqu’à date. Je m’y suis trouvé un petit  bungalow dans le fond de la cour d’un hôtel et ça a fait l’affaire … sans plus. Chose certaine, on oublie le wifi!

L’électricité pour toute la ville vient d’un groupe électrogène et il ne suffit pas à alimenter toute la ville alors, le soir, il y a des délestages et vraiment peu d’éclairage dans les rues.

La région côtière est aussi le royaume des moustiques mais, en fin de saison sèche, ils ne me dérangeaient pas trop. Il faut dire que mon sang ne semble pas très appétissant pour les moustiques ce qui n’est pas le cas de tous les touristes que j’ai croisés.

Malgré tout, certain maringoins étant porteur d’une forme de malaria très dangereuse (en plus d’autres maladies), j’ai dû me résigner et commence à prendre des médicaments pour m’en protéger.

La plage est très belle mais les courants et les requins font qu’il est trop dangereux de s’y baigner sauf à quelques endroits plutôt loin de la ville.



Tour de pirogue

Mais il y a une activité intéressante à y faire, expliquant pourquoi j’y suis resté 3 nuits : Une balade en pirogue sur le canal des Pangalanes, une série de canaux côtiers, long de centaines de kilomètres, qui ont été artificiellement interconnectés pour permettre aux bateaux de longer la côte sans avoir à affronter l’océan indien.

J’ai eu la chance de faire cette activité avec un guide appelé Massou Paul, un personnage très coloré qui a fait bien des choses dans sa vie. Premier de sa classe en mathématique, champion de natation malgache lors d’une compétition, guitariste, … Il m’a fait vivre une très belle journée sur le canal incluant la visite de villages de pêcheurs, d’une distillerie d’huiles essentielles, d’un cimetière, d’un moment de baignade sur la plage et un très bon lunch fait pour nous à partir de poissons et langoustines achetés directement des pêcheurs.

Un point m’a touché au sujet de la distillerie d’huiles essentielles, il s’agit d’entrepreneurs, artisans, installés au milieu de nulle part, qui ne gagne pas beaucoup d’argent pour beaucoup de travail. Cela prend 1000kg de matière première pour réussir à extraire entre 1 et 7 litre d’huiles essentielles. Ce n’est vraiment pas beaucoup. Les exportateurs et autres intermédiaires, qui viennent acheter directement, sont ceux qui prennent le gros des profits. Et, cerise sur le sundae, ils ont dû stopper leur production pendant 9 mois, pourquoi? Parce qu’il y a quelqu’un qui a volé le couvercle de leur alambic, de fabrication artisanale, sans doute pour un alambic pour produire de l’alcool de contrebande, et cela leur a pris 9 mois pour faire fabriquer et remplacer ce foutu couvercle …



















À la fin nous avons eu environ une heure à faire la sieste sur la plage mais c’était sans compter avec la présence d’un groupe de petites filles qui étaient très sociales! Elles nous ont diverti pendant toute la pause, venant jusqu’à s’étendre avec nous sur notre natte. Elles aimaient bien se voir sur les écrans des caméras, provoquant parfois des petites bousculades. Autant certaines étaient mignonnes d’autres avaient l’air un peu malade et je dois avouer que j’avais un peu peur d’attraper quelque chose … ou des poux entre autre lorsqu’une a commencé à tuer les poux sur la tête d’une de sa copine …


Jean-Michel

À Manakara j’ai aussi rencontré Jean-Michel, français habitant maintenant à Tahiti, un autre voyageur passionné de Madagascar qui avait répondu à des questions que j’avais posé dans un forum de discussion sur le voyage. Il arrivait de Fort-Dauphin, après un périple en camion-brousse de 3 jours qui n’a vraiment pas été de tout repos. 80 personnes entassées dans la boîte d’un camion, plus les marchandises, sur une piste très difficile, incluant une nuit à dormir dans le camion suite à une panne, ça m’a semblé être extrêmement pénible comme trajet. Ça m’a vraiment pas donné le goût de tenter cette expérience.

J’ai pu souper avec Jean-Michel et il m’a parlé un peu plus de ses voyages à Madagascar et ça m’a permis d’en apprendre un peu plus sur comment y voyager.

Transport de marchandises

Les habitants des montagnes utilisent des chariots avec des roues en bois, avec parfois une bande de roulement en caoutchouc,  pour transporter des marchandises à Fiana ou vers leurs villages. Ils sont plusieurs pour pousser et, dans les pentes descendantes, ils utilisent la gravité et un bâton pour freiner. Souvent il n’y a même pas de volant, contrairement à celui que j’ai photographié. Il faut les voir dévaler les pentes à toutes vitesses sur ses roues qui sont parfois très voilées, sans direction, chargés de marchandises et eux même assis sur les tas pour penser qu’il doit y avoir de sérieux accidents …

La pauvreté rend la vie vraiment difficile pour certains …

Retour à Fiana

Contrairement à la plus part des voyageurs, j’ai décidé de retourner à Fiana par taxi brousse plutôt que par train mais, ayant été averti que les taxis brousses de cette ligne étaient souvent remplis à craquer j’ai acheté deux places pour moi et ainsi avoir un peu plus d’espace pour respirer.

En chemin, j’ai pu constater que le taxi brousse ne se passe pas toujours aussi bien (d’ailleurs, on entend plein d’histoires sur les accidents de taxis brousse.

Ayant décidé de passer une journée libre à Fiana, j’en ai profité pour visiter la vielle ville, située sur une colline et cela a rehaussé mon impression de la ville. C’était vraiment un bel endroit avec des vues spectaculaires, de charmantes petites maisons et de vielles églises. Je ne voudrais pas me loger dans cette section car c’est un peu loin du centre (et il y a la colline à gravir!) de l’action, des restaurants, mais c’est vraiment bien comme endroit.
Premier Caméléon Malgache

Techniciens mobiles

Dans toutes les villes que j’ai visitées il y a toujours des petits kiosques de techniciens entrepreneurs en réparation et déblocage de téléphones mobiles. Souvent ils opèrent du coffre d’une voiture et, malgré des moyens très rudimentaires, l’ingéniosité et la débrouillardise dont ils font preuve m’a épaté.

À la prochaine …

Je poursuis mon séjour, cette fois vers le sud, le long de la route nationale 7, en direction de Tuléar. J’aimerais pouvoir visiter des parcs nationaux mais certains me semblent difficiles d’accès et pas facile à atteindre en tant que voyageur indépendant. C’est toujours possible d’y aller mais ça demande des dépenses assez élevées pour faire des transferts en 4x4 privés ou énormément de patience, de temps, et voir des kilomètres de marche,  si j’essaie d’y aller en transport publics.

J’en parlerai dans mon prochain blog …

Au plaisir,

Sylvain