lundi 28 mars 2011

Oaxaca

Avant de parler d’Oaxaca …

Il n’y a pas d’âge pour voyager
Vous avez sans doute déjà entendu cette expression. C’est vrai …

Sauf que …
·         je me suis fait dire par le consulat d’Espagne à Montréal que j’étais trop vieux pour profiter des programmes européens de voyage à long terme, réservés au moins de 35 ans. Je n’ai donc droit qu’à des séjours de maximum 3 mois pour chaque période de 6 mois

·         les assurances médicales sont plus dispendieuses et pourraient exclure certaines conditions ou vous être carrément refusées
Et la cerise sur le sundae est qu’il y a des auberges de jeunesse qui exigent que les plus vieux que 45 ans prennent des chambres simples, ça ne me dérange pas en pratique car je prends des chambres simples quand je peux, ou qui refusent carrément la clientèle âgée de plus que 45 ans. Sans doute qu’après 45 ans on est plus mort que vivant et, tout le monde le sait, un mort-vivant, ça pue et ça pourrait déranger les naseaux de ces petites jeunesses!  ;-)

Donc si vous avez dans l’idée de partir en voyage à long terme, pensez-y!
Entre temps je devrais peut-être partir un réseau d’auberges de l’âge moyen. Quelqu’un d’autre pourra s’occuper des auberges de vieillesse.

Visiteur Indésirable
On n’est pas habitué à cela au Canada, mais il y a des endroits dans le monde ou la nature est plus dangereuse. Le premier exemple qui vient à l’esprit est l’Australie, avec toutes ses bestioles qui peuvent tuer. Au Mexique, il y a 1000 personnes par année qui meurent de piqures de scorpion. Justement, il y en avait un sur le mur de l’hôtel à Puerto Escondido. Celui-là n’est pas nécessairement mortel, on ne l’a pas testé, mais il faut faire attention, Daniel a failli s’appuyer dessus.

Route pour Oaxaca
Les guides de voyagent étaient d’accord là-dessus, la route directe entre Puerto Escondido et Oaxaca est très sinueuse, escarpée, voir vertigineuse. Déconseillée à ceux qui sont sensibles au mal des transports. Exactement le genre de route que j’ai le goût de faire! D’autant plus que cette route prends 7-8 heures alors que l’autoroute, un gros détour, prends 11 heures.

Finalement, c’est une route qui se fait quand même assez bien, avec de magnifiques paysages. Il est important de se souvenir qu’une montagne peut en cacher une autre, plus haute, qui elle-même peut en cacher une autre encore plus grande. Donc ce n’est pas parce qu’on a l’impression d’être rendu en haut et qu’on redescend que c’est terminé …

C’est certain que ça se serait fait encore mieux si la minivan n’avait pas eu de problème mécaniques en chemin mais, bon, c’est des choses qui arrivent.

Lors de l’arrêt lunch, j’ai vu comment faire cuire les steaks que je voyais sécher au marché, allez voir mon blog précédent pour les photos. Juste à le jeter dans le feu, directement sur la braise, et retourner de temps en temps pour faire griller. Après cela, direct dans l’assiette. C’était super bon et ça n’a pas tenté de remonter pendant les zigzags.

Oaxaca
Ville de 260,000 habitants, sélectionnée au patrimoine mondial de l’Unesco,  Oaxaca est une superbe ville à visiter. Les maisons sont peinturées de belles couleurs, il y a plusieurs parcs dans le centre historique, la place centrale (zocalo) est très animée, il y a des concerts ou des spectacles de danse à tous les soirs et on y mange super bien. L’hébergement à la dernière minute est plus difficile à trouver, je recommande de réserver à l’avance. Il y a beaucoup de choses à visiter et d’activité à faire dans le coin. J’y ai passé 6 jours mais j’aurais pu y rester quelques semaines. Il fait très chaud durant la journée, mais c’est sec. La nuit, la température baisse un peu, jusqu’à 10 degrés, donc moins froid qu’à San Cristobal.

Je recommande fortement Oaxaca comme destination. De Montréal, ça se fait assez bien pour un séjour de deux semaines. Vol direct Montréal – Mexico et soit autobus de 7 heures ou un petit vol pour arriver à Oaxaca. Un séjour de trois semaines pourrait être agrémenté d’une semaine à la plage.

Temazcal
Je suis allé faire un temazcal pas aussi traditionnel que celui décris dans l’article ci-haut mais tout de même assez impressionnant. Le temazcal était dans une petite pièce de peut-être 4’x4’x4’ donc assez à l’étroit. La guérisseuse qui s’occupait de moi m’y a fait entrer, m’a montrer comment ajuster la chaleur, en prenant un bouquet d’herbes, en le trempant dans l’eau et en le secouant sur le feu pour faire de la vapeur et m’a laissé seul avec une chandelle. Le parfum d’herbes était très fort et pénétrant, je pouvais distinguer entre autre le romarin.
Après une dizaine de minutes, elle est venue me rejoindre et s’est mise à chantonner. En même temps elle me frottait le corps avec des bouquets d’herbes, parfois même me fouettait un peu. Ceci se faisait dans la noirceur la plus totale et était toujours accompagné par des chants rituels.
Après cela, on est resté tous les deux, moi suant terriblement et elle chantonnant de temps à autre, pendant un bon 20 minutes.
Par la suite, elle a mis les fines herbes dans le feu, pour bruler les « mauvaises choses » dont elle m’avait soulagé, m’a aspergé d’eau de rose (j’ai eu des images de crème glacée arabique en tête) et, m’a offert de sortir, offre que j’ai accepté car j’avais vraiment chaud.

Elle m’a laissé me reposer une dizaine de minutes, histoire que mon corps retrouve une température plus normale, et le massage a commencé. Devant moi il y avait des alcôves chrétiennes avec des portraits, statues et autres artéfacts religieux.
Il y avait aussi des chants religieux venant de son ipod branché sur un système de son. ;-)

Pas plus de deux minutes après la fin du super bon massage, je me suis endormi et réveillé un peu plus tard. C’était le temps de me rhabiller et de retourner à l’hôtel.
Une super belle expérience. J’étais smooooooth. J’étais supposé me sentir comme un nouveau-né et, tel un nouveau-né aurait bien pris un gros câlin mais j’ai manqué de courage : Je ne suis pas allé sur le Zocalo avec une pancarte « Free Hugs » au cou.

Cours de Cuisine
Yay! Enfin un cours de cuisine! C’était un cours de cuisine Oaxaca-ienne ayant pour thème en cette journée : Le Maïs. Tout bon cours de cuisine commence par une visite au marché et c’est ce que nous avons fait avec un arrêt spécial au moulin pour faire moudre du maïs bleu que notre professeur avait fait cuire pendant la nuit. Nous avons cuisiné plusieurs plats, très savoureux, deux types de salsa, un dessert à base de maïs. Nous avons même cuisiné avec du huitlacoche aussi appelé corn smut ou, j’imagine, morve de maïs. C’est une infection fongique du maïs qui donne un champignon qui pourrait être appelée la truffe mexicaine. Cela a un goût très prononcé de terre mais c’est très bon.
Et bien sûr nous avons fait nos propres tortillas.
Mezcal
Le Mezcal est une boisson similaire à la tequila mais elle résulte d’une production plus artisanale et est produite à partir d’une espèce sauvage d’agave. Contrairement à la téquila, le mezcal a un goût de fumée très prononcé. Pendant mon cours de cuisine, nous avons fait une pause pour apprendre comment déguster le mezcal. Il y avait une assiette avec des morceaux de lime et deux poudres, une orange et une brune. On doit mettre de la poudre sur la lime, mordre dedans et boire le mezcal. Ça transforme l’expérience.
Oh, les poudres. La poudre orange est un sel de vers d’agave. La poudre brune est un sel de sauterelles. Avec mes lunettes, je pouvais voir des bouts de pattes de sauterelles. Bon appétit.

De la bouffe, de la bouffe
Bien oui, je vous parle beaucoup de bouffe car c’est un intérêt particulier pour moi. On pourrait penser que ça me ferait engraisser mais voici plutôt ce qu’on m’a dit hier : « Our son did long time travel like you are starting to do and he’s skinny like you ». Hmf. Skinny. Je vais avoir l’air de quoi dans quelques mois?

Crème Glacée
Les marchands mexicains ont l’habitude de se regrouper ensemble par catégorie. Ça s’applique aussi aux marchands de crème glacée faite maison qui se regroupent sur le parvis d’une église. Pour les amateurs, il y a énormément de choix comme lait brulé, cactus, mezcal, baiser de l’ange, … Mon standard d’étalonnage pour gouter à de la crème glacée est vanille. Malheureusement, la coupe que j’ai goutée avait d’énormes cristaux de glace. Je me suis renseigné et ce n’est pas une particularité locale alors je devrai me reprendre. Ça devrait être facile, il y a 8 kiosques côte à côte.

Rueda
Un des désavantages d’être ainsi en voyage est que je ne peux plus danser la rueda avec mon groupe de danse. Un soir alors que je me promenais à Oaxaca, je suis tombé devant une école de danse. J’y suis entré et ai parlé avec le prof. Avec mon espagnol bredouillant et son anglais inexistant j’ai réussi à lui communiquer que je désirais danser la rueda. Il m’a offert de revenir la semaine prochaine. Je lui ai dit que je quittais Oaxaca dans quelques jours. Il m’a alors invité à revenir le lendemain et qu’il allait m’organiser un cours, une pratique de Rueda.
N’étant pas sûr qu’on s’était compris et trouvant cela trop beau pour être vrai, surtout qu’il n’a pas pris mes coordonnées, j’y suis allé en hésitant. Inutile d’hésiter, c’était beau et vrai et j’ai eu l’occasion de danser la rueda avec une quinzaine de mexicains. Un des move qu’il a fait pratiqué était le beso alors j’ai embrassé mes premières mexicaines. D’ailleurs, il trouvait les mexicains un peu hésitants et timides sur le beso et m’a donné en exemple. (Beso = bec sur la joue)

Je suis particulièrement content de cette soirée car, à Playa del Carmen, j’avais eu la chance de faire la même chose, me joindre à un cours de rueda, mais je m’étais dégonflé à la dernière minute, suite à une attaque de timidité. Je m’étais contenté de les regarder par la fenêtre. En retournant me coucher, ce soir-là, je m’étais dit qu’il faudrait bien que je me débarrasse de ce trait. Je crois que je suis sur la bonne voie, c’est la deuxième ville ou je fais cela cette année (en incluant Paris). Encore trois autres rueda dans des villes inconnues, sans personne pour m’y accompagner, et je devrais être guéri!
En plus ils m’ont invité à revenir le lendemain. Et j’y suis retourné, malgré mes jambes fatiguées après l’équitation. Je devais avoir le style cowboy cubain.

Caractéristique particulière de cette école de danse, comparée à Montréal, il y avait des pères qui attendaient sagement de pouvoir ramener leurs filles à la maison … Et qui, sans doute, agissaient aussi comme chaperons.
Équitation
Ça faisait un bout de temps que je voulais faire de l’équitation mais je ne trouvais pas d’endroit très tentant pour en faire. En arrivant à Oaxaca, j’ai vu les montagnes, et me suis dit que ça serait peut-être le bon moment. J’ai trouvé un ranch qui organisait des sorties mais le prix, mon excursion la plus chère à date, m’a presque fait changer d’idée. Et puis j’y suis allé quand même. Je suis donc parti seul avec Bobby, un texan vivant ici depuis 4 ans, venant d’une famille de plusieurs générations d’entraineur de chevaux.

Bobby était parti du Texas pour venir livrer des chevaux à Marie-Jeanne, une canadienne installée à Oaxaca depuis plus de 20 ans. En partant, il avait « oublié » son chapeau de cowboy et est revenu le chercher. J’ai cru comprendre que c’était un vieux truc de cowboy. Le reste est passé à l’histoire, Bobby a tout laissé pour marier Marie-Jeanne. Ensemble, ils se sont partis un petit ranch d’équitation et de compétition d’endurance avec des chevaux de super qualité qu’on retrouve rarement au Mexique.

J’ai fait une journée d’équitation dans les montagnes couvertes d’une forêt appelée « thorn forest » parce que presque toute la végétation a des épines, des aiguilles ou des poils irritants pour repousser les prédateurs.  On a vu des cactus multi-centenaires et on est aussi allé au village de Tule pour y voir une arbre datant d’au moins 2000 ans.

C’était vraiment une belle journée, la seule ombre au tableau était … le manque d’ombre! Il faisait chaud en maudit.

Monte Alban
Il y a environ 2000 ans une montagne s’élevant à plus de 400m à l’intersection de trois vallées a vu son sommet tronqué pour y construire une cité dont les ruines s’appellent Monte Alban. Le choix du site était plus pour impressionner par sa richesse que basé sur des considérations de développement durables … En plus que le climat ici est semi-désertique, il n’y avait et n’y a pas d’eau sur le site. Il fallait donc aller la chercher dans les vallées, avec les provisions, et stocker le tout sur le plateau. Malgré tout, cette cité a été fonctionnelle pendant des centaines d’années. Très impressionnant à visiter.
French kiss
Une chose qui est vraiment frappante lorsque je me promène dans les parcs des villes mexicaines est le nombre de jeunes couples qui s’embrassent langoureusement sur les bancs. En fin de journée, presque chaque banc a son couple …

Ça fait penser qu’on oublie souvent ce genre de chose, une fois la relation établie, dans le quotidien du métro boulot dodo. Je vous invite à vous demander quand est la dernière fois que vous avez langoureusement embrassé votre conjoint(e) dans un parc, tout simplement pour le plaisir de le faire? Le printemps s’en vient, pensez-y un peu plus, voir agissez,  et ce n’est pas grave si il y a un peu de préméditation … la prochaine fois sera peut-être spontanée!

Pour les voyeurs, désolé, je n'ai pas de photo.
Hierve El Agua
J’ai décidé de faire cette excursion tout seul car les excursions organisées pour cette destination faisaient plusieurs arrêts dans des trappes à touristes, genre marché d’artisanat ou fabrique de Mezcal.
Le gérant de l’hôtel m’a donné les indications pour m’y rendre : Marches jusqu’au stade de baseball, au coin de la rue  prends un autobus pour Mitla. Avant d’arriver à Mitla, à la fourche, descends et prends un colectivo pour Hierve el Agua. Simple, non? Ça a quand même pris 2 :30 pour m’y rendre.
Le bout en colectivo, d’une durée d’une heure environ, passait par-dessus une montagne pour aller à mi montagne de l’autre côté. Sur un chemin de terre. En lacets. Incliné comme j’ai rarement vu. Avec des précipices et des bouts de routes qui manquent, emportés par des glissements de terrain. J’étais bien content de m’être assis dans l’habitacle du colectivo plutôt que dans la boîte du pickup … J’ai senti plusieurs fois une main invisible me prendre la cuisse lorsqu’on frôlait des précipices.



Arrivé sur place, il s’agit d’un endroit où il y a des sources sulfureuses qui jaillissent à la surface. Elles déposent par la suite leurs minéraux et tout cela a formé une impressionnante cascade pétrifiée ainsi que, avec un peu d’aide, des bassins dans lesquels je me suis baigné. Un des bassins, sur le bord d’une falaise, donne l’impression d’une piscine à l’infini. À noter l’absence complète de rampes ou autre protection.
Budget
À cause des activités particulièrement dispendieuses que je me suis payé, Oaxaca m’a couté pas mal plus cher qu’ailleurs. Par contre, le coût de la vie ici est sensiblement le même qu’ailleurs au Mexique. Il semble qu’on puisse se louer un très bel appartement meublé, dans le centre historique, avec cuisine, pour 120$ par semaine.

Oaxaca – Ce que je n’ai pas fait


Il y a des villages de haute altitude dans les montagnes environnantes d’Oaxaca, la Sierra Norte. On appelle les indigènes y habitant les cloud people. Certains villages frisent les 4000m. Pour avoir déjà fait un peu d’activité physique à plus de 4000m, moment mémorable, les habitants doivent avoir le sang très riche en globules rouges.  Je me souviens comment je devenais essoufflé rapidement. Si on prend plusieurs jours, il est possible d’aller faire des randonnées entres ces villages et même y passer la nuit. Ça ne me tentait pas tellement de me prendre un guide et me monter une expédition à moi seul alors je ne l’ai pas fait mais peut-être que je reviendrai dans le coin pour cela.
Oaxaca – Fin – Aperçu du futur …
Je me dirigerai lundi vers la ville de Mexico  pour y passer une semaine. C’est une ville un peu monstrueuse, la troisième plus grande ville du monde avec ses 20 millions d’habitants. Cela m’intimide un peu mais j’ai bien hâte de voir comment je vais l’apprivoiser. Histoire de me faciliter la vie, j’ai des réservations pour un hostel pour la première fois du voyage.

À venir, un séjour au Guatemala, du 20 avril au 10 mai. Oui, oui, en plein dans la période de la semaine sainte, qui semble être la période la plus folle pour voyager en Amérique Latine et surtout au Guatemala. Des lectures sur le sujet m’ont convaincu que l’endroit où être pour la semaine sainte était la ville d’Antigua au Guatemala et j’y serai.
Le 10 mai, je retournerai à Mexico city et la grande question est où aller par la suite. Je jongle avec les idées suivantes :
  •       Ecuador, Galapagos (Mais il me semble que les Galapagos ça ne se fait pas seul, ne serait-ce que pour la cabine dans le bateau)
  •        Madrid, Barcelone et le nord de l’Espagne (Pyrénées …)
  •         Istanbul ...
  •         …?
Si je vais faire l’Espagne ce printemps alors j’irais peut-être en Europe de l’est pendant l’été ou en Septembre.
D’ailleurs une des questions que je me pose est où passer l’été sans me retrouver dans un océan de touristes causant des difficultés pour les transports et l’hébergement.
Si vous avez des suggestions ou commentaires, faites-moi signe!

Au plaisir,
Sylvain
PS : Mais où ai-je donc laissé mon chapeau de cowboy?

lundi 21 mars 2011

Pause à Puerto Escondido

Salut!
La dernière fois que vous avez eue de mes nouvelles je venais d’arriver à Puerto Escondido, petite ville de l’état d’Oaxaca sur le bord de la côte pacifique du Mexique. En cette première journée du printemps, plutôt slosheuse au Québec, voici un rappel pour que vous me maudissiez un peu.

À Puerto, je venais rejoindre Daniel et Hélène, un couple d’amis qui voyagent depuis septembre 2009. La dernière fois qu’on s’était vus, c’était dans un environnement moins paradisiaque à Kolkata, en Inde, il y a un an.
Daniel et Hélène sont à Puerto Escondido depuis maintenant presque deux mois, c’est dire comment ils ont aimés la place. Ils ne sont pas seuls, il semble y avoir beaucoup de Québécois et autres citoyens nordiques qui viennent hiverner ici. Ils sont sans soute attirés par les superbes plages, la relative sécurité, l’abondance de bonne nourriture et le coût de la vie peu élevé : Il me serait possible de vivre ici, en hôtel à 5 minutes de marche de la plage, pour moins de 30$ par jour en occupation simple. Si j’étais en couple, ça serait sans doute dans les 20-25$ par jour.
L’hôtel Virginia, que Daniel et Hélène ont trouvé, est super bien situé, près de la plage et offre des chambres de qualité très correcte. Par exemple, dans ma chambre, pour 200 pesos par nuit (environ 16$), j’ai deux lits doubles, la télé, un ventilateur, ma propre salle de bain avec eau chaude et une superbe vue sur la baie de Puerto Escondido.

Dans l'autobus en provenance de San Cristobal il y a aussi Emma, une britannique qui a laissé sa job de travailleuse sociale, sous-loué sa part de son appartement à Londres pour voyager pendant 6 mois, qui se joindra à nous pendant quelques jours. Après qu'elle aie voyagé en altitude au Guatémala et la dernière journée qui a été un peu grise donc froide à San Cristobal elle est bien contente de retrouver la chaleur de la plage ... 

Marché
Le marché public de Puerto Escondido est ouvert à tous les jours. Le week-end il y a de plus de nombreux producteurs locaux qui viennent ajouter leurs étalages à la déjà grande abondance de produits disponibles. Et, comment demander plus, il y a un autobus qui passe directement devant l’hôtel qui nous amène en 10 minutes au marché.
Attention, toutefois, les standards de salubrités ne sont pas les mêmes ici qu’au Québec.  C’est surtout apparent pour les boucheries. Lorsque j’y suis allé pour acheter des filets de porcs (histoire de cuisiner  filets de porc à l’orange), les filets ont été débités directement des carcasses qui étaient suspendues à l’air libre devant moi. La seule façon d’avoir plus frais aurait été d’aller les prendre directement sur un porc encore vivant.

D’ailleurs, parlant de vivant, Puerto Escondido est avant tout un village de pêcheur. À tous les matins, vers 07 :00 il est possible d’aller à la rencontre des pêcheurs,  sur la plage, pour acheter des poissons fraîchement pêchés. Quelques entrepreneurs ont aussi installé des tables ou, pour 10 pesos, ils nettoient les poissons ou les transforment en filets. Lorsqu’on est allé acheter du poisson, c’est un redsnapper encore vivant que j’ai acheté. Pas besoin de lui regarder les yeux ou les branchies pour voir s’il est frais, on a juste à le regarder bouger.

Je vous laisse imaginer les succulentes bouffes qu’on s’est fait …

Mais on a aussi très bien mangé au resto ...

Petit Dej
Mais je vais aider un peu votre imagination pour les petits déjeuners. Ma routine de petit déjeuner était de prendre une mangue jaune (qui sont tellement abondantes ici, c’est en plein la saison) et de la découper. Avez-vous déjà senti une explosion d’odeur de mangue bien mure lorsqu’on commence à la découper? Ah non,  c’est vrai, les mangues qu’on achète au Québec ont été cueillies encore vertes …
En plus, les mangues mures sont tellement juteuses que ça me coule le long des doigts. Oh misère.
Ensuite, je découpe une banane. Je rajoute du granola. Une bonne couche de yogourt. Et, pour terminer,  quelques filets de miel de fleurs de mangue, acheté lui aussi au marché.
Je n’ai pas réussi à prendre de photographie rendant justice au plaisir multi-sensoriel de ces petits déjeuners, alors vous devrez encore une fois faire travailler votre imagination. Peut-être que la chaleur qui en résultera aidera à faire fondre la neige. ;-)
Marchands Ambulants
Il y a beaucoup de marchands ambulants sur la plage. Mais, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, peu vendent des breloques, la majorité vendant de la nourriture. À commencer par les huitres fraîches. Les fruits découpés. Et, mes deux préférés, celui qui a un chariot en forme de train dans lequel il fait cuire des bananes. Il a un feu de bois dans la base du chariot et un tuyau en fonte qui traverse le feu. De temps à autre il met de l’eau dans le tuyau, l’eau se transforme en vapeur et tttchooouuuuuuuuu ça ressort sous forme de sifflement de train. C’est ainsi qu’il s’annonce lorsqu’il parcourt les rues de la ville ainsi que la plage.

Un autre, se promène avec son chariot de crème glacée à la noix de coco, faite maison. Bonne à s’en rouler par terre.
Vagues et plages
Puerto Escondido est une destination de calibre mondial au niveau du surf. Il y a plusieurs plages qui sont considérées comme étant trop dangereuses pour nager. La vague de surf à la plage de Zicatela est considérée comme étant dans une des trois plus grosses vagues au monde. Même si je crois que ce n’est pas présentement la meilleure saison pour le surf, les vagues sont impressionnantes.  Sur la plage principale, les vagues sont très forte à une extrémité et diminuent d’intensité, jusqu’à être nulles, à l’autre. Donc le nageur et le body surfeur peut choisir le degré d’intensité souhaité pour s’amuser.
La première journée où je suis allé me baigner, les vagues étaient particulièrement fortes. Disons que les plus petites, dans la section ou il y avait des vagues, étaient parfois plus grosses que les grosses vagues de Cape Hatteras pour les connaisseurs. Je me suis fait ramasser quelques fois d’aplomb par des vagues d’environ 8 pieds, le temps que je retrouve mon habileté de body surfeur. Je me suis aussi aperçu que je n’avais peut-être pas apporté le meilleur maillot de bain pour ce genre de chose et que j’avais peut-être aussi perdu un peu de poids … si vous voyez ce que je veux dire. ;-)
Pendant mon séjour ici ma routine était d’aller me baigner en fin d’après-midi, alors que le soleil est moins chaud, et j’ai fait du très bon body surf.

Excursions
Je suis allé visiter la lagune de Manialtepec, pour faire du kayak dans la mangrove et y observé la grande diversité faunique, surtout au niveau aviaire. N’étant pas amateur d’ornithologie, je n’étais pas autant … aux petits oiseaux … que d’autres personnes dans l’excursion. On a vu 40 espèces différentes et c’était drôle de regarder les amateurs remplir un checklist des oiseaux observés et entendus lors de cette excursion. Ce que j’ai aimé le plus, faire du kayak dans la mangrove. Manger du poisson frais sur une plage sauvage. Et, lors du retour, vision extraordinaire, des centaines de poissons qui sautent hors de l’eau en même temps, devant le bateau …

Le guide, un canadien qui passe ces hivers ici depuis 31 ans, réussi, grâce à son expertise et sa spécialité ornithologique, à charger des prix nord-américains pour ses excursions dans un pays comme le Mexique. C’est un tour de force. Compte tenu du coût de la vie ici, ça doit être une très bonne source de revenu pour lui. Mon côté entrepreneur ne peut que lui dire chapeau!
Une autre journée je suis allé visiter, par moi-même, 4 autres villages de plage et une ville non-touristique, en prenant une combinaison d’autobus et de colectivos. C’est pendant cette balade que j’ai eu ma première mauvaise information volontairement donnée par quelqu’un. Un chauffeur de taxi m’a dit qu’il n’y avait pas de colectivo à l’endroit où j’étais et que je devrais prendre un taxi. J’étais pas mal certain que ce n’était pas vrai alors j’ai commencé à marcher et 1 minute après un colectivo arrivait. C’est la première fois en un mois de voyage au Mexique. C’est très différent de d’autres voyages, en Indonésie ou en Inde, entre autre, ou il fallait que je sois toujours sur mes gardes. C’est vraiment facile de voyager ici.

Les villages de plage que j’ai visités ont été Mazunte, San Agustinillo, Zipolite et Puerto Angel. Puerto Angel est le seul « vrai » village du coin, c'est-à-dire qu’il n’y pas seulement que la plage et les services et hôtels autour de la plage mais plutôt que c’est un endroit où les mexicains normaux vivent. Le plus bel endroit a été pour moi San Agustinillo, avec un paysage magnifique et tout de même une atmosphère de petit village. Peut-être que j’irai y passer quelques jours.

Je me suis promené aussi un peu à Pochutla, une ville vraiment pas touristique, je n’y ai vu qu’un hôtel pendant que j’y étais, mais tout de même un endroit charmant à visiter, avec ses marchés, sa place centrale, … C’est là que j’y ai pris mon lunch, acheté d’une vendeuse dans la rue, pour 6 pesos …


Dans l’autobus, il y avait un vendeur de médicaments miracle qui faisait sa présentation, c’était pas mal drôle à écouter. J’espère qu’il fait une bonne marge sur ses produits car il n’en a pas vendu un et a dû payer son billet d’autobus. L’autobus s’arrête pour prendre des nouveaux passagers n’importe où en chemin, il suffit de faire signaler du bras sur le bord de la route. À un moment donné on a embarqué une femme qui avait un seau de basilique fraîchement coupé, sans doute pour aller le vendre au marché de Pochutla, dont le parfum a envahi l’autobus …

Zipolite
Zipolite est un village de plage très hippie avec une des seules plages au Mexique ou le nudisme est toléré et aussi ou la drogue semblerait être assez disponible. Ce que j’ai lu sur Zipolite ne m’a pas donné le goût d’y séjourner (everybody steals in zipolite, can’t swim at the beach, too dangereous) et ma visite de l’endroit ne m’en a pas donné plus le goût. Lorsque j’ai demandé des renseignements dans un forum, voici comment on m’a présenté Zipolite :
but if your the young adventure type then DO NOT miss playa zipolite 1 hour west of huatulco over the hill from puerto angel............you can get ocean front rooms for 200 pesos a night or pitch a tent for under 100 pesos a night with shower and bathroom included and the food is cheap and bathing suits are optinal on the beach..........go see ***** at hotel  ******* and tell him ****** sent you for a good deal on a room....ask to.try his SPECIAL cigarettes too!
Ahem, SPECIAL cigarettes! ;-)
Un mois de voyage + budget
Ça fait déjà un mois que je suis parti. C’est fou comme le temps passe vite. À titre d’information, ce premier mois au Mexique m’a couté environ 50$ par jour, incluant tout sauf mon billet d’avion. Mon aller simple pour Cancun m’ayant couté 277$, il est donc possible de partir pour quelques semaines, voire quelques mois pour 1500$ par mois pour un voyageur solitaire qui prenant des chambres à occupation simples.  L’hébergement étant ma dépense principale (43%), un couple ou quelqu’un voulant dormir dans des dortoirs dépenserait beaucoup moins, par personne. Mon deuxième poste (40%) est la nourriture, surtout les repas au restaurant.
Un couple voulant passer quelques mois à Puerto Escondido, cuisinant souvent ses propres repas dans la cuisine de l’hôtel, pourrait s’en tirer à moins de 1000$ par mois par personne à condition de ne pas boire trop d’alcool! À ce montant il faut ajouter les billets d’avion ou le coût en essence pour se rendre ici.

Pluie
Justement, pas de pluie. Depuis un mois, il y a eu une journée un peu grise avec un peu de bruine à San Cristobal, une pluie vers 20 :00 un soir à Palenque et c’est tout!
Puerto Escondido – la fin
La plupart des snowbirds ont maintenant quitté Puerto Escondido pour faire leur migration vers le Québec. La plupart des oiseaux migrateurs qui nichent pendant l’hiver dans la lagune feront de même bientôt. Et moi je quitterai Puerto Escondido demain ou mercredi. Je ne sais pas encore pour aller ou, peut-être San Agustinillo pour quelques jours, peut-être retourner en altitude pour aller à la ville d’Oaxaca.  C’est vraiment super beau ici, la vie est très douce, mais je commence à avoir des fourmis dans les jambes. Alors je dirai bientôt adieu à Daniel et Hélène 
Et à vous, je vous dis plutôt au revoir et, surtout, au plaisir!


Sylvain