mercredi 28 septembre 2011

Quelques jours en Croatie et puis le Monténégro


Croatie

Dubrovnik

Après deux vols (Madrid-Barcelone et Barcelone-Dubrovnik) me voilà finalement en à Dubrovnik, en Croatie.

La cité et son environnement sont magnifiques, une vielle cité médiévale, avec fortifications, entre montagne et mer. Un premier coup d’œil permet de rapidement comprendre pourquoi la ville est surnommée par George Bernard Shaw « perle de l’Adriatique » : L’impact visuel de la ville fortifiée, l’architecture des bâtiments et, signe d’une ancienne richesse, les rues  pavées de blocs de marbre qui ont été polis par les pas des marcheurs depuis des siècles, les rendant luisants travaillent ensemble pour donner une apparence vraiment exceptionnelle.







Mais c’est aussi une destination touristique extrêmement populaire. Alors que j’y suis arrivé, en plus de l’afflux normal de touristes, il y avait deux énormes bateaux de croisières qui avaient lancés leurs hordes à l’assaut de la ville. Il y avait du monde …

J’ai de la difficulté à imaginer en août, pendant la haute saison. Un habitant m’a peint un portrait infernal, 10000 à 15000 touristes qui débarquent en même temps de 8 bateaux de croisières, encore plus de voyageurs arrivant en autobus de voyage organisés, plus les touristes « normaux », …

La vielle ville est tellement belle, tellement propre, tellement touristique qu’il serait facile de croire qu’on est dans une version alternative d’un parc Walt-Disney.

Il n’y a d’ailleurs presque plus personne qui habite la vielle ville, environ 1000 habitants en 2011, sur une population régionale de 40000 habitants.  Je ne sais pas quelle est la capacité de population de la vielle ville mais, au 17ieme siècle, plus de 1000 personnes sont mortes lors d’un tremblement de terre, il devait y avoir une plus grande population dans la vielle ville à ce moment que maintenant…

Tout un revirement pour une ville qui a été pilonné par des tirs intenses d’artillerie pendant la guerre il y a 20 ans. Dans un musée, j’ai vu un diaporama de photos prises pendant la guerre, c’est pas mal effroyable ce qui s’est passé ici. L’effort de reconstruction a dû être énorme.

Une belle balade à faire est celle qui permet de faire le tour de la ville en marchant au sommet des murs de fortifications, parfois haut de 25m. Comme le soleil tape plutôt fort il est préférable de faire cela le matin ou en fin d’après-midi.

Il y a aussi beaucoup d’excursions qui sont possibles à partir de Dubrovnik, que ça soit en autobus ou en bateau. Il y a plein de belles îles à visiter dans la région. Je me suis contenté de prendre un bateau pour aller à l’île de Lokrum http://en.wikipedia.org/wiki/Lokrum . Cette île, recouverte d’une forêt, est un bel endroit pour faire une promenade ou pour faire des saucettes dans l’eau claire de l’Adriatique.

De plus, un soir, j’ai fait une excursion gastronomique, pour aller manger dans un restaurant rural. Une voiture est venue me chercher au centre de Dubrovnik et, accompagnée de deux jeunes étudiantes françaises, j’ai mangé un repas traditionnel croate. Il s’agissait d’agneau cuit sur le barbecue. L’agneau n’était pas remarquable mais la conversation avec les deux jeunes françaises était très agréable!

Dubrovnik est une superbe ville mais elle est envahie par les touristes. Je suggère de la visiter hors de la haute saison et, comme les bateaux de croisières ne viennent que les weekends, faites le pendant la semaine. Votre expérience sera plus agréable.

En soirée, une fois les croisiéristes partis, la vielle ville est beaucoup plus tranquille et il est très agréable de s’y promener tranquillement, que ça soit sur la rue principale ou sur les petites ruelles qui en partent. 

Soyez aussi avisés que c’est une atmosphère hyper romantique …

Mostar

Pour me faciliter la vie et aussi pour avoir un peu de compagnie j’ai acheté une excursion en minibus pour aller visiter Mostar en Bosnie Herzégovine (BH).  En embarquant dans le minibus j’ai tout de suite eu l’impression que ça ne serait pas une journée très sociale, seulement que des couples, personne qui me dit bonjour ou qui répond à mon bonjour. Il doit être trop tôt le matin!

Depuis l’explosion de la Yougoslavie les frontières sont un peu compliquées, il a fallu passer trois frontières pour aller à Mostar. Croatie à BH, BH à Croatie et retour en BH. Une chance que les contrôles ne sont pas très lourds sinon on aurait pu perdre beaucoup de temps. Mais c’est quand même assez spécial que la Croatie soit coupée en deux par une bande de terre appartenant à la BH qui lui donne 25km de côte. Il y a d’ailleurs un pont en début de construction qui va permettre de réunifier la Croatie.

Ce n’est pas juste les frontières mais aussi la situation politique qui est encore compliquée en BH. Il y a trois groupes religieux qui se côtoient (Orthodoxes, Catholiques et Musulmans) et lorsqu’on demande aux habitants de se définir ils répondront qu’ils sont Serbes, Croates et Bosniaques respectivement selon leur religion et ce même si ils habitent tous en Bosnie.

De plus la structure politique n’est pas encore tellement établie, présentement à tous les 4 mois il y a une alternance au pouvoir entre les trois différents groupes.

La ville de Mostar l’a eu difficile pendant la guerre. Je devrais dire les guerres car, au début, les Croates et les Bosniaques étaient alliés pour se défendre contre les Serbes et Monténégrins et, une fois cette guerre terminée, alors une nouvelle guerre a commencé : entre les Croates et les Bosniaques.

Ce qui a fait que de 1991 à 1995 80% de Mostar a été détruit, incluant le pont historique au centre de la ville qui datait du 15ieme siècle. La ville a été partiellement reconstruite et la vielle ville et le pont restauré mais, un peu partout, il est possible d’observer des édifices en ruines ou des impacts de projectiles sur les murs.

La cohabitation ne semble pas totalement facile, la ville est séparée en deux, les chrétiens d’un côté et les musulmans de l’autre. Il y a même des numéros de téléphone d’urgence différents selon la section dans laquelle on habite.

Le vieux Mostar est très petit mais charmant et le pont, avec la rivière à 25m plus bas, est magnifique. C’était une belle visite. 25m c’est haut mais il y a quand même des plongeurs qui plongent la tête la première du haut du pont. Il y a même une compétition de plongeon l’été. Ça ne se termine pas toujours bien …



Nous avons aussi visité une mosquée et une maison turque datant d’environ 500 ans. Cette dernière m’a donné un aperçu de ce que je pourrai découvrir une fois en Turquie. J’ai hâte!



On nous a parlé de la cérémonie du café. Si le café était servi chaud aux invités, cela voulait dire qu’ils étaient les bienvenus. S’il était servi froid, c’était au contraire un signal leur indiquant qu’ils devraient rapidement quitter.

Si une jeune femme trouvait un homme de son goût il était coutume qu’elle mette du sel dans le café qu’elle lui servait. Si l’intérêt était réciproque, l’homme buvait le café. Sinon il devait se trouver un prétexte pour ne pas le boire.

Pleins de trucs pour ne pas avoir à se dire des choses directement! (Et moi, ne buvant pas de café, je serai invisible)

Justement, au sujet de se dire des choses, notre guide n’avait pas le droit de nous parler de la guerre ou de politique, c’était des sujets trop sensibles. Elle avait quand même de la misère à se retenir.

Malheureusement j’ai l’impression que cette région risque de s’enflammer à nouveau dans le futur, il y a encore beaucoup de tensions …

Monténégro

Le départ vers le Monténégro est un peu stressant, le chauffeur d’autobus, un grand mince moustachu,  a l’air de se pomper rapidement et il y a un peu de confusion parce qu’il faut payer 1 euro supplémentaire, directement au chauffeur, pour chaque pièce de bagage en soute. J’avais déjà lu cela quelque part alors ça ne me surprenait pas mais un américain, profile petit boxeur, ne comprenait pas et était un peu agressif aussi …

Tout le monde s’est éventuellement calmé mais ça a eu le temps de me donner des grenouilles dans le ventre!

Il y avait plusieurs options de tours organisés du Monténégro à partir de Dubrovnik, des tours d’un jour (le Monténégro est petit!) mais ça me tentait d’explorer le pays à mon rythme même si je sais qu’il y a des choses que je ne pourrai pas voir car les autobus publics ne se rendent pas partout.

La route pour aller au Monténégro est très spectaculaire, tantôt en corniche, tantôt au bord de l’eau, tout le temps bordé de grandes montagnes. C’est une bonne idée de s’assoir du côté droit de l’autobus … sauf si on a le vertige. Malheureusement les autobus publics n’arrêtent pas pour qu’on puisse prendre des photos.

Kotor

Kotor, ma première destination, est un autre village médiéval fortifié mais a deux caractéristiques importantes qui le différencient de Dubrovnik. Premièrement il est situé au fond de la baie de Kotor plutôt que sur le bord de la mer, et cette baie est d’une incroyable beauté.  Bordée montagnes qui sont de plus en plus hautes (incluant une grande montagne plutôt foncée, donnant sans doute son nom au Monte Negro) la baie, très grande mais étroite, ressemble à un fjord. Il semble que, techniquement, on n’a pas le droit d’appeler ça un fjord mais ça serait plus un « canyon inondé d’une rivière désintégrée ».  

Peut-importe c’est quoi le bon terme, c’est beau, ok?

La deuxième différence est au niveau des fortifications. Comme la vielle ville est adossée à une grande montagne, l’arrière des fortifications grimpe jusqu’au sommet de la montagne. Cela n’a pas dû être évident à construire et encore moins à patrouiller.

À l’arrivée au terminus d’autobus, un peu hors de la ville, je vois pour la première fois de ce voyage,  un nouveau phénomène, des habitants qui attendent à la station pour offrir des chambres ou des appartements à louer. Ils parlent presque pas anglais et ont des photos, souvent très mauvaises et sombres, et des plans, incompréhensibles, pour montrer où est leur appartements. Un peu de marketing pourrait aider. Une grand-mère pas mal frétillante veut vraiment que je loue son appartement, elle saute sur place pour attirer mon attention. Je me fais offrir des prix de 10 à 15 euros et comme je ne prends pas de décision rapidement la compétition commence et les prix baissent jusqu’à 8 euros la nuit.

Tous les appartements sont bien sur supposément à deux minutes d’ici et de la vielle ville de Kotor et ont tous l’Internet …

Mais je ne sais pas encore si je désire passer la nuit ici, je cherche un endroit où je pourrai passer au moins 3 nuits et je trouve que Kotor est un peu enclavé pour aller faire des excursions. Aussi, je viens de passer quelques nuits dans une ville médiévale fortifiée alors ça serait un peu répétitif.

Je décide donc de prendre une photo de l’horaire des autobus au départ de Kotor et d’aller me promener avec mes sacs dans le vieux Kotor pour me faire une idée de la ville. En quittant la station grand-mère apparait magiquement à mes côtés et m’invite à aller voir son appartement, sans obligations, à deux minutes d’ici. Je dis ok et je commence à marcher avec elle mais, étrange coïncidence, un chauffeur de taxi marche devant moi et dit « taxi 2 euros » au même moment ou grand-mère s’arrête, lève sa jupe et me monte ses genoux enflés.

Elle préfère ne pas marcher jusqu’à l’appart.

Même si je trouve qu’elle fait pitié je commence à me dire que son appartement est peut-être plus loin que je le pensais et décide de retourner à mon premier plan, aller visiter la ville et me faire une idée. Désolé grand-maman.

Kotor est vraiment une belle ville médiévale, j’ai aimé me perdre dans ses petites rues tortueuses. En plus la vielle ville semble habité et pas juste une parure touristique. Quoi que ce ne soit pas certain, j’ai lu que la vielle ville était très, très bruyante la nuit avec les bars qui font jouer de la musique très tard …

Et il n’y avait qu’un navire de croisière …

J’ai profité de ma visite pour dîner sur une terrasse situé dans une belle place et j’ai mangé … des fajitas! Comfort food! Ça a fait beaucoup de bien, ils étaient bons et je m’ennuyais de la nourriture mexicaine.

Mais, bon, je décide de repartir vers ma prochaine étape, Budva, un peu mieux connectée au niveau routier et reconnue, en été, pour être une destination « party » sur l’Adriatique.





Budva

Alors un autre autobus vers Budva et je débarque, encore une fois un peu à l’extérieur du secteur touristique.  Mon premier apperçu n’est pas très bon, je n’ai pas vu la vielle ville mais je vois pleins d’hôtels et d’édifices à appartements qui ne sont pas très beaux. Je ne vois pas non plus la mer.

Je vais au bureau d’information touristique pour demander un plan de la ville et il faut payer pour en obtenir un qui est très gros et qui ne répond pas à mes besoins. Je leurs demande de l’aide pour me trouver un appartement (personne n’attendait à cette station), en spécifiant mes critères, dont l’accès Internet (nécessaire pour planifier la suite de mon voyage, encore plus important pour y passer quelques jours) et après quelques coups de fil une dame vient me chercher pour me montrer son appartement, à 15 euros la nuit, à 5 minutes de la station et supposément à 5 minutes de la plage et 10 minutes de la vielle ville.

Rendu à l’appart, qui est très correct mais un peu plus loin qu’indiqué, j’essaie l’Internet et … pas d’Internet. Après plusieurs tentatives, la fille de la propriétaire essai de faire marcher l’Internet et ça ne marche toujours pas. Ils finissent par me dire « ok, good bye ». Hmmm, un peu bête.

(Ceci est vrai pour pas mal toute mon expérience slave à date, les contacts sont plutôt brusques et froids)

Je vais dans un autre bureau d’information touristique (c’est difficile de savoir quel bureau est officiel versus une agence), plus près, pour demander un autre appartement, et là un homme vient me chercher en voiture pour m’amener à quelques pas du bureau. L’appartement est super et le proprio est beaucoup plus gentil, entre autre parce sque es témoins lors de son mariage étaient montréalais,  mais, encore une fois, lorsqu’il est temps d’essayer l’Internet … Ça ne marche pas! Il me montre d’autres appartements, plus près de son antenne mais ça ne fonctionne toujours pas. Il me dit que ça marchait pourtant il y a deux ans … 2 ans?

Je repars donc avec mes sacs et cette fois-ci je vais vers la plage avec l’idée de me trouver un hôtel sur la plage ou dans la vielle ville.

La plage est … beurk. Des rangées de chaises sur du sable caillouteux, longée par une piste en béton qui est elle-même bordée par de nombreux restaurants, cafés et, surtout, bars.

Je marche vers la vielle ville et, malgré qu’elle soit belle, je ne trouve pas d’hôtel et m’aperçois, encore une fois, qu’il ne semble qu’y avoir des boutiques, des restaurants et des bars.

Qu’est-ce que je fais? Mon plan, datant de ce matin, était de passer 3 nuits à Kotor et 2 nuits à Budva et là je viens de faire les deux dans la même journée. Je regarde ma photo de l’horaire des bus de Budva et je vois que si je me dépêche je peux prendre un autobus pour quitter le coin …

Nikšić

C’est ainsi que je me retrouve dans l’autobus pour aller vers NikšIć, la deuxième plus grosse ville du Monténégro. Ça veut dire une ville d’environ 60,000 habitants. Ce n’est pas gros le Monténégro!

J’avais lu sur Internet, ces derniers jours, que NikšIć n’était vraiment pas une destination touristique mais un endroit à partir duquel on pouvait aller ailleurs. Mon idée, maintenant, est d’aller dans les montagnes pour explorer l’arrière-pays monténégrin et NikšIć pourrait être une bonne ville étape pour cela. En fait c’est cela où la capitale et l’autobus passe par la capitale alors si j’ai un coup de cœur je pourrai toujours y descendre.

En montant dans l’autobus je demande au chauffeur combien de temps ça prend pour se rendre à NikšIć et il me fait un signe de tête négatif et s’en va ailleurs. Hmmm, il ne parle pas anglais ça à l’air. Une gentille monténégrine a heureusement remarqué l’échange et me dit que ça prendra environ 2h30.

Hmmm, il est maintenant 17 :00, ça va m’amener tard, à la noirceur, à NikšIć et je ne connais rien de cette ville. On verra.

La première partie du trajet est assez spectaculaire, une longue montée en lacets sur une petite route étroite.

Rendu à Podgorica, la capitale, je ne vois rien qui attire positivement mon attention (et les buildings de l’ère communistes font plutôt le contraire), en fait je ne vois même pas de centre, le terminus d’autobus semble être vraiment mal situé.  Je reste donc dans l’autobus jusqu’à NikšIć.

Rendu à destination, je débarque et je demande où je peux trouver un hôtel et on me répond que l’hôtel dont j’avais vu le nom sur une affiche est pas mal loin, quelques kilomètres, mais que je peux en trouver un en sortant de la station et en marchant vers la gauche.

C’est ce que je fais … C’était quand même plus qu’un kilomètre mais en essayant de trouver des rues animées et en suivant les directions pour le centres et en m’arrêtant quelques fois pour demander où il y a un hôtel, je fini par y arriver. Il s’agit d’un vieil hôtel en béton qui n’a sans doute jamais été rafraichi depuis la fin du communisme. Mais, bon, ça va faire l’affaire.

Lorsque j’ai demandé de l’information dans la rue, la plupart du temps personne ne parlait anglais mais quand j’ai commencé à demander à des jeunes, là ça allait bien. Je me suis même fait répondre « of course I speak english » par une belle jeune monténégrine lorsque je lui ai posé la question. En fait, contrairement à ses ainés elle a même été très polie en me souhaitant un très beau séjour dans sa ville. Wow.

Une chose m’a frappé dans la rue … la grandeur des jeunes! Les jeunes femmes, que j’ai remarqué plus que les jeunes hommes ;-), sont très grandes, beaucoup plus que leurs parents. Ce n’était pas rare que je croisais des femmes plus grandes que moi. Et, même grandes, la plus part portaient des talons très hauts, aiguilles ou pas.

Et j’ai eu l’occasion d’en voir un bon échantillonnage, marchant par une rue très achalandée, la rue des bars. C’est étrange, probablement une trentaine de bars côtes à côtes sur la même rue avec foule dans les bars et dans la rue.

Mais aucun restaurant. J’ai cherché, je me suis promené un peu, et je ne trouvais pas de restaurants, seulement que des bars et des cafés dans lesquels personne ne mangeait. Aussi, plusieurs crèmeries. Mais des restaurants, niet!

J’ai finalement mangé dans le pseudo restaurant situé au-dessus d’un super marché.

Fin

Mon objectif à partir de NikšIć est d’aller encore plus haut dans les montagnes pour voir le canyon de la rivière Tara, supposément le deuxième plus grand canyon du monde (seulement 200m de moins profond que le Grand Canyon) et aussi essayer de trouver un opérateur pour aller faire du canyoning dans le canyon Nevidio. En sachant que nevidio veut dire « pas vu » et que je n’ai pas réussi à trouver d’opérateur sur Internet, il n’est vraiment pas sûr que je vais voir ce dernier canyon mais, pour le savoir, …

Il faudra lire mon prochain blog.

Au plaisir,

Sylvain
PS: Vous vous dites peut-être "et Madrid"? Cela sera pour une autre fois!


mardi 20 septembre 2011

Slovénie – Deuxième partie – Globe-trotter

La vallée du lac de Bohinj

Après la vallée de la Soča, je me suis dirigé en autobus et en train vers la vallée du lac Bohinj, un lac entouré de montagnes. Les paysages y sont très beaux et c’est un bon endroit pour faire des randonnées.







J’étais logé dans une ferme situé dans le très petit village de Stara Fuzina. L’endroit était charmant mais c’était un peu isolé, presque pas d’autobus et il fallait que je marche 15-30 minutes pour aller au restaurant pour le lunch ou souper.

Mes promenades dans les villages m’ont permis de constater à quel point les slovènes sont coquets au sujet de leurs maisons. Elles sont presque toutes décorées avec des fleurs et cela est très beau.






Lors d’une randonnée, je me suis fait une amie Slovène qui n’a su résister à mon charme …


Après quelques jours je suis allé à Bohinj Bistrica, une petite ville un peu plus loin du village mais plus pratique pour les transports. C’était une bonne base pour aller explorer le lac Bled.

Lac Bled

Le lac Bled est un des endroits les plus connus de Slovénie. Ce lac, d’un bleu profond, entouré de montagnes, comporte une île sur laquelle il y a une église. Il y a aussi un château au sommet d’une falaise bordant le lac. Tout cela crée un décor très féerique. C’est aussi très touristique, tellement que je n’y suis pas resté longtemps. J’y suis arrivé, j’ai vu, j’ai marché un peu sur le bord du lac, et je suis reparti.


Des cavernes …

La Slovénie est le pays des cavernes! Il y en aurait 9000 à 10000, surtout dans la région  de Kras , du côté ouest de la Slovénie, près de l’Italie. La semaine dernière j’en ai visité une « sauvage », c'est-à-dire non aménagé. Cette semaine j’ai décidé d’en visiter deux autres, mais des touristiques cette fois-ci.
Je m’étais donné comme objectif de les visiter en un ou deux jours, sans passer par Ljubljana.

La première, la caverne de Postojna est un des sites les plus visités en Slovénie. Pour m’y rendre, à partir de Bohinj, il a fallu que je prenne quatre train ce qui m’a amené au village de Postojna en fin d’après-midi. Il n’y a aucun transport d’organisé entre la gare et la caverne, ni même de taxi présent, alors j’ai fait comme c’était indiqué dans mon guide, j’ai marché.


J’ai marché quelques kilomètres, avec mes bagages, que je ne voulais pas laisser à la gare vu que je ne savais pas si j’allais y revenir, sous une pluie fine et, pas très loin, des éclairs, coups de tonnerre et des nuages très noirs. La gare était sur une crête et l’orage était dans la vallée, plus bas. J’espérais que je n’allais pas me faire prendre et mes espoirs n’ont pas été déçus, je suis arrivé à la caverne sans me faire détremper. Ouf.

Cette caverne, longue d’une vingtaine de kilomètres, est très aménagée pour le tourisme. Il y a même un train qui nous amène à 2 km dans la caverne, dans la plus belle section. De là on marche un km sous terre et le train nous ramène à la surface. Au niveau des décorations, stalagmites, draperies, stalactites, c’est une des plus belles cavernes que j’ai eu la chance de visiter. Mais c’était peut-être un peu trop aménagé à mon goût …

Après avoir passé la nuit à Postojna, dans un bel hôtel 4*, ayant eu le goût d’un peu me dorloter, je prends cette fois-ci l’autobus pour le village de Divača pour aller visiter la caverne Škocjan . Encore une fois pas de transport pour me rendre à la caverne mais je m’arrange avec le caissier de la gare pour qu’il garde mes bagages pendant une couple d’heures vu que je sais que la marche est plus longue, environ 45 minutes dont une vingtaine dans un beau sentier en forêt.

Je dois dire que la visite de cette caverne, moi qui en ai vu un peu partout dans le monde, valait vraiment la peine. Pas pour les décorations mais parce qu’il y a un canyon d’environ 100m de hauteur dans la caverne. Au fond de ce canyon coule une rivière souterraine. C’est quand même une caverne aménagé, pas de train cette fois-ci, avec des sentiers en béton. Lorsqu’on marche le long du canyon nous marchons sur un sentier à 50-60m de hauteur et pouvons voir le fond du canyon. La sortie de la caverne se fait dans une zone ou le plafond, il y a très longtemps, s’est écroulé et la rivière est à l’air libre pendant une courte distance avant de retourner sous terre pour se rendre jusqu’à la mer Adriatique à plusieurs dizaines de kilomètres plus loin.

La vue, lors de la marche le long du canyon, était vraiment spectaculaire. J’avais l’impression de marcher en enfer où dans un paysage ressemblant au Seigneur des Anneaux. Spectaculaire. Il était aussi possible d’observer les anciens sentiers de visite, que les touristes empruntaient autrefois et ça avait vraiment l’air périlleux! Je recommande fortement cette visite.

En sortant de la caverne j’ai vu qu’il y avait finalement un service d’autobus mais dont l’horaire n’est vraiment pas organisé pour coïncider ni avec les heures de visites de la caverne ni avec l’heure d’arrivée des trains ou autobus. Je l’ai quand même pris pour retourner au village.

Malheureusement pas de photos sous terre, c’est interdit, même sans flash.

Quitter Divača a été un peu plus long que prévu, l’autobus que je voulais prendre ne s’est jamais présenté, il a fallu que je prenne le suivant, 2 heures plus tard. Entre temps j’ai réussi à commettre l’erreur de monter dans un autobus qui allait dans la mauvaise direction! Une chance que je me suis aperçu de mon erreur pas trop loin, j’ai pu revenir à pied.

Piran

Oh la la le beau village! Sur le bord de la mer Adriatique. En plus j’y ai trouvé un B&B tout à fait charmant et avec un accueil très chaleureux et professionnel. Je dois dire que c’est mon premier exemple du type que je trouve en Slovénie.







Ça vaut la peine de le mentionner : Le Miracolo di Mare. 50 Euros la nuit, petit dej inclus.

Le lendemain de ma première nuit, j’ai pris le petit déjeuner dans la belle cour du B&B, wow, il y avait même un arbre à kiwi chargé de fruits.


Un des propriétaires m’a donné des conseils sur les marches à faire dans les environs ainsi que les balades en vélo. Vélos qu’ils fournissent gratuitement! Une des marches était pour aller à une plage un peu plus sauvage que celle de la ville … il m’a mentionné, en passant, que je n’avais pas besoin d’apporter mon costume de bain vu que les Slovènes ne se gênent pas pour faire du nudisme, cela fait partit de la culture à la plage. Alors, à Piran on fait comme les Piranais et je me suis baigné, pour la première fois dans l’Adriatique, nu et, toujours en costume d’Adam, je me suis trouvé un petit spot à l’ombre pour lire pendant que je séchais. Une allemande assez âgée qui passait par là pour aller aussi se baigner m’a posé des questions sur mon kindle, c’était un peu gênant quand même, …

Ça faisait un bout de temps que je ne m’étais pas baigné dans la mer, ça a été très agréable.
Oh, je parle de plage mais n’allez pas imaginer du sable, ici ce sont des  plages de roches ou de béton!


Le lendemain je me suis poussé un peu dans le dos pour aller faire du vélo, ce n’est pas une activité que j’ai tendance à faire. J’ai suivi les indications qui m’avaient été donnés et j’ai fait une belle balade dans la région. La piste cyclable est plutôt luxueuse, il y avait un tunnel de 550m de long pour passer au travers d’une montagne plutôt que de devoir la gravir. Il s’agissait d’un ancien tunnel de chemin de fer maintenant réservé aux piétons et cyclistes. La balade m’a aussi fait passer par des étangs de production de sel, par évaporation de l’eau de mer et collecte des cristaux de sels qui s’y forment. On m’avait expliqué que ces étangs avaient fait la fortune de Piran pendant des centaines d’années et que, maintenant, on y travaille exactement comme il y a 800 ans. Puisque le sel se vend beaucoup moins cher qu’il se vendait il y a 800 ans, le ministère de la culture de la Slovénie subventionne les travailleurs pour que le savoir traditionnel ne soit pas perdu.




Éventuellement, je me suis retrouvé sur une autre plage … nudiste, parfait pour une petit baignade et lecture avant de rentrer au B&B.

Je dois avouer que j’ai bien aimé cette balade à vélo. Peut-être que je devrais en faire plus souvent.

Gastronomie
Je ne vous ai pas tellement parlé de gastronomie pendant mon séjour en Slovénie. Ce n’est pas que je mange mal, je mange plutôt bien, mais il n’y a pas vraiment de plats qui m’ont particulièrement accroché. Je devrais tout de même mentionner la qualité des pizzas, proximité avec l’Italie oblige.

Tourisme en Slovénie

Il n’y a pas beaucoup de backpackers en Slovénie, les infrastructures touristiques semblent être construites surtout pour le tourisme motorisé. Les trois types de tourisme que j’ai le plus remarqué sont :

  • Autobus voyages organisés, surtout des allemands.
  • Motards (il y en a vraiment beaucoup)
  • Touristes indépendants qui se sont loués une voiture.

Les systèmes de trains et d’autobus rayonnent surtout à partir de la capitale et, même si le pays est très petit, il est difficile de passer d’un endroit à l’autre sans passer par la capitale. C’est sans doute beaucoup plus facile pendant la saison touristique (juillet et août) mais une fois hors de cette période, c’est plus difficile.
Si vous voulez visiter la Slovénie, je vous suggère de soit vous louer une voiture. Sinon, surtout si vous êtes limités dans le temps, je vous suggère de faire des « day trips » à partir de la capitale. Par exemple, il y a des navettes organisés qui partent de Ljubljana pour aller voir le lac Bled ou les cavernes importantes et retourner à Ljubljana le jour même.  Vous sauverez ainsi beaucoup de temps.
À souligner, pour la première fois de mon voyage, j’ai fait un pays entier sans réserver le moindre hébergement à l’avance. J’ai toujours pu trouver quelque chose qui me convenait en arrivant à destination. C’est une nouvelle façon de voyager.
Mon endroit préféré en Slovénie? La vallée de la Soca, pres de Bovec.

Crochet de 2000km à Madrid

J’ai décidé, à la dernière minute, d’aller faire un détour à Madrid. Pourquoi? Deux amies montréalaises y débutent leur voyage en Espagne et, pour me remontréaliser, Madrid est un peu moins loin que Montréal. De plus, ça tombait bien, je n’avais pas encore exploré cette ville.

Quoique si m’y rendre avait été un peu moins compliqué ça aurait été à San Sébastian que je serais allé à leur rencontre, histoire de faire un pintxos crawl.
Ma première tentative d’organisation pour aller à Madrid, à partir de Piran, a été un échec total. Ce plan initial comprenait un traversier haute-vitesse entre Piran et Venise et un avion d’air Europa entre Venise et Madrid. Mais, à cause de la fin de la saison, le service de traversier était beaucoup diminué et tous les départs du week-end étaient complets. J’avais prévu partir le dimanche. En plus le site d’air Europa n’arrêtait pas de tomber en panne.

À noter que lorsque je demandais informations sur le traversier la plupart des gens me disaient d’acheter mon billet d’une heure à l’avance et que tout serait ok. Une chance que j’ai poussé mes recherches un peu plus loin car, le traversier complet, il n’y avait pas d’autres alternatives pour me rendre à Venise, le service d’autobus à Partir de Piran étant très limité le dimanche.

J’ai donc dû trouver un plan B, prendre le bus jusqu’à Trieste. De Trieste prendre un train jusqu’à Venise et de là prendre un autobus pour l’aéroport. Et partir vendredi. C’est ce que j’ai fait, ça a super bien fonctionné et j’ai même eu le temps d’aller luncher sur une terrasse du centre de Venise, sur le bord d’un canal. J’y ai, bien sûr, mangé du foie de veau à la vénitienne!

2 Autobus, 3 trains, 3 métros et un avion plus tard me voilà rendu à Madrid, à la Puerta del Sol, vraiment au cœur de l’action, … Tout cela grâce à la qualité des systèmes de transports publics et aériens (à rabais) européens.

Petit dej à Piran, Lunch à Venise, Souper à Madrid, je me sentais pas mal jetset ce jour-là.




Ça fait toute une différence après 15 jours dans de petits villages de Slovénie.

Comme mes amis arriveront seulement dans quelques jours et que je resterai une semaine à Madrid, j’aurai le temps d’explorer la ville et aussi de faire des voyages d’un jour pour explorer la région.
La suite …

Dans mon blog précédent je vous parlais d’une certaine difficulté à envisager la suite de mon voyage, à prendre les décisions, à organiser la logistique. Vous avoir parlé de ce problème a eu une influence thérapeutique qui a été bonifié par vos nombreux commentaires.  Merci de m’avoir ainsi appuyé!

Après Madrid, je devrais aller à Dubrovnik, Croatie, et continuer mon exploration de l’Europe de l’est.

Mais rien n’est certain, les plans peuvent changer, à suivre dans mon prochain blog.                       

Au plaisir,

Sylvain