lundi 28 mars 2011

Oaxaca

Avant de parler d’Oaxaca …

Il n’y a pas d’âge pour voyager
Vous avez sans doute déjà entendu cette expression. C’est vrai …

Sauf que …
·         je me suis fait dire par le consulat d’Espagne à Montréal que j’étais trop vieux pour profiter des programmes européens de voyage à long terme, réservés au moins de 35 ans. Je n’ai donc droit qu’à des séjours de maximum 3 mois pour chaque période de 6 mois

·         les assurances médicales sont plus dispendieuses et pourraient exclure certaines conditions ou vous être carrément refusées
Et la cerise sur le sundae est qu’il y a des auberges de jeunesse qui exigent que les plus vieux que 45 ans prennent des chambres simples, ça ne me dérange pas en pratique car je prends des chambres simples quand je peux, ou qui refusent carrément la clientèle âgée de plus que 45 ans. Sans doute qu’après 45 ans on est plus mort que vivant et, tout le monde le sait, un mort-vivant, ça pue et ça pourrait déranger les naseaux de ces petites jeunesses!  ;-)

Donc si vous avez dans l’idée de partir en voyage à long terme, pensez-y!
Entre temps je devrais peut-être partir un réseau d’auberges de l’âge moyen. Quelqu’un d’autre pourra s’occuper des auberges de vieillesse.

Visiteur Indésirable
On n’est pas habitué à cela au Canada, mais il y a des endroits dans le monde ou la nature est plus dangereuse. Le premier exemple qui vient à l’esprit est l’Australie, avec toutes ses bestioles qui peuvent tuer. Au Mexique, il y a 1000 personnes par année qui meurent de piqures de scorpion. Justement, il y en avait un sur le mur de l’hôtel à Puerto Escondido. Celui-là n’est pas nécessairement mortel, on ne l’a pas testé, mais il faut faire attention, Daniel a failli s’appuyer dessus.

Route pour Oaxaca
Les guides de voyagent étaient d’accord là-dessus, la route directe entre Puerto Escondido et Oaxaca est très sinueuse, escarpée, voir vertigineuse. Déconseillée à ceux qui sont sensibles au mal des transports. Exactement le genre de route que j’ai le goût de faire! D’autant plus que cette route prends 7-8 heures alors que l’autoroute, un gros détour, prends 11 heures.

Finalement, c’est une route qui se fait quand même assez bien, avec de magnifiques paysages. Il est important de se souvenir qu’une montagne peut en cacher une autre, plus haute, qui elle-même peut en cacher une autre encore plus grande. Donc ce n’est pas parce qu’on a l’impression d’être rendu en haut et qu’on redescend que c’est terminé …

C’est certain que ça se serait fait encore mieux si la minivan n’avait pas eu de problème mécaniques en chemin mais, bon, c’est des choses qui arrivent.

Lors de l’arrêt lunch, j’ai vu comment faire cuire les steaks que je voyais sécher au marché, allez voir mon blog précédent pour les photos. Juste à le jeter dans le feu, directement sur la braise, et retourner de temps en temps pour faire griller. Après cela, direct dans l’assiette. C’était super bon et ça n’a pas tenté de remonter pendant les zigzags.

Oaxaca
Ville de 260,000 habitants, sélectionnée au patrimoine mondial de l’Unesco,  Oaxaca est une superbe ville à visiter. Les maisons sont peinturées de belles couleurs, il y a plusieurs parcs dans le centre historique, la place centrale (zocalo) est très animée, il y a des concerts ou des spectacles de danse à tous les soirs et on y mange super bien. L’hébergement à la dernière minute est plus difficile à trouver, je recommande de réserver à l’avance. Il y a beaucoup de choses à visiter et d’activité à faire dans le coin. J’y ai passé 6 jours mais j’aurais pu y rester quelques semaines. Il fait très chaud durant la journée, mais c’est sec. La nuit, la température baisse un peu, jusqu’à 10 degrés, donc moins froid qu’à San Cristobal.

Je recommande fortement Oaxaca comme destination. De Montréal, ça se fait assez bien pour un séjour de deux semaines. Vol direct Montréal – Mexico et soit autobus de 7 heures ou un petit vol pour arriver à Oaxaca. Un séjour de trois semaines pourrait être agrémenté d’une semaine à la plage.

Temazcal
Je suis allé faire un temazcal pas aussi traditionnel que celui décris dans l’article ci-haut mais tout de même assez impressionnant. Le temazcal était dans une petite pièce de peut-être 4’x4’x4’ donc assez à l’étroit. La guérisseuse qui s’occupait de moi m’y a fait entrer, m’a montrer comment ajuster la chaleur, en prenant un bouquet d’herbes, en le trempant dans l’eau et en le secouant sur le feu pour faire de la vapeur et m’a laissé seul avec une chandelle. Le parfum d’herbes était très fort et pénétrant, je pouvais distinguer entre autre le romarin.
Après une dizaine de minutes, elle est venue me rejoindre et s’est mise à chantonner. En même temps elle me frottait le corps avec des bouquets d’herbes, parfois même me fouettait un peu. Ceci se faisait dans la noirceur la plus totale et était toujours accompagné par des chants rituels.
Après cela, on est resté tous les deux, moi suant terriblement et elle chantonnant de temps à autre, pendant un bon 20 minutes.
Par la suite, elle a mis les fines herbes dans le feu, pour bruler les « mauvaises choses » dont elle m’avait soulagé, m’a aspergé d’eau de rose (j’ai eu des images de crème glacée arabique en tête) et, m’a offert de sortir, offre que j’ai accepté car j’avais vraiment chaud.

Elle m’a laissé me reposer une dizaine de minutes, histoire que mon corps retrouve une température plus normale, et le massage a commencé. Devant moi il y avait des alcôves chrétiennes avec des portraits, statues et autres artéfacts religieux.
Il y avait aussi des chants religieux venant de son ipod branché sur un système de son. ;-)

Pas plus de deux minutes après la fin du super bon massage, je me suis endormi et réveillé un peu plus tard. C’était le temps de me rhabiller et de retourner à l’hôtel.
Une super belle expérience. J’étais smooooooth. J’étais supposé me sentir comme un nouveau-né et, tel un nouveau-né aurait bien pris un gros câlin mais j’ai manqué de courage : Je ne suis pas allé sur le Zocalo avec une pancarte « Free Hugs » au cou.

Cours de Cuisine
Yay! Enfin un cours de cuisine! C’était un cours de cuisine Oaxaca-ienne ayant pour thème en cette journée : Le Maïs. Tout bon cours de cuisine commence par une visite au marché et c’est ce que nous avons fait avec un arrêt spécial au moulin pour faire moudre du maïs bleu que notre professeur avait fait cuire pendant la nuit. Nous avons cuisiné plusieurs plats, très savoureux, deux types de salsa, un dessert à base de maïs. Nous avons même cuisiné avec du huitlacoche aussi appelé corn smut ou, j’imagine, morve de maïs. C’est une infection fongique du maïs qui donne un champignon qui pourrait être appelée la truffe mexicaine. Cela a un goût très prononcé de terre mais c’est très bon.
Et bien sûr nous avons fait nos propres tortillas.
Mezcal
Le Mezcal est une boisson similaire à la tequila mais elle résulte d’une production plus artisanale et est produite à partir d’une espèce sauvage d’agave. Contrairement à la téquila, le mezcal a un goût de fumée très prononcé. Pendant mon cours de cuisine, nous avons fait une pause pour apprendre comment déguster le mezcal. Il y avait une assiette avec des morceaux de lime et deux poudres, une orange et une brune. On doit mettre de la poudre sur la lime, mordre dedans et boire le mezcal. Ça transforme l’expérience.
Oh, les poudres. La poudre orange est un sel de vers d’agave. La poudre brune est un sel de sauterelles. Avec mes lunettes, je pouvais voir des bouts de pattes de sauterelles. Bon appétit.

De la bouffe, de la bouffe
Bien oui, je vous parle beaucoup de bouffe car c’est un intérêt particulier pour moi. On pourrait penser que ça me ferait engraisser mais voici plutôt ce qu’on m’a dit hier : « Our son did long time travel like you are starting to do and he’s skinny like you ». Hmf. Skinny. Je vais avoir l’air de quoi dans quelques mois?

Crème Glacée
Les marchands mexicains ont l’habitude de se regrouper ensemble par catégorie. Ça s’applique aussi aux marchands de crème glacée faite maison qui se regroupent sur le parvis d’une église. Pour les amateurs, il y a énormément de choix comme lait brulé, cactus, mezcal, baiser de l’ange, … Mon standard d’étalonnage pour gouter à de la crème glacée est vanille. Malheureusement, la coupe que j’ai goutée avait d’énormes cristaux de glace. Je me suis renseigné et ce n’est pas une particularité locale alors je devrai me reprendre. Ça devrait être facile, il y a 8 kiosques côte à côte.

Rueda
Un des désavantages d’être ainsi en voyage est que je ne peux plus danser la rueda avec mon groupe de danse. Un soir alors que je me promenais à Oaxaca, je suis tombé devant une école de danse. J’y suis entré et ai parlé avec le prof. Avec mon espagnol bredouillant et son anglais inexistant j’ai réussi à lui communiquer que je désirais danser la rueda. Il m’a offert de revenir la semaine prochaine. Je lui ai dit que je quittais Oaxaca dans quelques jours. Il m’a alors invité à revenir le lendemain et qu’il allait m’organiser un cours, une pratique de Rueda.
N’étant pas sûr qu’on s’était compris et trouvant cela trop beau pour être vrai, surtout qu’il n’a pas pris mes coordonnées, j’y suis allé en hésitant. Inutile d’hésiter, c’était beau et vrai et j’ai eu l’occasion de danser la rueda avec une quinzaine de mexicains. Un des move qu’il a fait pratiqué était le beso alors j’ai embrassé mes premières mexicaines. D’ailleurs, il trouvait les mexicains un peu hésitants et timides sur le beso et m’a donné en exemple. (Beso = bec sur la joue)

Je suis particulièrement content de cette soirée car, à Playa del Carmen, j’avais eu la chance de faire la même chose, me joindre à un cours de rueda, mais je m’étais dégonflé à la dernière minute, suite à une attaque de timidité. Je m’étais contenté de les regarder par la fenêtre. En retournant me coucher, ce soir-là, je m’étais dit qu’il faudrait bien que je me débarrasse de ce trait. Je crois que je suis sur la bonne voie, c’est la deuxième ville ou je fais cela cette année (en incluant Paris). Encore trois autres rueda dans des villes inconnues, sans personne pour m’y accompagner, et je devrais être guéri!
En plus ils m’ont invité à revenir le lendemain. Et j’y suis retourné, malgré mes jambes fatiguées après l’équitation. Je devais avoir le style cowboy cubain.

Caractéristique particulière de cette école de danse, comparée à Montréal, il y avait des pères qui attendaient sagement de pouvoir ramener leurs filles à la maison … Et qui, sans doute, agissaient aussi comme chaperons.
Équitation
Ça faisait un bout de temps que je voulais faire de l’équitation mais je ne trouvais pas d’endroit très tentant pour en faire. En arrivant à Oaxaca, j’ai vu les montagnes, et me suis dit que ça serait peut-être le bon moment. J’ai trouvé un ranch qui organisait des sorties mais le prix, mon excursion la plus chère à date, m’a presque fait changer d’idée. Et puis j’y suis allé quand même. Je suis donc parti seul avec Bobby, un texan vivant ici depuis 4 ans, venant d’une famille de plusieurs générations d’entraineur de chevaux.

Bobby était parti du Texas pour venir livrer des chevaux à Marie-Jeanne, une canadienne installée à Oaxaca depuis plus de 20 ans. En partant, il avait « oublié » son chapeau de cowboy et est revenu le chercher. J’ai cru comprendre que c’était un vieux truc de cowboy. Le reste est passé à l’histoire, Bobby a tout laissé pour marier Marie-Jeanne. Ensemble, ils se sont partis un petit ranch d’équitation et de compétition d’endurance avec des chevaux de super qualité qu’on retrouve rarement au Mexique.

J’ai fait une journée d’équitation dans les montagnes couvertes d’une forêt appelée « thorn forest » parce que presque toute la végétation a des épines, des aiguilles ou des poils irritants pour repousser les prédateurs.  On a vu des cactus multi-centenaires et on est aussi allé au village de Tule pour y voir une arbre datant d’au moins 2000 ans.

C’était vraiment une belle journée, la seule ombre au tableau était … le manque d’ombre! Il faisait chaud en maudit.

Monte Alban
Il y a environ 2000 ans une montagne s’élevant à plus de 400m à l’intersection de trois vallées a vu son sommet tronqué pour y construire une cité dont les ruines s’appellent Monte Alban. Le choix du site était plus pour impressionner par sa richesse que basé sur des considérations de développement durables … En plus que le climat ici est semi-désertique, il n’y avait et n’y a pas d’eau sur le site. Il fallait donc aller la chercher dans les vallées, avec les provisions, et stocker le tout sur le plateau. Malgré tout, cette cité a été fonctionnelle pendant des centaines d’années. Très impressionnant à visiter.
French kiss
Une chose qui est vraiment frappante lorsque je me promène dans les parcs des villes mexicaines est le nombre de jeunes couples qui s’embrassent langoureusement sur les bancs. En fin de journée, presque chaque banc a son couple …

Ça fait penser qu’on oublie souvent ce genre de chose, une fois la relation établie, dans le quotidien du métro boulot dodo. Je vous invite à vous demander quand est la dernière fois que vous avez langoureusement embrassé votre conjoint(e) dans un parc, tout simplement pour le plaisir de le faire? Le printemps s’en vient, pensez-y un peu plus, voir agissez,  et ce n’est pas grave si il y a un peu de préméditation … la prochaine fois sera peut-être spontanée!

Pour les voyeurs, désolé, je n'ai pas de photo.
Hierve El Agua
J’ai décidé de faire cette excursion tout seul car les excursions organisées pour cette destination faisaient plusieurs arrêts dans des trappes à touristes, genre marché d’artisanat ou fabrique de Mezcal.
Le gérant de l’hôtel m’a donné les indications pour m’y rendre : Marches jusqu’au stade de baseball, au coin de la rue  prends un autobus pour Mitla. Avant d’arriver à Mitla, à la fourche, descends et prends un colectivo pour Hierve el Agua. Simple, non? Ça a quand même pris 2 :30 pour m’y rendre.
Le bout en colectivo, d’une durée d’une heure environ, passait par-dessus une montagne pour aller à mi montagne de l’autre côté. Sur un chemin de terre. En lacets. Incliné comme j’ai rarement vu. Avec des précipices et des bouts de routes qui manquent, emportés par des glissements de terrain. J’étais bien content de m’être assis dans l’habitacle du colectivo plutôt que dans la boîte du pickup … J’ai senti plusieurs fois une main invisible me prendre la cuisse lorsqu’on frôlait des précipices.



Arrivé sur place, il s’agit d’un endroit où il y a des sources sulfureuses qui jaillissent à la surface. Elles déposent par la suite leurs minéraux et tout cela a formé une impressionnante cascade pétrifiée ainsi que, avec un peu d’aide, des bassins dans lesquels je me suis baigné. Un des bassins, sur le bord d’une falaise, donne l’impression d’une piscine à l’infini. À noter l’absence complète de rampes ou autre protection.
Budget
À cause des activités particulièrement dispendieuses que je me suis payé, Oaxaca m’a couté pas mal plus cher qu’ailleurs. Par contre, le coût de la vie ici est sensiblement le même qu’ailleurs au Mexique. Il semble qu’on puisse se louer un très bel appartement meublé, dans le centre historique, avec cuisine, pour 120$ par semaine.

Oaxaca – Ce que je n’ai pas fait


Il y a des villages de haute altitude dans les montagnes environnantes d’Oaxaca, la Sierra Norte. On appelle les indigènes y habitant les cloud people. Certains villages frisent les 4000m. Pour avoir déjà fait un peu d’activité physique à plus de 4000m, moment mémorable, les habitants doivent avoir le sang très riche en globules rouges.  Je me souviens comment je devenais essoufflé rapidement. Si on prend plusieurs jours, il est possible d’aller faire des randonnées entres ces villages et même y passer la nuit. Ça ne me tentait pas tellement de me prendre un guide et me monter une expédition à moi seul alors je ne l’ai pas fait mais peut-être que je reviendrai dans le coin pour cela.
Oaxaca – Fin – Aperçu du futur …
Je me dirigerai lundi vers la ville de Mexico  pour y passer une semaine. C’est une ville un peu monstrueuse, la troisième plus grande ville du monde avec ses 20 millions d’habitants. Cela m’intimide un peu mais j’ai bien hâte de voir comment je vais l’apprivoiser. Histoire de me faciliter la vie, j’ai des réservations pour un hostel pour la première fois du voyage.

À venir, un séjour au Guatemala, du 20 avril au 10 mai. Oui, oui, en plein dans la période de la semaine sainte, qui semble être la période la plus folle pour voyager en Amérique Latine et surtout au Guatemala. Des lectures sur le sujet m’ont convaincu que l’endroit où être pour la semaine sainte était la ville d’Antigua au Guatemala et j’y serai.
Le 10 mai, je retournerai à Mexico city et la grande question est où aller par la suite. Je jongle avec les idées suivantes :
  •       Ecuador, Galapagos (Mais il me semble que les Galapagos ça ne se fait pas seul, ne serait-ce que pour la cabine dans le bateau)
  •        Madrid, Barcelone et le nord de l’Espagne (Pyrénées …)
  •         Istanbul ...
  •         …?
Si je vais faire l’Espagne ce printemps alors j’irais peut-être en Europe de l’est pendant l’été ou en Septembre.
D’ailleurs une des questions que je me pose est où passer l’été sans me retrouver dans un océan de touristes causant des difficultés pour les transports et l’hébergement.
Si vous avez des suggestions ou commentaires, faites-moi signe!

Au plaisir,
Sylvain
PS : Mais où ai-je donc laissé mon chapeau de cowboy?

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