lundi 13 juin 2011

Balade en voiture en Aragón et Catalogne

Au moment où j’ai révisé ce blog, je me demandais comment faire pour décrire un road trip, tout en le documentant, sans que la lecture soit aride. C’est un peu difficile, en fait. Bonne lecture!

Jour 1 – Alquezar – Espot

C’est malheureusement le temps de quitter Alquezar, il me semble que je serais resté un peu plus longtemps. Ce n’est pas grave, j’aurai juste à revenir un jour.
Mon objectif général pour la journée était d’aller un peu plus vers l’est, en frôlant les Pyrénées, de prendre des routes panoramiques et d’arrêter aux endroits qui me semblaient intéressant. Avant de partir, je ne savais pas trop où j’allais coucher ce soir-là.

J’ai pris la route vers Ainsa et ai repassé à côté du grand lac, qui est un réservoir pour une centrale électrique. Comme il pleuvait un peu pendant mon passage, les couleurs étaient moins belles mais, tout de même, le turquoise de l’eau fait un super contraste lorsque le lac lèche les parois grisâtres des canyons qui vont jusqu’à ce lac.
Rendu à Ainsa, j’ai pris la N260 vers l’est pour aller à Campo. J’avais entendu qu’on pouvait y faire du kayak d’eau vive et de l’hydrospeed. Je suis allé dans une boutique d’expédition et ils pouvaient m’offrir une sortie de kayak mais seulement le lendemain, en plein milieu de la journée. Ils m’ont dit aussi que le niveau de la rivière, le Rio Esera, était plutôt bas (par manque de pluie, c’est la sécheresse en Europe), à 25 m3/seconde alors que la rivière se fait parfois à 200m3/seconde. La descente prend environ 2 heures. Le guide m’a dit que les meilleurs moments de l’année pour venir faire du kayak ici sont la mi-mai et la fin septembre.

Avec ces informations j’ai décidé de passer mon tour car je n’avais pas le goût de passer 2 nuits ici pour faire deux heures de kayak dans une rivière trop basse.
J’ai donc continué ma route et ai décidé d’aller faire un tour jusqu’à Espot en Catalonia, pour possiblement faire de la randonnée dans le « parc Nacional d’Aiguestortes  i Estany de Sant Maurici ». Toujours friand de routes de montagnes et d’altitude, j’ai décidé de passer par le nord pour y aller, c'est-à-dire par la ville de Vielha.

Tout de suite après Campo, la route devient très belle, circulant dans un canyon plutôt étroit. À certains moments la distance entre les deux falaises est très petite et c’est impressionnant!

Jusqu’aux années 50 la ville Vielha, au fond de la vallée d’Aran, était isolée de l’Espagne tout en en faisant partie. La seule façon d’y aller, par route, était en passant par la France. En 1948 un tunnel routier de 5km de long a été construit à travers une montagne pour permettre de s’y rendre. Et, en 2007, un nouveau tunnel a été inauguré. C’est ce dernier que j’ai emprunté. Au Québec, on n’est pas tellement habitué aux tunnels alors qu’en Europe ils ne se gênent pas d’en construire pour passer à travers les montagnes. Depuis que je suis arrivé en Espagne j’ai dû passer par une cinquantaine de petits tunnels.  5km dans un tunnel, c’est long! Et il y en a des encore plus longs, plus de 20 km entre autre pour passer entre la France et l’Espagne.

Je ne suis pas arrêté à Vielha mais cette ville, et la région, me semble une destination très touristique, axée vers le ski.
La vallée de l’Aran était tellement isolée qu’on y parlait une langue distincte qui est maintenant en voie d’extinction.

De Vielha, j’ai pris la route C28 pour passer un col, Port de la Bonaigua, à plus de 2000m et me rendre dans la prochaine vallée.
Et quel col! Une superbe route panoramique pour monter, donnant une magnifique vue sur une vallée, et, en haut, les paysages de haute altitude des Pyrénées. Paysages très colorés par les fleurs, c’est le printemps. Il y a une station de ski à l’emplacement du col, j’ai l’impression que ça doit être plutôt agréable de skier là. J’ai toujours snobé les Pyrénées comme destination de ski mais ça pourrait changer …






Une fois le col traversé et après être redescendu dans la vallée suivante, j’ai décidé d’emprunter une route qui m’avait l’air d’être très petite selon la carte Michelin que j’utilise. Elle n’était pas marquée comme panoramique mais il me semblait qu’elle avait du potentiel …
Il s’agit de la route, non-numérotée, qui fait un raccourci, par les montagnes, pour aller de Valencia, environ à Espot en passant par Son et Jou.




C’était une bonne idée! Elle n’est probablement pas marquée comme panoramique parce qu’elle est trop petite pour avoir une circulation importante. La plus part du temps, il n’y a pas de place pour que des voitures se rencontre, il faut se garer sur le côté pour laisser passer une voiture. Et c’est une route qui passe près du sommet des montagnes, avec des falaises. Magnifique! Encore de belles vues sur les vallées.
Je suis arrivé à Espot où j’ai décidé de dormir deux nuits, à l’Hotel 3* Saurat. À la réception de l’hôtel il n’y a personne et une très, très forte odeur … de chien! Il y a un téléphone antique sur le comptoir et une note invitant à appeler un numéro. J’appelle et éventuellement une femme arrive avec deux immenses chiens … mon odorat ne m’avait pas trompé.


Jour 2 – Randonnée dans le parc
Après être allé m’acheter un sandwich à la boulangerie du coin, je pars vers le parc des aiguilles et de l’étang de Sant Maurici. Une aiguille, en langage géomorphologique, est un type de forme de montagne qui se termine par de la roche pointant vers ciel.

Il y a un choix de plusieurs sentiers, de quelques heures à, grâce à l’interconnexion à des sentiers nationaux, plusieurs jours et même plusieurs semaines.
Mon objectif est de faire environ 5 heures de randonnée aujourd’hui, si mes jambes collaborent.

Je peux me rendre au parc soit en prenant ma voiture et en allant au stationnement publique ou prendre un taxi 4x4 qui m’amènerait plus haut, sauvant environ une heure quinze de marche.
J’ai choisis la première option et, vers 10 :00, je m’élance sur le sentier, à partir de 1650m, qui commence dans une section boisée. Il a plu une partie de la nuit et le plafond nuageux est très bas. Bien que j’aime marcher sous les nuages, me protégeant ainsi du soleil qui peut taper fort, j’espère qu’il ne pleuvra pas davantage.

Cet espoir n’a pas été réalisé, il a vite commencé à pleuvoir, d’une pluie fine heureusement pas trop dérangeante.
Au fur et à mesure que je montais dans la vallée la végétation changeait et les arbres devenaient de plus en plus rares. Ce qui n’était pas rare étaient les torrents et cascades, alimentés par la pluie, dont le son m’a accompagné tout le long de la randonnée.

Le relief était très différent de celui que je voyais en Sierra de Guara. La roche, ici, n’entre pas en réaction chimique avec l’eau et n’est donc pas dissoute par l’action de celle-ci. Cela veut dire qu’il n’y a pas de gros canyons comme en Sierra de Guara mais plutôt des vallées et un terrain qui a été travaillé par les glaciers.
J’ai marché jusqu’au refuge d’Amitiges, à 2390m, réalisant mon objectif, et ai ainsi visité pour la première fois un refuge en haute altitude. De m’être rendu là, d’avoir visité le refuge, m’a donné le goût de faire, un jour, une randonnée de plus longue durée. N’étant pas, à la base, très porté sur la randonnée, cela me fera certainement sortir de ma zone de confort.

Après avoir pris une petite pause au refuge, le temps de lire quelques pages du livre que je dévore présentement, « l’ombre du vent », un roman qui se passe à Barcelone, je sentais que j’avais encore de l’énergie pour continuer à monter. Par contre, j’étais détrempé et, même dans le refuge, je commençais à avoir froid.
Une fois sorti, j’ai constaté que le vent s’était levé et cela n’a pas pris beaucoup de temps pour que je commence à avoir très froid. Je trouvais aussi que la pluie s’épaississait, comme si cela allait finir par tomber en neige.  N’étant pas équipé pour faire face à ces conditions ou à une détérioration soudaine de la météo, chose fréquente en haute altitude, j’ai préféré rebrousser chemin et suis rentré tranquillement au stationnement, tout de même deux heures de marche en descendant.

Je trouvais dommage de ne pas avoir vu de faune, à part un écureuil mais, en arrivant au stationnement, j’ai pu voir de jeunes cerfs gambader à mon approche.
De retour à l’hôtel je me suis fait couler un bon bain chaud!














Jour 3 – beaucoup de route!
M’étant réveillé avec un mal de gorge, j’ai qu’aujourd’hui j’irais à la côte méditerranéenne. Mais, comme toujours, en prenant de petites routes dans les Pyrénées, suivant grossièrement la N260.

Au moment de mon départ, il faisait soleil, ce qui changeait beaucoup le coup d’œil sur Espot et ses montagnes … dont les sommets étaient encore perdus dans les nuages. Malheureusement, le temps s’est rapidement gâté et il a plu finement pour une bonne partie de la journée.
La route m’a fait passer quelques cols qui m’ont permis de prendre des photos mais, en général, cette journée était moins photogénique qu’hier. Les montagnes étaient beaucoup plus arrondies et couvertes d’arbres. Plus j’allais vers l’est, plus les conditions devenaient arides pour que, finalement, lorsqu’arrivé à la côte, les montagnes soient dénudées d’arbres, couvertes d’herbes sèches et d’arbustes. J’ai vu aussi l’apparition de cactus, d’aloès ainsi que quelques palmiers.

Au niveau de l’architecture, je me croirais dans un autre pays! Les maisons sont totalement différentes, couvertes de blanc avec des toits en terre cuite plutôt qu’être construites avec des pierres et être ornées de toits en ardoise.
Je suis remonté sur la route côtière jusqu’à la frontière avec la France, qui est ici une montagne, et suis redescendu vers Cadaques, un superbe petit village sur une pointe montagneuse s’avançant dans la mer. Je me suis installé pour une nuit à l’Hostal Vehi, en plein cœur du vieux Cadaques.  

La pointe de terre sur laquelle Cadaques est situé fait partie du Cap de Creuse, un parc naturel qui est l’endroit le plus à l’est de l’Espagne continentale. D’innombrables petites anses marquent le pourtour rocheux de ce cap, donnant de magnifiques points de vue.
Il y a aussi beaucoup de plages mais, attention, ici le mot plage ne veut pas nécessairement dire plage de sable mais peut aussi bien vouloir dire une plage de galets comme le sont la majorité des plages que j’ai vu.

Oh, en chemin, j’ai fait une pause à Figueres pour aller voir le Teatre-Museo Dali. Je ne connais pas du tout l’art mais comme c’est un personnage excentrique, ça m’intéresse. Déjà la bâtisse, au centre-ville de Figueres, est très … différente, l’intérieur l’est tout autant. Ça a été une belle visite qui m’a rempli de cerveau d’images hyper imaginative.







Le vieux Cadaques et son bord de mer sont des endroits très agréables où se promener en soirée, sauf que la faune locale n’est pas très accueillante avec les touristes.  En effet, pendant que je me promenais, j’ai vu un beau chat qui était assis dans le cadre d’une fenêtre. Je me suis approché tranquillement pour le caresser et il m’a fait des façons, comme si il était content de mon approche. Au moment où j’aillais lui caresser la tête il m’a fait, avec ses pattes bien pourvues en griffes,  la prise du tigre enragé. Résultats, trois nouveaux trous dans ma main droite. Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive, il me semble que je devrais finir par en tirer une leçon : Caresser un chat inconnu  = sport extrême.






Tout cela a été une longue journée. Environ 7 heures de conduite dans des sinueuses petites routes de montagne, où la vigilance doit être constante, ça fatigue!

Jour 4 – Cadaques – L’Estartit (ou peut-être pas)
Oh quel beau ciel radieux me surprend ce matin au moment où j’ouvre le volet de ma chambre! Ça tombe bien, j’ai besoin de soleil, je suis pas mal poqué ce matin.

Après un très bon petit déjeuner à l’hostal, je suis allé me promener dans le village, sur le bord de l’eau, et, éventuellement, jusqu’à Port Lligat, un micro village tout juste à côté de Cadasques. À Port Lligat, Dali a fait construire une maison à sa femme, Gala. Maison qui est maintenant aussi un musée mais pour lequel il faut réserver à l’avance pour visiter. Vu la saison basse, il y avait quand même des places sans réservations mais j’aurais dû attendre quelques heures alors j’ai passé mon chemin.

L’histoire « d’amour » entre Gala et Dali semble avoir été très tumultueuse. Ils se sont rencontrés lorsque Gala et son mari, un poète, sont venus visiter Dali. Dali s’est sauvé à Paris avec la femme du poète et ça a été le début d’une longue obsession. Plus tard, elle est devenue sa femme mais c’était une relation plutôt ouverte. Il est écrit que même vers la fin de sa vie, à 88 ans, Gala faisait envoyait toujours chercher de jeunes hommes dans les villages environnant pour … (un couguar avant son temps!)
En revenant de ma marche, j’ai croisé un habitant du coin qui promenait son chien en laisse et, au moment où je l’ai salué, son chien m’a sauté dessus et a essayé de me mordre. Sans doute qu’il avait parlé avec son ami le chat tueur.
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En partant de Cadaques, sur une impulsion, j’ai pris la route pour me rendre au bout du parc de Creus. Je croyais que j’allais voir sensiblement la même chose que lors de ma marche jusqu’à Port Lligat mais, au contraire, wow, que j’ai été surpris par la beauté des paysages. Des collines de roc, très peu couverte de végétation et des anses d’un bleu … incroyable. En lisant ce sur coin, plus tard, j’ai vu que certains comparaient le paysage à ceux qu’on pourrait voir en Écosse ou dans les Fjords de la Norvège …



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Rendu à Estartit, une station balnéaire, où je comptais faire du snorkeling dans des îles, à 1km au large, considérées comme étant l’endroit en Espagne où la vie marine est la plus belle, je n’accroche pas tellement. Ça me semble très, très touristique et pas très en saison. Je me renseigne pour une sortie de snorkeling et me fait répondre que la saison commence seulement que le lendemain, à 15 :00, car l’eau est encore trop froide. Et que si je vais faire du snorkeling, il faudra que je sois en wetsuit complet.

Et que si je tiens à en faire aujourd’hui,  je pourrais monter sur un bateau de plongeurs et faire du snorkeling pendant qu’ils plongent … en sachant que les caractéristiques utilisées pour choisir un site de plongée ne sont pas nécessairement garantes que ça soit un beau site de snorkeling.
Finalement, j’ai décidé d’aller directement à Girona et d’y passer 2-3 nuits.

Hotel à Girona
Dans le guide Lonely Planet, j’avais lu au sujet d’un hôtel assez spécial situé dans le centre historique de Girona. La description disait que c’était un hôtel très high tech, ayant des chambres équipées de tous les gadgets et qu’il y avait dans les chambres, plutôt que la bible, un manuel des positions du Kama Sutra. Il était recommandé comme étant un des meilleur endroits où rester en Catalonia …

Ça pique votre curiosité?
En plus, c’est un hôtel 4* et j’avais le goût d’une petite pause luxe.

En arrivant aux abords de Girona, j’arrête à l’office du tourisme de la région et demande s’ils peuvent appeler à l’hôtel pour vérifier s’il y a des chambres de libres. Je me fais dire qu’il n’y en a qu’une, pour deux nuits seulement, et me fait demander si c’est correct car la seule chambre disponible est un peu spéciale, on y trouve un sofa érotique.
Je suis partit à rire et ai dit que c’était correct.

Le prix dépasse certainement mon budget normal pour les chambres d’hôtel, mais, hey, une fois de temps en temps, ça fait du bien.
Je reprends la voiture et entre dans Girona et me dirige vers le centre historique, suis les écriteaux indiquant la direction de l’hôtel et … je fais 3 fois le tour du pâté de maisons et je ne vois pas l’hôtel. Finalement, je stationne la voiture en avant de la  vielle cathédrale et pars à pied pour trouver l’hôtel (il y a plein de rues fermées à la circulation et des sens uniques).

Je le trouve finalement, fais mon check-in à l’hôtel LLegendes de Girona Cathédral et me fait assigner la chambre appelée « la fontaine des amoureux ». La réceptionniste m’accompagne à la chambre pour m’expliquer comment fonctionne le panneau de contrôle qui sert à contrôler l’éclairage, l’ouverture et la fermeture des rideaux, la climatisation, …
Le design de la chambre est très beau et, à l’étage, je vois mon sofa érotique. Assez spécial.


Malheureusement, le système d’hydro massage, dans la douche très high tech, est en panne et ça explique pourquoi je paie un peu moins cher pour cette chambre que le prix normal et pourquoi elle était disponible à la dernière minute dans cet hôtel fort populaire. Je n’ai finalement jamais trouvé le manuel du Kama Sutra mais j’ai trouvé dans le manuel qui accompagnait le sofa érotique, une introduction de quelques paragraphes au sexe tantrique ainsi qu’un DVD, fait par le manufacturier,  qui donnait, vidéo à l’appui, des suggestions sur la façon d’utiliser le sofa érotique.
Si jamais vous voulez avoir les instructions pour une séance de quelques heures de sexe tantrique -- une petite vite de sexe tantrique? hahaha. Nice try. Ça se peut pas --, envoyez-moi un email et je vous ferai parvenir une photo du texte.

Vous allez penser que c’est du gros gaspillage d’aller là tout seul et vous aurez raison. Même si la chambre était très confortable, la technologie était plus encombrante que d’autre chose. En plus, ça a été l’endroit où j’ai eu une des pires connexions internet du voyage.
Mais, bon, comme au Musée Dali, j’ai chargé mon cerveau de belles idées créatives. J

Girona
Une autre journée pluvieuse aujourd’hui mais j’ai quand même pu visiter Girona . C’est vraiment une charmante petite ville, dont une partie est encore fortifiée par des remparts, où il fait bon marcher. Le centre historique est très chic au niveau de la qualité des boutiques. La cathédrale est vraiment très grande et domine la colline sur laquelle elle est installée. Lors d’une ouverture dans la masse nuageuse il m’a été possible d’observer que les montagnes des Pyrénées sont visibles au nord-ouest de la ville. Cela donne de belles vues. Je me demande si les sommets enneigés sont visibles l’hiver?

C’est une ville très riche en histoire, la ville ayant été fondée au 8ieme siècle et, au cours de son histoire, ayant été assiégée 25 fois et conquise 7 fois.





Il y a beaucoup de musées à visiter. J’ai visité les bains arabes, datant du 12ieme siècle. Ce sont les seuls bains publics de l’Espagne médiévale car, pendant cette période, la croyance était que l’eau apportait les maladies. À cause de cela et aussi en réaction à l’obsession des musulmans pour les bains et la propreté, un bon chrétien, à cette époque, ne se lavait pas.

Pendant ma marche, je suis passé devant un café qui annonçait café, thés et … chocolats. Je me suis souvenu d’avoir lu quelque part que les chocolats chauds de Girona étaient exceptionnels. Alors j’ai rebroussé chemin et je me suis commandé un chocolat chaud. Oh la la! Quelle merveille! C’est tellement épais que la cuillère ne s’enfonce même pas dans le chocolat chaud. J’ai l’impression de boire une fondue au chocolat noir et même une ganache légèrement liquide. Miiiiiaaaaaam. Délicieux.
J’ai aussi visité le musée du cinéma. Une agréable visite qui raconte, sur trois étages, l’histoire du cinéma et qui contient beaucoup d’antiquités fonctionnelles et des modèles nous permettant de voir l’évolution du cinéma.

Je ne sais pas si c’est le temps gris mais, tout le temps que je me suis promené dans Girona, j’ai eu un peu l’impression que la ville était déserte et cette impression allait au-delà du centre historique. Il y a possiblement un centre-ville plus loin qui est plus achalandé mais, pour les parties que j’ai visité, il m’a semblé que ça manquait de vie hors des quelques touristes.
Pour vérifier cette impression, samedi matin, avant de quitter la ville, je me suis installé haut sur les marches du parvis de l’église et j’ai pris un moment pour observer les mouvements et la vie qui m’entourait. Alors qu’au loin, de l’autre côté du pont, je voyais les groupes organisés de touristes débarquer de leurs autobus et se diriger vers moi, la place que je dominais de mon regard était bien tranquille. Les bouquinistes et antiquaires itinérants installaient leurs étals. Des groupes de ce que je perçois comme citoyens étaient installés sur la terrasse du café et profitaient de ce moment ensoleillé.  Une vielle madame, avec son panier sur roue, traversait la rue, sans doute pour aller faire ses emplettes à la petite épicerie du coin.

Ma conclusion? Sans doute que le centre historique manque un peu de vie locale car beaucoup des appartements doivent être utilisés par les touristes mais il y reste quand même un noyau de vie qui m’apparaît confirmé par la présence de commerces de proximité comme fruiterie, boulangerie, salon de coiffure, …

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Girona est très accessible par train à partir de Barcelone, alors, à moins d’avoir une réservation au Celler Can Roca, je crois qu’une visite d’une journée en excursion de Barcelone serait une bonne façon de découvrir cette ville.

Ça a aurait peut-être été une bonne idée pour moi de rendre mon automobile ici plutôt qu’à Barcelone, ça m’aurait évité de payer deux jours de location de voiture, deux jours de stationnement et aussi d’avoir à conduire dans les rues de Barcelone pour aller porter la voiture dimanche.
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Vous souvenez vous? En quittant San Sebastian, j’avais parlé du deuxième meilleur restaurant au monde, situé à Girona. Je n’ai malheureusement pas été en mesure de manger au Celler de Can Roca . Le mois de juin était complètement réservé ainsi que les mois de juillet, août et septembre! Avis aux intéressés, il faut réserver tôt!

Alors …

Restaurant Massana

Avis au lecteur : Au moment où j’écris ces lignes, je suis complètement paf.
Histoire de me venger du fait que je ne pouvais pas avoir une table au Cellar, je suis allé manger chez Massana, un restaurant étoilé Michelin, une étoile, très intime, comptant 10 tables. J’y ai pris le menu dégustation, un repas 16 services avec 8 services de vin. C’était absolument excellent, et j’ai très bien mangé. Par contre, j’ai eu un gros problème, rendu au ¾ du repas, je me suis aperçu que j’étais rendu complètement paf et complètement plein. Je ne sais pas si c’était dû aux portions généreuses ou si c’est un effet de l’antibiotique que j’ai commencé à prendre ce matin pour essayer de guérir l’infection respiratoire que je traine depuis le Belize, mais aïe, oïe, ça frappe fort. Finalement, je n’ai que trempé mes lèvres dans les derniers 4 services de vins et n’ai pu complètement faire honneur à tous les services de bouffe.







Après le souper, je me suis trainé jusqu’à l’hôtel, je vous ai écrit ces mots (vous pouvez saluer mon professionnalisme) et me suis jeté dans mon lit.
Il manque deux choses pour rendre cette soirée parfaite : Quelqu’un pour partager les Ho et les Ha au sujet des plats, vins, et des plaisirs visuels et gustatifs. Et aussi, j’espère messieurs que vous reconnaitrez le « feeling », une bonne paire de fesses chaudes pour, couché en cuillère, mettre une source de chaleur sur mon estomac de goinfre et m’aider à digérer tout en m’endormant.

Sur ce, je vais de ce pas dans les bras de Morphée. Après, bien sûr, que je serai monté sur la mezzanine pour prendre la bonne télécommande et trouver les bons boutons pour fermer les deux persiennes. Après avoir trouvé les bons boutons du panneau de contrôle pour fermer les rideaux. Après avoir ouverte la porte de verre de la salle de bain pour que je ne me casse pas le nez si je me lève en plein milieu de la nuit. Oh, comment est-ce que je ferme toutes les lumières, déjà? Oh, il faut que je remonte sur la mezzanine pour fermer le lecteur de DVD et la télé en face du sofa érotique, ils se mettent en marche automatiquement quand j’entre dans la chambre. Pffft, technologie. Bon, enfin …
Zzzzzzz.

Tossa de Mar
À un peu moins de deux heures de route au nord de Barcelona se trouve la station balnéaire hyper-touristique de Tossa de Mar, un endroit qui s’avère être très populaire auprès des Barcelonais le week-end et où il doit y avoir une foule terrible pendant l’été. Et, pourtant, selon Lonely Planet, c’est un endroit un peu plus tranquille de la Costa Brava.

Pour m’y rendre, j’ai pris la route entre Girona et St. Feliu de Guixol et, de là, j’ai pris la route côtière. C’est encore une région où la montagne rencontre la mer mais c’est quand même très différent du Cap Creus, pourtant pas tellement loin vers le nord. Alors qu’au Cap Creus la pierre donnait dans le gris et la végétation était très rabougrie, ici les falaises donnent sur l’ocre et les collines sont couvertes d’arbres, surtout des pins.
Malgré l’achalandage, c’est quand même un beau spot. Le fait que le quartier historique a conservé ses fortifications médiévales donne un très beau coup d’œil.

J’ai marché quelque temps dans le village et, selon les gens que j’y ai croisé, il y a 3 grands groupes de touristes qui y viennent : Les touristes habituels, beaucoup de Français et aussi, de façon surprenante, j’ai entendu beaucoup de langues slaves. De jeunes couples, sans doute de Barcelona, venu passer le week-end pour se bécoter.  Et, les plus bruyants, ceux qui semblent être ici pour fêter des enterrements de vie de garçon (ou fille) …




Entrée à Barcelone
Après une nuit d’enfer  à tousser – j’ai hâte que les antibiotiques fassent effet – et après m’être fait peur en lisant sur la sécurité à Barcelone (ici et aussi, en général, des textes disant que Barcelone est une des grandes villes du monde où il y a le plus de pickpockets, vols et scams, équivalent à Rome), je suis enfin près pour passer dans les ligues majeures de la conduite automobile en Espagne, conduire dans une grande ville.

Le but de ma mission est de livre ma voiture à la gare Sants (la principale gare de trains à Barcelone, aussi un repaire de pickpockets), avec le réservoir plein, à temps pour la fin de ma location de voiture (11 :30).
Je me suis préparé en notant un itinéraire sur Google maps, en gros, pour que je puisse le lire en conduisant sans mes lunettes, et en regardant les cartes.

J’ai choisis de prendre le chemin le plus facile, l’autoroute payante pour me rendre le plus proche de Barcelone. En chemin, je suis surpris que la grande banlieu nord de Barcelone ne soit pas plus industrialisé. Il y a beaucoup de forêts.
Arrivé à Barcelone, après 3 bouts d’autoroutes, je débarque sur une grande avenue, à 8 voies. C’est une autre constatation, les grandes avenues ici sont très, très larges. La navigation dans Barcelone avec mes notes se passe plutôt bien, d’autant plus qu’en ce dimanche matin, où bien des commerces sont fermés, il n’y a pas grand monde sur la route.

Par contre, j’ai éventuellement un problème, il semble y avoir une avenue importante, à sens unique , importante qui a changé de direction. Ça y est, je suis officièlement perdu. Je m’arrête sur le bord de l’avenue où je suis (6 voies) et cherche à me retrouver. En premier avec mon Iphone, en utilisant l’application Barcelone, mais le GPS me dit que je ne suis pas encore à Barcelone. Franchement, le GPS est plus perdu que moi.
Je me retrouve sur la carte, grâce encore une fois aux avenues gigantesques qui sont de bons points de repères et livre mon auto dans les temps! Yay! Mission accomplie!

Il faut dire qu’à Barcelone, et comme mon expérience a été à date partout ailleurs en Espagne, il y a vraiment beaucoup de signalisation pour aider les conducteurs à se retrouver.
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Sur ce, je vous souhaite une superbe semaine et  je vous raconterai Barcelone la semaine prochaine.

Entre temps, je vais faire du terrain, comme on dit en anthropologie, et je pars à la chasse aux pickpockets pour les observer dans leur milieu naturel.

Au plaisir,
Sylvain

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