mercredi 8 mai 2013

Confort et inconforts dans la zone en Cappadoce



Du 26 avril au 2 mai 2013

Arrivée en Cappadoce

Dans l’autobus, après 10 heures de route, j’avais les yeux grand ouverts lors de mon arrivé en Cappadoce. Le soleil était sur le bord de se coucher, la lumière était oblique, la terre commençais à rougir …
Quand, soudainement, j’aperçois les formations caractéristiques de cette région.

Je remarque qu’elles ont été aménagées, parfois en extension d’une habitation, parfois ça semble être la maison au complet. Le tout  dans un désordre très chaotique.

C’est ainsi que je suis arrivé à Goreme, ma base pendant une semaine pour explorer cette région. En descendant de l’autobus, quand j’ai pu voir le village et les habitations troglodytes qui l’entouraient, je me suis dit …

Oh. My. God. Est-ce que je suis mort sur la route? Est-ce que ce genre de paysage, de décor, peut vraiment exister dans la vraie vie? Pincez-moi quelqu’un.

Je vais essayer de rendre cela en photo, tout au long de ce billet, mais je ne crois pas que ça soit possible de vraiment communiquer l’impression qu’on a en y étant en personne. Ohhhh que j’aimerais partager cela …

J’avais déjà une petite idée que cette région devait être hyper romantique, en fait j’ai choisis de ne pas prendre un hôtel troglodyte (chambre dans une caverne) parce que je me disais que ça serait … too much. Que je pouvais bien me garder cela pour une visite future en agréable compagnie.

Arrivée à l’hôtel

Comme si ce n’était pas assez, Filiz, la tenancière de l’hôtel Heybe (www.heybehotel.com) m’a donné sans doute le plus bel accueil de tous les hôtels que j’ai visité. Chaleureuse, serviable, voulant s’assurer que j’ai un séjour parfait. M’expliquant les excursions, me disant qu’ils peuvent aller me reconduire gratuitement au début des sentiers de randonnées et venir me chercher à la sortie. Me conseillant les bons restaurants du coin … Ok, j’étais déjà dans un état d’esprit hyper positif mais c’était tout simplement parfait comme accueil.

Il a été rapidement apparent que ce coin de pays n’avait pas des connotations romantiques que pour moi, les murs de l’hôtel Heybe étant plutôt minces, j’ai eu, à quelques reprises pendant mon séjour, l’occasion d’entendre les vocalises des couples qui se laissaient inspirés par la beauté des lieux. Peut-être finalement que l’isolation acoustique d’une caverne aurait été un meilleur choix!

Envolée en montgolfière

C’est sans doute l’activité phare de la Cappadoce, certains touristes ne venant que pour cela. Il y pas mal de choix au niveau des opérateurs représentant sans doute de différents niveaux d’organisation, de sécurité et de qualité.

J’ai choisis Butterfly baloon, une compagnie reconnue pour sa sécurité et son organisation. Encore plus important compte tenu des événements des dernières semaines, une montgolfière s’étant écrasée en Égypte, tuant plusieurs de ses occupants.

Filiz s’occupe de la réservation, en regardant la météo et en parlant avec Butterfly pour trouver la journée qui devrait être la plus belle. C’est pratique d’avoir le temps, je ne suis pas à la merci des conditions météorologiques.

Ils viennent donc me chercher à l’hôtel, très tôt, pour m’amener au site de la compagnie ou ils nous enregistrent et offrent le petit déjeuner. On m’assigne mon pilote, Mike, le chef pilote (yay!) de la compagnie, un British qui fait de la Montgolfière commercialement depuis 25 ans dont 12 ans en Cappadoce. (Mike et sa femme habitent ici alors que ses enfants sont au pensionnat en Angleterre … un choix de vie …)

Quelques minutes plus tard, branle-bas de combat, nous nous séparons par groupe de 16 dans des minibus qui se dirigent vers les points de départs. Ces points peuvent changer à tous les jours selon les conditions météo.

Lorsque nous arrivons à notre site le soleil commence à se lever et c’est encore toute une organisation qui nous attend pour gonfler les ballons. Le spectacle des ballons qui se gonflent tranquillement alors que le soleil se lève est déjà magnifique.

La nacelle, rectangulaire, est divisée en 8 compartiments pour 2 personnes et, comme on est un groupe impair, j’ai non seulement mon compartiment à moi tout seul mais, aussi, j’en ai un en coin, me donnant un plus grand champ visuel sans obstruction.

Une fois monté à bord, c’est le temps des consignes de sécurité (« Stay in the balloon ») et de pratiquer la position à prendre en cas d’atterrissage rude (chose utile à pratiquer, une autre nacelle d’un autre compagnie, plus tard pendant la semaine, s’est renversée sur le côté à l’atterrissage et il y a eu quelques blessures).

L’envolée est tout simplement magnifique. Merveilleuse. C’était ma première expérience de montgolfière. Je suis certain qu’une envolée de montgolfière au petit matin doit être une expérience magnifique n’importe où mais ici il y avait en plus le terrain, si chaotique, avec ses vallées, canyons et étranges formation.

Voyez plutôt …








Au retour, après un atterrissage parfait, directement dans la remorque du camion qui poursuivait la montgolfière (oui, aussi précis que cela), nous avons eu droit au champagne, fleurs, petit goûter … J’avais l’impression d’être au début du vingtième siècle, la vie des très fortunés. Maggy, la chienne de Mike, attendait avec attention l’ouverture du champagne … elle aime partir à la chasse au bouchon.

Une très belle et mémorable expérience …

Goreme Open Air Museum

À côté de Goreme il y a un musée à ciel ouvert. C’est-à-dire une vallée à accès contrôlé dans laquelle il est possible de visiter quelques habitations et surtout des églises troglodytes. Certains ont des fresques qui sont encore partiellement visibles. C’est impressionnant de voir comment le roc, à l’intérieur, peut être si bien travaillé. Il semble qu’à l’abris de l’air ça soit très friable, donc facile à sculpter ou adapter pour l’usage à en faire mais qu’une fois exposé à l’air la pierre durcis rapidement.

Il y avait beaucoup de monde, entre autre en gros autobus de tourisme, au musée, il est préférable d’y aller très tôt le matin (ce que j’ai fait mais il y avait quand même déjà beaucoup de monde).



À partir de la sortie du musée, de l’autre côté de la route, il y a le sentier d’accès à un beau canyon, le sword canyon, parfait pour faire une randonnée pour retourner à Goreme.

Randonnées vallées Pigeon,Swords, Red, Rose, Pachabar et Love.

Pendant mon séjour j’ai fait plusieurs randonnées dans différentes vallées-canyons. Voici quelques descriptions et photos.

Pigeon – Super belle randonnée, belles formations rocheuses. Beaucoup de cabanes à pigeons creusées dans les parois, les habitants élevaient ainsi les pigeons pour pouvoir récolter les fientes et s’en servir pour enrichir le sol pour l’agriculture. Ce sol m’apparaît plutôt pauvre à première vue …


La deuxième fois que j’ai fait cette vallée un chien m’a accompagné une partie du chemin. À un moment donné je l’ai vu passer rapidement avec quelque chose dans la bouche. Était-ce un pigeon? Une roche? Non, c’était une tortue. Le chien l’a abandonné un peu plus loin sur la route, je l’ai déplacée pour la mettre dans les herbes … Pauvre tortue!




Swords  - Ce canyon se prend près du Goreme open air muséum. Sa principale caractéristiques est qu’il est très étroit et qu’on marche dans le lit du ruisseau ou torrent. Presqu’à sec pendant que j’y étais mais ce n’est sans doute pas un endroit où être lors d’un orage. Imaginez être dans un canyon d’un mètre de large, avec des parfois d’une vingtaine de mètres, en descendant assez à pic et, soudainement, une grosse vague d’eau arrive …


Red, Rose – Ces canyons étaient très larges, plutôt des vallées. Encore de belles formations. Je constate encore qu’il est très difficile d’avoir de bonnes cartes et des balises en Turquie.
Rendu à Cavusin je décide d’essayer un sentier plus loin qui semble aller dans une autre vallée. En fait il contournait, à mi-falaise, une montagne et de multiples petits canyons. C’était super beau mais je m’éloignais de plus en plus de mon objectif.  J’ai voulu redescendre, par un canyon étroit, mais celui-là n’était pas équipé avec des échelles pour les parties à pic. J’en saute quelques-unes, en évaluant que je serais capable de les ré-escalader si nécessaire jusqu’à ce que j’arrive à un chute (sèche) de 5m de haut. Là ça devient plus compliqué. Si je saute là, je ne serai pas capable de remonter. Et si je tombe sur un obstacle infranchissable plus loin (le canyon étant très tortueux je ne vois pas ce qui vient) je ne pourrais sans doute pas remonter … Le sable a l’air d’être mou à l’arrivée mais il n’y a pas de traces de pas … J’hésite … Et je prends la décision, sage, de rebrousser chemin et remonter jusqu’au sentier.




Je trouverai une autre façon de redescendre, 2km plus loin, à Pachabar. Je suis rendu  vraiment loin de Goreme mais ce n’est pas grave, j’appelle l’hôtel, décris où je suis, et ils envoient une voiture pour venir me chercher.



Love- La Love Valley, d’environ 4.5km de long, avait des formations rocheuses plutôt spectaculaires, jugez en vous-même …



Je l’ai fait en remontant, pour pouvoir redescendre par la Pigeon valley. En plus des beaux paysages c’était sympathique de pouvoir parfois suivre le ruisseau principal sous terre dans des boyaux creusés par l’eau. Il n’y avait presque pas d’eau au moment où je suis passé mais il y avait des lignes d’usures sur les parois qui font penser que l’eau peut monter assez haut …

J’ai fait cette randonnée le lendemain de ma balade en moto (vous comprendrez plus loin) et soudainement, alors que j’étais dans la Love Valley, « bllooouuuupp », « bloouuuupppp ». Mon estomac commence à faire des siennes et je commence à avoir de petits vertiges. Hmmm, ça augure mal... Il me reste peut-être 6km de marche avant d’arriver à l’hôtel …

Green Tour

Parfois je prends des excursions organisées, pour sauver du temps (les transports locaux ne sont pas toujours efficaces), pour aller à des endroits difficiles d’accès ou pour socialiser. Je me suis inscrit au green tour pour ces trois raisons. Je commençais à ressentir quelques petites pointes de solitude.
Les deux points forts de l’excursion ont été la citée souterraine de Derinkuy, la vallée de Lara (Ihlara) ainsi que le monastère troglodyte de Selime.

Derinkuyu

C’est complètement extraordinaire comme endroit. Sous le village de Derinkuyu se trouve une ville souterraine, jusqu'à 20 niveaux de profondeurs, capable d’accueillir jusqu’à 5000 habitants pendant quelques mois. Elle était utilisée par les chrétiens lorsque des envahisseurs arrivaient dans la vallée. Ils abandonnaient leurs maisons et allaient se cacher sous terre avec leurs animaux, … Une fois la menace partie, ils pouvaient regagner leurs maisons (ou ce qu’il en restait).

Nous avons visité 8 niveaux de cette ville. On a pu voir des pierres roulantes qui servaient à obstruer le passage, ne pouvant être déplacées que de l’intérieur. Des systèmes de communication. Des raccourcis pour se sauver rapidement d’une pièce. Des pièges. Des puits de ventilation, dont un de 50 m de profondeur. L’entrée d’un tunnel de 9km qui communiquerait avec une autre ville souterraine. Les maisons, en surface, serait pour la plupart reliées à la ville souterraine. Et il y aurait des dizaines de ces villes dans la région.
Incroyable.


Ihlara

La caractéristique principale de cette vallée canyon longue de 14km est qu’il y a plein de petits monastères et chapelles qui ont été creusées dans ses parois. Il y a aussi une belle rivière qui coule en son fond. Rivière auprès de laquelle nous avons lunché après une randonnée de quelques kilomètres.



Selime

Il s’agit d’un monastère creusé dans un monticule de roche. Il était très important. Une grande partie de la façade s’étant écroulée beaucoup de sections sont maintenant inaccessible. Mais nous avons pu tout de même visiter certaines pièces impressionnantes et observer les restes de quelques fresques in-seco, c'est-à-dire peinte directement sur le roc.

Le lieu a servi d’inspiration pour certaines scènes de Star-wars. À cause de certains problèmes politiques à ce moment les scènes ont été tournées ailleurs mais le monastère a gardé son surnom de Stars-wars monastery.



Topdeck

En rentrant à l’hôtel, Filiz m’apprend qu’elle n’arrivait pas à rejoindre le restaurant où je lui avais demandé de réservé pour moi alors elle y est allée à pied. Il s’agit du restaurant Topdeck, le meilleur restaurant selon Tripadvisor. Il est difficile d’y obtenir une table, ils n’en n’ont que 10. Le seul hic est que la réservation est pour dans 30 minutes … Je me dirige donc rapidement au restaurant, situé dans une caverne, où j’ai eu un très bon repas. Tellement bon que j’ai décidé de faire une autre réservation pour dans 2 jours et ainsi avoir la possibilité de goûter à d’autres plats. (Comme vous le constaterez plus loin j'ai dû annuler cette deuxième réservation.)

Erreur de la banque en ma faveur

Filiz m’apprend aussi qu’ils ont eu un mélange avec les réservations et qu’elle aimerait récupérer ma chambre pour la dernière nuit. En échange ils me donnent une nuit à un de leurs hôtels sœurs, où j’avais essayé d’obtenir une chambre, le Sultan Suites Cave Hôtel. J’aurais donc une suite dans une caverne pour ma dernière nuit à Goreme. Ayant passé la journée au lit, j'ai pu pleinement profiter de ma chambre.


Solitude

J’ai fait quelques allusions à la solitude qui, de façon surprenante, m’a frappée assez tôt pendant ce voyage. J’en ai tenu compte en prenant le Green tour et, aussi, je me suis rappelé que si j’en avais assez de cette solitude je pouvais toujours décider de rentrer n’importe quand. Ça m’a soulagé.

Balade en moto

Certains lecteurs se souviendront peut-être de la balade en scooter que j’avais fait à Madagascar. On m’avait proposé une moto mais, considérant que ça ne serait pas sécuritaire pour moi, j’avais refusé. Après tout, je n’avais jamais conduit de moto de ma vie.

À mon retour à Montréal j’ai décidé de corriger cette lacune, histoire de me donner un peu plus de flexibilité en voyage, et j’ai pris mes cours de moto.

Plus rassuré, plus sûr de moi, j’ai donc décidé de louer une moto à Goreme pour faire une balade et aussi pour me donner de l’expérience pour pouvoir passer mon examen final sur route (après un délai obligatoire de 11 mois) à Montréal cet été.

Il fallait d’abord que je choisisse une moto qui me ressemble. Voilà ce que j’ai trouvé :

Qu’en pensez-vous? Avez-vous vu le détail de la finition? C’est très moi, non?

NON! Voilà plutôt ce que j’ai loué, 125cc de classe Enduro. Pas que je voulais aller faire du motocross mais il n’y avait pas beaucoup de choix …

Je suis donc parti, avec beaucoup de nervosité, avec un casque dont la visière était toute rayée, me sentant presque tout nu dans mon linge en nylon, sans la protection de mes gants ou de mon linge de moto, en balade. 143 km qui m’ont fait faire un bon tour de Cappadoce, plusieurs villages, une vallée, un canyon avec plein d’églises troglodytes, des vues sur les anciens volcans, enneigés et, surtout, pas de casse!

Pendant une partie de la balade j’étais sur le haut du plateau cappadocien, plutôt aride. À un certain endroit j’ai été trompé par le relief. Je voyais le plateau à perte de vue et je me demandais quand j’arriverais bien quelque part. Je n’étais même pas à 1 km d’un village … caché dans un canyon. Les canons sont parfois tellement abrupts et étroits qu’ils apparaissent comme des surprises.

À l’heure du lunch je suis arrêté dans un petit restaurant sur le bord de la rue dans un village et j’y ai mangé un pide, une espèce de pizza turque, à la viande. J’ai trouvé que la viande avait un drôle de goût mais j’ai tout mangé quand même … mal m’en pris.

Je suis rentré tôt à l’hôtel, me sentant très fatigué.









Météo et Saison

J’ai été vraiment chanceux pendant mon séjour en Cappadoce, le ciel a été bleu en permanence, presque aucun nuage, sauf vers la fin de mon séjour où il y a eu quelques goûtes et d’impressionnants coups de tonnerre. Ce n’est pas toujours comme cela, des touristes rencontrés à Antalya m’ont parlé de leur semaine en Cappadoce … 2 heures de soleil sur toute la semaine. Ça change beaucoup l’expérience.
Fin avril début mai est un bon moment pour venir ici. Pas trop chaud. Pas trop achalandé. Les arbres sont en fleur. Il y a des tapis de fleurs sauvages dans les vallées. Vraiment beau!

Bllooouuup, la suite

Après mes 10km de randonnée, je suis rentré à l’hôtel, mon état physique m’inquiétant. J’ai été accueilli par les expressions surprises du personnel de l’hôtel qui étaient vraiment surpris que j’avais fait les deux vallées si rapidement. Pourtant je n’ai pas eu l’impression de marcher si vite. Sans doute que j’étais motivé de me retrouver dans un endroit sécuritaire.

Je me suis tenu tranquille un peu, en lisant sur la véranda de l’hôtel et, allant de moins en moins bien, je suis allé me réfugier dans ma chambre. Et ce qui se tramait s’est exprimé avec puissance, me jetant complètement à terre et me rappelant des souvenirs de pré-hospitalisation en Thaïlande.

Je crois que je me suis empoisonné avec le pide au gout bizarre lors de ma balade en moto.
Cet événement, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, m’a amené à me remettre en question.  J’ai réalisé que depuis le début du voyage je n’avais pas la bonne forme, je dormais de plus en plus mal, je semblais être arrivé avec une rhinite ou une sinusite et ça ne s’améliorait pas, ma digestion de dégradait de jour en jour et, surtout … je n’avais pas autant de plaisir que je pensais. Et peu de motivation pour la suite. Et la solitude …

Et, dans ce creux, l’idée de faire 13 heures d’autobus pour aller à ma prochaine étape, une ville qui ne me disait rien, ne m’excitait pas particulièrement d’autant plus que je ne savais pas combien de temps mon intoxication alimentaire allait durer.

STOP!

Après réflexion et consultation par skype avec des proches j’ai pris la décision de rentrer au pays, tant pis pour ma réservation d’hôtel pour deux jours, tant pis pour mon billet de retour non déplaçable du 17 juin. Heureusement j’ai pu acheter, encore une fois, un billet aller simple à partir d’où j’étais, en classe affaire, pour rentrer au pays de façon très confortable.

Tant pis pour les amis que j’espérais croiser plus tard dans le voyage. Tant pis pour l’exploration de la région d’Hatay, pour aller aux sources du Kunefe mon dessert turque fétiche.

Tant pis aussi pour l’image du gars fonceur, voyageur émérite … Me voilà qui lâche! Pas fort la zone de confort!

Il devenait évident, malgré ces renonciations, que je souhaitais plus être à Montréal, près de mes amis, de mes proches, à faire mes activités, que de voyager seul en Turquie.

Alors, après 48 heures sans m’alimenter, un changement de chambre pour aller dans une chambre caverne (vraiment, vraiment magnifique), 48 heures sans être capable de dormir pour la peine, j’ai pris la navette vendredi matin le 3 mai, à 3 :45 du matin (heure de Turquie), pour rentrer, penaud, à Montréal.

J’ai suis arrivé à 18 :20 (22 heures plus tard), après des escales à Istanbul et Munich, ou ma mère et son amoureux m’attendait pour me ramener au chalet dans les Laurentides et prendre soin de moi. (ahhh se faire dorloter par sa mère!)

Voyez plutôt la vue au petit matin …

Post Mortem

C’est bien beau ce revirement mais qu’est-ce que je fais avec ça? J’ai tout de même besoin de donner un sens à tout cela, ne serait-ce que pour anticiper et planifier le futur …

Voici ce que j’en retiens :
  • J’ai encore des choses à régler au niveau de ma santé, au niveau sommeil et au niveau digestif.
  • Je crois que l’idée de repartir seul en voyage (et je prévoyais faire cela aussi à l’automne 2013 et possiblement une partie de 2014) venait de l’interruption forcée de mon voyage de 2011. C’est comme si j’avais continué à suivre l’impulsion de ce voyage, les idées que j’avais à ce moment …
  • Alors lorsque des choses se sont réalisées me permettant de partir, je l’ai fait …
  • Mais, maintenant, quand je réfléchis, je n’ai plus le goût de long voyage seul en no-where. C’est comme si j’avais fait ce que j’avais à faire de ce côté en 2011.
  • Je n’ai même plus de grande pulsion de partir longtemps
  • Ce que j’ai vraiment le goût est d’établir des liens significatifs, d’explorer des nouvelles choses, d’apprendre, de découvrir et, possiblement, de m’investir dans des projets.
  • Et comment puis-je mettre en place des conditions propices à l'éclosion et au développement d'une relation amoureuse?(ça demande un minimum de stabilité).

Pour la suite des choses j’envisage donc de voyager pour faire des activités, ou avec des amis, ou pour aller rejoindre des amis, ou avec une amoureuse. Peut-être des petites escapades seul ici et là. Peut-être un long voyage mais ça serait dans le cadre d’un projet de couple. Au moment approprié.

Trouver des façons de m’ancrer à nouveau ici, me trouver des projets.

Continuer à apprendre. Continuer à me dépasser mais en le faisant généralement ici.

Et, surtout, continuer à développer mes relations et en développer de nouvelles.

What’s next?

Aucune idée. Ma vision de ma vie vient de faire un gros changement de cap. J’ai vraiment l’impression que je viens de franchir un point tournant de ma vie. Ça en fait plusieurs depuis quelques années. Ça va prendre un petit bout de temps pour retomber sur mes pieds. J’ai confiance que je trouverai mon chemin.

Merci à vous tous qui m’enrichissez de votre présence, vos paroles, vos expériences, votre amitié, votre tendresse et votre amour.



Au plaisir!!!

Sylvain

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