lundi 3 octobre 2011

Monténégro ... Fin!


Après une nuit à Nikšić c’est le retour à la station d’autobus pour prendre un autobus vers le village de Žabljak dans le parc national de Durmitor situé dans le nord du pays.

En plus d’aimer particulièrement la montagne, deux choses m’ont attiré dans ce coin-là, le canyon de la rivière Tara et le canyon Nevidio.

Autobus? Est-ce que j’ai écrit autobus? C’était plutôt quelque chose qui ressemblait à un Econoline reconvertit avec des planchers en contreplaqués et du tapis au plafond, mur-à-mur. La route de montagne étant par section très étroite c’était probablement plus pratique qu’un gros autobus.
Žabljak

J’ai été surpris par ce petit village, il s’agit vraiment d’un village très rural et montagnard comportant surtout des maisons en « A » et quelques hôtels dont la majorité datent de l’ère yougoslave. D’ailleurs, dans le Lonely Planet, la description de ces hôtels est assez  directe : « lors de notre passage la majorité des vieux hôtels yougoslaves étaient fermés ou auraient dû l’être ».

En arrivant dans le village, à 1450m d’altitude, brrr, il fait froid, je suis allé au bureau d’informations touristique pour essayer de trouver un appartement à louer pour quelques jours. La préposée, gentille, m’a fait une proposition et c’est ainsi que je me suis retrouvé aux appartements Obradovic où j’ai habité pendant 3 nuits pour la modique somme de 15 Euro la nuit.

Et quel appartement, fraichement rénové, télé par satellite, Internet, écran plat 36 pouces et un immense bain. Le grand luxe quoi. Le propriétaire a même commencé par me faire visiter un appartement, à 30 Euro la nuit, encore plus grand et plus beau, comportant une douche avec plein de jets qui m’a quasiment fait craquer. Mais j’ai été raisonnable …

Je crois que j’ai bien fait de ne pas craquer car j’aurais peut-être été déçu, je ne crois pas qu’il y avait assez de pression d’eau pour faire fonctionner ce genre de douche et probablement pas assez d’eau chaude. En tout cas pas assez d’eau chaude pour remplir mon bain.

Justement, parlant de chaleur, à cause de l’altitude il fait pas mal froid ici, encore plus la nuit. Il y avait un super système de chauffage par calorifère et eau chaude dans mon appart mais pas encore fonctionnel. Aucun chauffage. J’ai passé la première nuit comme cela, bien emmitouflé dans mon lit et ai demandé du chauffage pour la deuxième nuit.
Avec un peu d’insistance j’ai pu avoir un calorifère électrique avec la promesse de l’arrêter avant de m’endormir parce que l’électricité est très couteuse…

Le propriétaire trouvait mon prénom trop difficile à prononcer alors il m’a donné un surnom … Canada!




C'est dans un restaurant de ce village que j'ai croisé mon premier couple Kindle! Qu'est-ce qu'un couple Kindle? Un couple qui ont chacun leur Kindle (un lecteur de livre électronique) et qui passent tout le souper à lire, sans se parler. C'était un peu triste. Certains diront peut-être que lire La Presse pendant le petit déjeuner c'est la même chose mais comme c'est mon blog, c'est moi qui décide et je déclare que ce n'est pas pareil!

Qu'est-ce que j'ai fait pendant ce temps-là, pendant que je soupais, à part regarder le couple qui ne se parlait pas? Vous avez sans doute deviné, je lisais moi aussi sur mon Kindle.

Black Lake
Il y a pas mal de sentiers de randonnées qui partent du village et certains mène vers deux lacs creusés par les anciens glaciers qui s’appellent Black Lake. En fait il y a le petit lac et le grand lac. À la fonte des neiges, le petit lac se jette dans le grand lac. Un peu plus tard dans la saison, c’est le contraire, le grand lac se déverse dans le petit lac. Et, lorsque le niveau de l’eau a assez baissé, une petite bande de terre sépare les deux lacs. À partir de ce moment le petit lac est isolé et son niveau se met à baisser rapidement car il y aurait un siphon (« abyss » dans la description) par où l’eau s’échappe.

Un autre phénomène particulier est que sur la face de la montagne qui borde le petit lac il y a un réseau de cavernes non accessibles dans lesquelles, au printemps, coulent des cascades. Comme ces cavernes sont  normalement vides d’eau elles produisent des bruits étranges lorsqu’elles se remplissent … Bruits qui se nomment, si j’ai bien compris, les pets de Céline.
J’ai fait deux randonnées dans ce coin-là, une pour faire le tour des deux lacs et une autre, par erreur, pour aller jusqu’au sommet de la montagne dominante. Je ne m’y suis pas rendu, n’étant pas préparé pour une si longue randonnée mais cela m’a permis d’atteindre une crête à partir de laquelle j’avais de belles vues.

Juste avant de partir pour la petite (2.5 heures) randonnée pour faire le tour du lac mon proprio m’a intercepté et m’a invité à prendre un verre avec lui, une tradition quotidienne dans son village. Il m’a servi un verre d’un alcool fait à partir de plantes par son père, dans un autre village. C’était … puissant.

Tellement puissant que la randonnée qui a suivi, qui devait être facile, a été pas mal difficile tellement mes mollets étaient en panne.






Le Canyon de la Rivière Tara
Ce canyon  est le plus profond d’Europe et, avec une profondeur maximale de 1300m, serait aussi le deuxième canyon le plus profond du monde, à 200m d’égaler le Grand Canyon.

La façon privilégiée d’en faire l’exploration est en faisant une excursion de rafting de deux jours. Je souhaitais pouvoir faire cette excursion en kayak mais ça a été trop compliqué à organiser. Rendu sur place, lorsque je me suis renseigné, après avoir fait un peu de ping pong avec des agences, j’en étais rendu à pouvoir me faire prêter un kayak mais il aurait fallu que je me débrouille seul et je ne pourrais faire qu’une descente de quelques heures.

Hors il était hors de question que j’aille faire du kayak sur une rivière inconnue dans un canyon sans être accompagné d’un guide, même si la préposée me disait que le courant ne serait pas si fort que cela.

Je décide donc de me rabattre sur le rafting mais, surprise, impossible d’en faire seul, il n’y a des descentes seulement que pour des groupes et je ne peux pas me joindre à un groupe.

Heureusement que j’en ai parlé avec mon propriétaire. En fait, parler est un grand mot car la communication en anglais était assez difficile. Mais, quand même, il a pu contacter un de ses amis et j’ai pu me joindre à un groupe pour faire une descente.

Groupe super gentil, en fait, un couple d’irlandais qui voyageaient avec leurs deux enfants adultes et qui ont été très sympathiques avec moi.

Cette descente, le trajet cours d’une demie journée, ne m’a pas permis de voir les parties les plus spectaculaires du canyon mais a tout de même été agréable et m’a donné l’occasion de voir un peu de quoi avait l’air ce canyon. Une des grosses différences avec le Grand Canyon est qu’on n’est pas dans le désert ici, donc les flancs du canyon sont boisés lorsque la pente n’est pas trop forte.








L’eau de la rivière était très froide mais je m’y suis quand même baigné après la descente et j’ai même réussi à entrainer la belle Irène dans ma baignade. Je crois qu’elle a été surprise par la température de l’eau et s’en souviendra longtemps.
Ce genre de chose est en train de devenir une spécialité, j’ai déjà entrainé des français à prendre un bain dans de la neige folle à Chamonix. J’y avais gagné le surnom de « canadien fou ».

Après l’excursion on a eu droit à un super lunch : Dans mon cas un poisson entier, parfaitement cuit.

De retour au village ça a été le temps de faire les adieux à la famille irlandaise.
Et brrrr, une chance que j’ai réussi à avoir du chauffage ce soir-là car j’ai eu de la misère à me réchauffer suite à la baignade.

Canyon Nevidio
J’avais trouvé un peu d’information au sujet de ce canyon sur Internet et était entré en contact avec un club de canyoning qui m’avait suggéré de me servir de Žabljak comme base pour faire le canyon. J’avais cru comprendre qu’il serait possible de faire le canyon avec le club mais les difficultés de communication rendaient cela plutôt incertain. Ils ne répondaient pas rapidement aux emails et lorsque je les ai appelés leur niveau d’anglais n’était pas assez bon pour qu’on se parle.

Lors de ma première visite au bureau d’informations touristiques la, gentille, préposé m’avait dit qu’il était possible de faire du canyoning et qu’ils pourraient m’arranger cela. Mais comme j’étais en contact avec le club je n’ai pas confirmé à ce moment. J’avais vu aussi qu’une agence de tourisme offrait cette activité mais à toutes les fois que j’allais à l’agence elle était fermée.

Après ma journée de rafting, n’ayant toujours pas réussi à confirmer une sortie avec le club et trouvant que les problèmes de communication faisaient qu’on tournait en rond j’ai décidé de faire affaire avec le bureau d’information touristique.
Je suis alors tombé sur une collègue de celle que j’avais vu en arrivant. Et laissez-moi vous dire que mon expérience a été très, très mauvaise. J’ai rarement eu un aussi mauvais service. Je me suis fait dire que cette activité était faite dans une autre municipalité et qu’il faudrait que je voie là-bas. Pas question d’appeler pour moi. Je ne savais même pas où aller car cette autre municipalité ne semble vraiment pas être touristique et il faudrait que je prenne l’autobus pour aller là et il n’y a peut-être même pas d’hôtels.

Je lui dis qu’une agence d’ici offre le service et lui demande si elle peut les appeler mais ne réponds qu’elle n’a pas le numéro. Ce n’est pas grave, je l’ai justement sur moi. Je me fais répondre qu’ils ne travaillent pas avec eux et qu’elle ne les appellera pas. Le tout avec un air bête …

Ça va mal.

Je marche donc jusqu’à cette autre agence et, surprise, il y a quelqu’un. Il y a une belle affiche qui décrit le canyoning et qui donne même le prix pour une sortie, de une à cinq personnes. Je demande des renseignements à la dame qui est là, dans son nuage de fumée, et …

Ils ne sortent pas pour une personne. Elle me dit que l’affiche lui apporte plus de trouble que d’autre chose et que pas grand monde font du canyoning et elle se lève, va devant le commerce et arrache l’affiche!

Quand j’insiste un peu elle me dit que son guide, de toute façon, n’est pas au pays présentement.

Ça va de plus en plus mal. Ça regarde mal pour ma sortie et je commence à penser que le canyon, pour moi, portera bien son nom … Nevidio voudrait dire « pas vu ».

Je recommence à avoir espoir lorsque je reçois un email du club me disant qu’ils pourront faire du canyoning ce samedi avec moi et, après d’autres échanges, qu’ils pourront venir me chercher à mon appartement. J’apprends en même temps qu’ils sont situés à NikšIć … L’avoir su j’aurais réglé tout cela pendant que j’y étais.

Cette confirmation a été faite le jeudi soir mais ils devaient m’écrire vendredi soir pour me dire à quelle heure ils viendraient me chercher. 23 :30, au moment où je me couche, toujours pas d’email. Je me suis un peu découragé et j’ai préparé mon plan B pour le lendemain, reprendre un autobus pour NikšIć à 11 :00 du matin.

Le samedi matin, en me levant, je vois qu’ils m’ont finalement écrit et qu’ils viendront me chercher à 10 :30 le matin et, effectivement, ils sont là à l’heure. Youppie!

Le trajet vers le canyon est très silencieux, malgré le fait qu’ils se débrouillent un petit peu en anglais ils ne semblent pas vouloir faire la conversation.

Sur le site ils me donnent mon équipement et même une paire de chaussure spécialisée pour le canyoning faite par la compagnie 5-10. Tous les guides que j’ai eues cette année avaient ce type de chaussures et je les enviais. Avoir eu de la place dans mon sac j’en aurais acheté une paire.  Sans vouloir passer pour un geek à chaussures, la différence de confort et de prise sur les roches mouillées était vraiment très grande.

Après avoir mangé un sandwich nous commençons le canyon, dans une eau très, très froide. Une chance que nous portons des wetsuits complets.

Je ne sais pas si c’est la température de l’eau ou le rythme ultra rapide que le groupe de 3 personnes qui m’accompagnent, habitués de ce canyon, adopte mais je trouve que je me fatigue très rapidement. Je me demande comment je ferai pour faire la descente complète, que j’évalue à 5 heures dans l’eau.

C’est finalement un canyon plus facile que je pensais, aucun rappel, beaucoup de sauts, un peu de nage, pas de toboggans, et, surtout, d’une durée de deux heures.

Certains sauts étaient … intimidants. Entre autre un saut de 9m, c’est pas mal haut, qui m’a fait découvrir que ce n’était peut-être pas une bonne idée d’utiliser le plat de ma main pour amortir mon entrée dans l’eau. Ça marche lorsque le corps prends moins de vitesse mais, de 9m, ça m’a fait un spectaculaire flat de la main et, depuis, j’ai un bleu dans la paume, sans doute des vaisseaux sanguins qui ont éclatés …

J’ai aussi connu un autre style de flat, lors d’un autre saut presqu’aussi haut. Le flat de couilles, même à travers mon wetsuit. Heureusement que c’était protégé par mon wetsuit. Vous serez sans doute soulagés de savoir que je n’ai ni bleu ni vaisseau éclaté. Ouf.













Une fois rendus à la fin du canyon, surprise, c’est le temps du remontant (encore un alcool artisanal) et, pour en favoriser l’absorption, de chocolat très sucré. Sur un estomac maintenant vide …
Qu’est-ce qui est arrivé? Le remontant m’a descendu dans les mollets (et eux sont descendus dans mes talons) et la remontée hors du canyon, très pentue, m’a été très pénible. Mais j’en suis arrivé à bout, à mon rythme.

Mon escorte de canyoning a eu par la suite la gentillesse de me ramener à NikšIć où on m’a offert un verre dans un bar appartenant au guide de canyoning et on m’a même remis un cadeau, un porte-clés à l’effigie du canyon Nevidio. Dommage que je n’aie plus de clés à mettre dedans.

Étant arrivé plus tôt que prévu à NikšIć, j’ai décidé de ne pas y passer la nuit et de plutôt prendre l’autobus pour la ville de Cetinje.

Cetinje

Cetinje est le site de l’ancienne, jusqu’en 1946, capitale du Monténégro. Bien que cet endroit n’a jamais été habité par plus que 10,000-15,000 personnes, on y trouve plusieurs bâtiments d’anciennes ambassades, des demeures très cossues côtoyant des maisons en ruines et le palais présidentiel toujours en utilisation.




 J’ai choisis dette destination parce que je n’avais pas le goût d’aller à la capitale qui ne semble pas particulièrement attirante.
Cetinje est aussi au pied du mont Lovcen, une montagne mythique pour les monténégrins, au sommet duquel est installé un mausolée en mémoire d’un ancien roi. J’ai pris un taxi à partir de Cetinje pour aller au sommet et aussi aller voir un panorama sur la baie de Kotor et, le chauffeur sympathique, j’ai décidé de retenir ses services pour aller directement à l’aéroport à la fin de mon séjour plutôt que d’aller passer une nuit à Podgorica, la capitale.
Le panorama au sommet de la montagne était vraiment magnifique et permettait de constater à quel point le Monténégro est un pays de montagnes. Comme la visibilité était excellente et que le Monténégro est un petit pays, je suspecte que j’avais sous les yeux presque l’entièreté du pays.






Le chauffeur ne parlait presque pas anglais mais c’est quand même la personne la plus sympathique et qui faisait le plus d’effort pour communiquer avec moi (et qui répondait le mieux à mes efforts) que j’ai rencontré au Monténégro.
... Jusqu'à ce que je trouve un super bon petit restaurant à Cetinje où le propriétaire m'a parlé du pain maison, du fromage qu'ils achètent directement d'une fermière qui n'en fait que pour eux, de la salade de pieuvre qui est son met préféré et du tiramisu au menu du dessert fait par sa mère.
J'aime vraiment cette ville.
C’est ainsi que c’est terminé mon séjour au Monténégro.

Futur
Je quitte maintenant le Monténégro, par avion, pour aller directement à Istanbul où j’espère passer deux semaines dans un appartement. À Istanbul j’aurai de la visite, des amis, Martin et Julie, habitant à Dubaï ont décidés de venir y passer un long week-end pendant que j’y serai. Nous allons même tous ensemble prendre un cours de cuisine turque.

En plus, à travers Couchsurfing et des amis communs je connais déjà du monde à Istanbul, cela devrait m'aider à apprivoiser la ville.
Et l’apprivoisement va devoir se faire … je vais passer d’une ville de 13 milles habitants à une mégapole de 13 millions d’habitants. Ça risque d’être un choc! Mais on va voir comment je vais aimer cette ville, une des raisons de mon passage est de l’explorer pour voir si ça serait un endroit agréable où passer quelques mois le printemps prochain.
Ça vous tente de venir faire un tour à Istanbul pour me visiter? C’est une super bonne idée! Il y a justement des vols directs Montréal-Istanbul avec Air Transat à 280$ taxes incluses. Il faut quand même que je précise qu’il s’agit d’aller-simples et aussi que c’est le dernier vol d’Air Transat vers Istanbul pour la saison Alors le retour pourrait être plus difficile!

Après Istanbul je devrais faire un tour de villes européennes (Vienne, Prague et Berlin) avant de prendre, fin octobre, un vol pour l’île de la Réunion.

À suivre dans de prochains blogs …

Au plaisir,
Sylvain

mercredi 28 septembre 2011

Quelques jours en Croatie et puis le Monténégro


Croatie

Dubrovnik

Après deux vols (Madrid-Barcelone et Barcelone-Dubrovnik) me voilà finalement en à Dubrovnik, en Croatie.

La cité et son environnement sont magnifiques, une vielle cité médiévale, avec fortifications, entre montagne et mer. Un premier coup d’œil permet de rapidement comprendre pourquoi la ville est surnommée par George Bernard Shaw « perle de l’Adriatique » : L’impact visuel de la ville fortifiée, l’architecture des bâtiments et, signe d’une ancienne richesse, les rues  pavées de blocs de marbre qui ont été polis par les pas des marcheurs depuis des siècles, les rendant luisants travaillent ensemble pour donner une apparence vraiment exceptionnelle.







Mais c’est aussi une destination touristique extrêmement populaire. Alors que j’y suis arrivé, en plus de l’afflux normal de touristes, il y avait deux énormes bateaux de croisières qui avaient lancés leurs hordes à l’assaut de la ville. Il y avait du monde …

J’ai de la difficulté à imaginer en août, pendant la haute saison. Un habitant m’a peint un portrait infernal, 10000 à 15000 touristes qui débarquent en même temps de 8 bateaux de croisières, encore plus de voyageurs arrivant en autobus de voyage organisés, plus les touristes « normaux », …

La vielle ville est tellement belle, tellement propre, tellement touristique qu’il serait facile de croire qu’on est dans une version alternative d’un parc Walt-Disney.

Il n’y a d’ailleurs presque plus personne qui habite la vielle ville, environ 1000 habitants en 2011, sur une population régionale de 40000 habitants.  Je ne sais pas quelle est la capacité de population de la vielle ville mais, au 17ieme siècle, plus de 1000 personnes sont mortes lors d’un tremblement de terre, il devait y avoir une plus grande population dans la vielle ville à ce moment que maintenant…

Tout un revirement pour une ville qui a été pilonné par des tirs intenses d’artillerie pendant la guerre il y a 20 ans. Dans un musée, j’ai vu un diaporama de photos prises pendant la guerre, c’est pas mal effroyable ce qui s’est passé ici. L’effort de reconstruction a dû être énorme.

Une belle balade à faire est celle qui permet de faire le tour de la ville en marchant au sommet des murs de fortifications, parfois haut de 25m. Comme le soleil tape plutôt fort il est préférable de faire cela le matin ou en fin d’après-midi.

Il y a aussi beaucoup d’excursions qui sont possibles à partir de Dubrovnik, que ça soit en autobus ou en bateau. Il y a plein de belles îles à visiter dans la région. Je me suis contenté de prendre un bateau pour aller à l’île de Lokrum http://en.wikipedia.org/wiki/Lokrum . Cette île, recouverte d’une forêt, est un bel endroit pour faire une promenade ou pour faire des saucettes dans l’eau claire de l’Adriatique.

De plus, un soir, j’ai fait une excursion gastronomique, pour aller manger dans un restaurant rural. Une voiture est venue me chercher au centre de Dubrovnik et, accompagnée de deux jeunes étudiantes françaises, j’ai mangé un repas traditionnel croate. Il s’agissait d’agneau cuit sur le barbecue. L’agneau n’était pas remarquable mais la conversation avec les deux jeunes françaises était très agréable!

Dubrovnik est une superbe ville mais elle est envahie par les touristes. Je suggère de la visiter hors de la haute saison et, comme les bateaux de croisières ne viennent que les weekends, faites le pendant la semaine. Votre expérience sera plus agréable.

En soirée, une fois les croisiéristes partis, la vielle ville est beaucoup plus tranquille et il est très agréable de s’y promener tranquillement, que ça soit sur la rue principale ou sur les petites ruelles qui en partent. 

Soyez aussi avisés que c’est une atmosphère hyper romantique …

Mostar

Pour me faciliter la vie et aussi pour avoir un peu de compagnie j’ai acheté une excursion en minibus pour aller visiter Mostar en Bosnie Herzégovine (BH).  En embarquant dans le minibus j’ai tout de suite eu l’impression que ça ne serait pas une journée très sociale, seulement que des couples, personne qui me dit bonjour ou qui répond à mon bonjour. Il doit être trop tôt le matin!

Depuis l’explosion de la Yougoslavie les frontières sont un peu compliquées, il a fallu passer trois frontières pour aller à Mostar. Croatie à BH, BH à Croatie et retour en BH. Une chance que les contrôles ne sont pas très lourds sinon on aurait pu perdre beaucoup de temps. Mais c’est quand même assez spécial que la Croatie soit coupée en deux par une bande de terre appartenant à la BH qui lui donne 25km de côte. Il y a d’ailleurs un pont en début de construction qui va permettre de réunifier la Croatie.

Ce n’est pas juste les frontières mais aussi la situation politique qui est encore compliquée en BH. Il y a trois groupes religieux qui se côtoient (Orthodoxes, Catholiques et Musulmans) et lorsqu’on demande aux habitants de se définir ils répondront qu’ils sont Serbes, Croates et Bosniaques respectivement selon leur religion et ce même si ils habitent tous en Bosnie.

De plus la structure politique n’est pas encore tellement établie, présentement à tous les 4 mois il y a une alternance au pouvoir entre les trois différents groupes.

La ville de Mostar l’a eu difficile pendant la guerre. Je devrais dire les guerres car, au début, les Croates et les Bosniaques étaient alliés pour se défendre contre les Serbes et Monténégrins et, une fois cette guerre terminée, alors une nouvelle guerre a commencé : entre les Croates et les Bosniaques.

Ce qui a fait que de 1991 à 1995 80% de Mostar a été détruit, incluant le pont historique au centre de la ville qui datait du 15ieme siècle. La ville a été partiellement reconstruite et la vielle ville et le pont restauré mais, un peu partout, il est possible d’observer des édifices en ruines ou des impacts de projectiles sur les murs.

La cohabitation ne semble pas totalement facile, la ville est séparée en deux, les chrétiens d’un côté et les musulmans de l’autre. Il y a même des numéros de téléphone d’urgence différents selon la section dans laquelle on habite.

Le vieux Mostar est très petit mais charmant et le pont, avec la rivière à 25m plus bas, est magnifique. C’était une belle visite. 25m c’est haut mais il y a quand même des plongeurs qui plongent la tête la première du haut du pont. Il y a même une compétition de plongeon l’été. Ça ne se termine pas toujours bien …



Nous avons aussi visité une mosquée et une maison turque datant d’environ 500 ans. Cette dernière m’a donné un aperçu de ce que je pourrai découvrir une fois en Turquie. J’ai hâte!



On nous a parlé de la cérémonie du café. Si le café était servi chaud aux invités, cela voulait dire qu’ils étaient les bienvenus. S’il était servi froid, c’était au contraire un signal leur indiquant qu’ils devraient rapidement quitter.

Si une jeune femme trouvait un homme de son goût il était coutume qu’elle mette du sel dans le café qu’elle lui servait. Si l’intérêt était réciproque, l’homme buvait le café. Sinon il devait se trouver un prétexte pour ne pas le boire.

Pleins de trucs pour ne pas avoir à se dire des choses directement! (Et moi, ne buvant pas de café, je serai invisible)

Justement, au sujet de se dire des choses, notre guide n’avait pas le droit de nous parler de la guerre ou de politique, c’était des sujets trop sensibles. Elle avait quand même de la misère à se retenir.

Malheureusement j’ai l’impression que cette région risque de s’enflammer à nouveau dans le futur, il y a encore beaucoup de tensions …

Monténégro

Le départ vers le Monténégro est un peu stressant, le chauffeur d’autobus, un grand mince moustachu,  a l’air de se pomper rapidement et il y a un peu de confusion parce qu’il faut payer 1 euro supplémentaire, directement au chauffeur, pour chaque pièce de bagage en soute. J’avais déjà lu cela quelque part alors ça ne me surprenait pas mais un américain, profile petit boxeur, ne comprenait pas et était un peu agressif aussi …

Tout le monde s’est éventuellement calmé mais ça a eu le temps de me donner des grenouilles dans le ventre!

Il y avait plusieurs options de tours organisés du Monténégro à partir de Dubrovnik, des tours d’un jour (le Monténégro est petit!) mais ça me tentait d’explorer le pays à mon rythme même si je sais qu’il y a des choses que je ne pourrai pas voir car les autobus publics ne se rendent pas partout.

La route pour aller au Monténégro est très spectaculaire, tantôt en corniche, tantôt au bord de l’eau, tout le temps bordé de grandes montagnes. C’est une bonne idée de s’assoir du côté droit de l’autobus … sauf si on a le vertige. Malheureusement les autobus publics n’arrêtent pas pour qu’on puisse prendre des photos.

Kotor

Kotor, ma première destination, est un autre village médiéval fortifié mais a deux caractéristiques importantes qui le différencient de Dubrovnik. Premièrement il est situé au fond de la baie de Kotor plutôt que sur le bord de la mer, et cette baie est d’une incroyable beauté.  Bordée montagnes qui sont de plus en plus hautes (incluant une grande montagne plutôt foncée, donnant sans doute son nom au Monte Negro) la baie, très grande mais étroite, ressemble à un fjord. Il semble que, techniquement, on n’a pas le droit d’appeler ça un fjord mais ça serait plus un « canyon inondé d’une rivière désintégrée ».  

Peut-importe c’est quoi le bon terme, c’est beau, ok?

La deuxième différence est au niveau des fortifications. Comme la vielle ville est adossée à une grande montagne, l’arrière des fortifications grimpe jusqu’au sommet de la montagne. Cela n’a pas dû être évident à construire et encore moins à patrouiller.

À l’arrivée au terminus d’autobus, un peu hors de la ville, je vois pour la première fois de ce voyage,  un nouveau phénomène, des habitants qui attendent à la station pour offrir des chambres ou des appartements à louer. Ils parlent presque pas anglais et ont des photos, souvent très mauvaises et sombres, et des plans, incompréhensibles, pour montrer où est leur appartements. Un peu de marketing pourrait aider. Une grand-mère pas mal frétillante veut vraiment que je loue son appartement, elle saute sur place pour attirer mon attention. Je me fais offrir des prix de 10 à 15 euros et comme je ne prends pas de décision rapidement la compétition commence et les prix baissent jusqu’à 8 euros la nuit.

Tous les appartements sont bien sur supposément à deux minutes d’ici et de la vielle ville de Kotor et ont tous l’Internet …

Mais je ne sais pas encore si je désire passer la nuit ici, je cherche un endroit où je pourrai passer au moins 3 nuits et je trouve que Kotor est un peu enclavé pour aller faire des excursions. Aussi, je viens de passer quelques nuits dans une ville médiévale fortifiée alors ça serait un peu répétitif.

Je décide donc de prendre une photo de l’horaire des autobus au départ de Kotor et d’aller me promener avec mes sacs dans le vieux Kotor pour me faire une idée de la ville. En quittant la station grand-mère apparait magiquement à mes côtés et m’invite à aller voir son appartement, sans obligations, à deux minutes d’ici. Je dis ok et je commence à marcher avec elle mais, étrange coïncidence, un chauffeur de taxi marche devant moi et dit « taxi 2 euros » au même moment ou grand-mère s’arrête, lève sa jupe et me monte ses genoux enflés.

Elle préfère ne pas marcher jusqu’à l’appart.

Même si je trouve qu’elle fait pitié je commence à me dire que son appartement est peut-être plus loin que je le pensais et décide de retourner à mon premier plan, aller visiter la ville et me faire une idée. Désolé grand-maman.

Kotor est vraiment une belle ville médiévale, j’ai aimé me perdre dans ses petites rues tortueuses. En plus la vielle ville semble habité et pas juste une parure touristique. Quoi que ce ne soit pas certain, j’ai lu que la vielle ville était très, très bruyante la nuit avec les bars qui font jouer de la musique très tard …

Et il n’y avait qu’un navire de croisière …

J’ai profité de ma visite pour dîner sur une terrasse situé dans une belle place et j’ai mangé … des fajitas! Comfort food! Ça a fait beaucoup de bien, ils étaient bons et je m’ennuyais de la nourriture mexicaine.

Mais, bon, je décide de repartir vers ma prochaine étape, Budva, un peu mieux connectée au niveau routier et reconnue, en été, pour être une destination « party » sur l’Adriatique.





Budva

Alors un autre autobus vers Budva et je débarque, encore une fois un peu à l’extérieur du secteur touristique.  Mon premier apperçu n’est pas très bon, je n’ai pas vu la vielle ville mais je vois pleins d’hôtels et d’édifices à appartements qui ne sont pas très beaux. Je ne vois pas non plus la mer.

Je vais au bureau d’information touristique pour demander un plan de la ville et il faut payer pour en obtenir un qui est très gros et qui ne répond pas à mes besoins. Je leurs demande de l’aide pour me trouver un appartement (personne n’attendait à cette station), en spécifiant mes critères, dont l’accès Internet (nécessaire pour planifier la suite de mon voyage, encore plus important pour y passer quelques jours) et après quelques coups de fil une dame vient me chercher pour me montrer son appartement, à 15 euros la nuit, à 5 minutes de la station et supposément à 5 minutes de la plage et 10 minutes de la vielle ville.

Rendu à l’appart, qui est très correct mais un peu plus loin qu’indiqué, j’essaie l’Internet et … pas d’Internet. Après plusieurs tentatives, la fille de la propriétaire essai de faire marcher l’Internet et ça ne marche toujours pas. Ils finissent par me dire « ok, good bye ». Hmmm, un peu bête.

(Ceci est vrai pour pas mal toute mon expérience slave à date, les contacts sont plutôt brusques et froids)

Je vais dans un autre bureau d’information touristique (c’est difficile de savoir quel bureau est officiel versus une agence), plus près, pour demander un autre appartement, et là un homme vient me chercher en voiture pour m’amener à quelques pas du bureau. L’appartement est super et le proprio est beaucoup plus gentil, entre autre parce sque es témoins lors de son mariage étaient montréalais,  mais, encore une fois, lorsqu’il est temps d’essayer l’Internet … Ça ne marche pas! Il me montre d’autres appartements, plus près de son antenne mais ça ne fonctionne toujours pas. Il me dit que ça marchait pourtant il y a deux ans … 2 ans?

Je repars donc avec mes sacs et cette fois-ci je vais vers la plage avec l’idée de me trouver un hôtel sur la plage ou dans la vielle ville.

La plage est … beurk. Des rangées de chaises sur du sable caillouteux, longée par une piste en béton qui est elle-même bordée par de nombreux restaurants, cafés et, surtout, bars.

Je marche vers la vielle ville et, malgré qu’elle soit belle, je ne trouve pas d’hôtel et m’aperçois, encore une fois, qu’il ne semble qu’y avoir des boutiques, des restaurants et des bars.

Qu’est-ce que je fais? Mon plan, datant de ce matin, était de passer 3 nuits à Kotor et 2 nuits à Budva et là je viens de faire les deux dans la même journée. Je regarde ma photo de l’horaire des bus de Budva et je vois que si je me dépêche je peux prendre un autobus pour quitter le coin …

Nikšić

C’est ainsi que je me retrouve dans l’autobus pour aller vers NikšIć, la deuxième plus grosse ville du Monténégro. Ça veut dire une ville d’environ 60,000 habitants. Ce n’est pas gros le Monténégro!

J’avais lu sur Internet, ces derniers jours, que NikšIć n’était vraiment pas une destination touristique mais un endroit à partir duquel on pouvait aller ailleurs. Mon idée, maintenant, est d’aller dans les montagnes pour explorer l’arrière-pays monténégrin et NikšIć pourrait être une bonne ville étape pour cela. En fait c’est cela où la capitale et l’autobus passe par la capitale alors si j’ai un coup de cœur je pourrai toujours y descendre.

En montant dans l’autobus je demande au chauffeur combien de temps ça prend pour se rendre à NikšIć et il me fait un signe de tête négatif et s’en va ailleurs. Hmmm, il ne parle pas anglais ça à l’air. Une gentille monténégrine a heureusement remarqué l’échange et me dit que ça prendra environ 2h30.

Hmmm, il est maintenant 17 :00, ça va m’amener tard, à la noirceur, à NikšIć et je ne connais rien de cette ville. On verra.

La première partie du trajet est assez spectaculaire, une longue montée en lacets sur une petite route étroite.

Rendu à Podgorica, la capitale, je ne vois rien qui attire positivement mon attention (et les buildings de l’ère communistes font plutôt le contraire), en fait je ne vois même pas de centre, le terminus d’autobus semble être vraiment mal situé.  Je reste donc dans l’autobus jusqu’à NikšIć.

Rendu à destination, je débarque et je demande où je peux trouver un hôtel et on me répond que l’hôtel dont j’avais vu le nom sur une affiche est pas mal loin, quelques kilomètres, mais que je peux en trouver un en sortant de la station et en marchant vers la gauche.

C’est ce que je fais … C’était quand même plus qu’un kilomètre mais en essayant de trouver des rues animées et en suivant les directions pour le centres et en m’arrêtant quelques fois pour demander où il y a un hôtel, je fini par y arriver. Il s’agit d’un vieil hôtel en béton qui n’a sans doute jamais été rafraichi depuis la fin du communisme. Mais, bon, ça va faire l’affaire.

Lorsque j’ai demandé de l’information dans la rue, la plupart du temps personne ne parlait anglais mais quand j’ai commencé à demander à des jeunes, là ça allait bien. Je me suis même fait répondre « of course I speak english » par une belle jeune monténégrine lorsque je lui ai posé la question. En fait, contrairement à ses ainés elle a même été très polie en me souhaitant un très beau séjour dans sa ville. Wow.

Une chose m’a frappé dans la rue … la grandeur des jeunes! Les jeunes femmes, que j’ai remarqué plus que les jeunes hommes ;-), sont très grandes, beaucoup plus que leurs parents. Ce n’était pas rare que je croisais des femmes plus grandes que moi. Et, même grandes, la plus part portaient des talons très hauts, aiguilles ou pas.

Et j’ai eu l’occasion d’en voir un bon échantillonnage, marchant par une rue très achalandée, la rue des bars. C’est étrange, probablement une trentaine de bars côtes à côtes sur la même rue avec foule dans les bars et dans la rue.

Mais aucun restaurant. J’ai cherché, je me suis promené un peu, et je ne trouvais pas de restaurants, seulement que des bars et des cafés dans lesquels personne ne mangeait. Aussi, plusieurs crèmeries. Mais des restaurants, niet!

J’ai finalement mangé dans le pseudo restaurant situé au-dessus d’un super marché.

Fin

Mon objectif à partir de NikšIć est d’aller encore plus haut dans les montagnes pour voir le canyon de la rivière Tara, supposément le deuxième plus grand canyon du monde (seulement 200m de moins profond que le Grand Canyon) et aussi essayer de trouver un opérateur pour aller faire du canyoning dans le canyon Nevidio. En sachant que nevidio veut dire « pas vu » et que je n’ai pas réussi à trouver d’opérateur sur Internet, il n’est vraiment pas sûr que je vais voir ce dernier canyon mais, pour le savoir, …

Il faudra lire mon prochain blog.

Au plaisir,

Sylvain
PS: Vous vous dites peut-être "et Madrid"? Cela sera pour une autre fois!