lundi 3 octobre 2011

Monténégro ... Fin!


Après une nuit à Nikšić c’est le retour à la station d’autobus pour prendre un autobus vers le village de Žabljak dans le parc national de Durmitor situé dans le nord du pays.

En plus d’aimer particulièrement la montagne, deux choses m’ont attiré dans ce coin-là, le canyon de la rivière Tara et le canyon Nevidio.

Autobus? Est-ce que j’ai écrit autobus? C’était plutôt quelque chose qui ressemblait à un Econoline reconvertit avec des planchers en contreplaqués et du tapis au plafond, mur-à-mur. La route de montagne étant par section très étroite c’était probablement plus pratique qu’un gros autobus.
Žabljak

J’ai été surpris par ce petit village, il s’agit vraiment d’un village très rural et montagnard comportant surtout des maisons en « A » et quelques hôtels dont la majorité datent de l’ère yougoslave. D’ailleurs, dans le Lonely Planet, la description de ces hôtels est assez  directe : « lors de notre passage la majorité des vieux hôtels yougoslaves étaient fermés ou auraient dû l’être ».

En arrivant dans le village, à 1450m d’altitude, brrr, il fait froid, je suis allé au bureau d’informations touristique pour essayer de trouver un appartement à louer pour quelques jours. La préposée, gentille, m’a fait une proposition et c’est ainsi que je me suis retrouvé aux appartements Obradovic où j’ai habité pendant 3 nuits pour la modique somme de 15 Euro la nuit.

Et quel appartement, fraichement rénové, télé par satellite, Internet, écran plat 36 pouces et un immense bain. Le grand luxe quoi. Le propriétaire a même commencé par me faire visiter un appartement, à 30 Euro la nuit, encore plus grand et plus beau, comportant une douche avec plein de jets qui m’a quasiment fait craquer. Mais j’ai été raisonnable …

Je crois que j’ai bien fait de ne pas craquer car j’aurais peut-être été déçu, je ne crois pas qu’il y avait assez de pression d’eau pour faire fonctionner ce genre de douche et probablement pas assez d’eau chaude. En tout cas pas assez d’eau chaude pour remplir mon bain.

Justement, parlant de chaleur, à cause de l’altitude il fait pas mal froid ici, encore plus la nuit. Il y avait un super système de chauffage par calorifère et eau chaude dans mon appart mais pas encore fonctionnel. Aucun chauffage. J’ai passé la première nuit comme cela, bien emmitouflé dans mon lit et ai demandé du chauffage pour la deuxième nuit.
Avec un peu d’insistance j’ai pu avoir un calorifère électrique avec la promesse de l’arrêter avant de m’endormir parce que l’électricité est très couteuse…

Le propriétaire trouvait mon prénom trop difficile à prononcer alors il m’a donné un surnom … Canada!




C'est dans un restaurant de ce village que j'ai croisé mon premier couple Kindle! Qu'est-ce qu'un couple Kindle? Un couple qui ont chacun leur Kindle (un lecteur de livre électronique) et qui passent tout le souper à lire, sans se parler. C'était un peu triste. Certains diront peut-être que lire La Presse pendant le petit déjeuner c'est la même chose mais comme c'est mon blog, c'est moi qui décide et je déclare que ce n'est pas pareil!

Qu'est-ce que j'ai fait pendant ce temps-là, pendant que je soupais, à part regarder le couple qui ne se parlait pas? Vous avez sans doute deviné, je lisais moi aussi sur mon Kindle.

Black Lake
Il y a pas mal de sentiers de randonnées qui partent du village et certains mène vers deux lacs creusés par les anciens glaciers qui s’appellent Black Lake. En fait il y a le petit lac et le grand lac. À la fonte des neiges, le petit lac se jette dans le grand lac. Un peu plus tard dans la saison, c’est le contraire, le grand lac se déverse dans le petit lac. Et, lorsque le niveau de l’eau a assez baissé, une petite bande de terre sépare les deux lacs. À partir de ce moment le petit lac est isolé et son niveau se met à baisser rapidement car il y aurait un siphon (« abyss » dans la description) par où l’eau s’échappe.

Un autre phénomène particulier est que sur la face de la montagne qui borde le petit lac il y a un réseau de cavernes non accessibles dans lesquelles, au printemps, coulent des cascades. Comme ces cavernes sont  normalement vides d’eau elles produisent des bruits étranges lorsqu’elles se remplissent … Bruits qui se nomment, si j’ai bien compris, les pets de Céline.
J’ai fait deux randonnées dans ce coin-là, une pour faire le tour des deux lacs et une autre, par erreur, pour aller jusqu’au sommet de la montagne dominante. Je ne m’y suis pas rendu, n’étant pas préparé pour une si longue randonnée mais cela m’a permis d’atteindre une crête à partir de laquelle j’avais de belles vues.

Juste avant de partir pour la petite (2.5 heures) randonnée pour faire le tour du lac mon proprio m’a intercepté et m’a invité à prendre un verre avec lui, une tradition quotidienne dans son village. Il m’a servi un verre d’un alcool fait à partir de plantes par son père, dans un autre village. C’était … puissant.

Tellement puissant que la randonnée qui a suivi, qui devait être facile, a été pas mal difficile tellement mes mollets étaient en panne.






Le Canyon de la Rivière Tara
Ce canyon  est le plus profond d’Europe et, avec une profondeur maximale de 1300m, serait aussi le deuxième canyon le plus profond du monde, à 200m d’égaler le Grand Canyon.

La façon privilégiée d’en faire l’exploration est en faisant une excursion de rafting de deux jours. Je souhaitais pouvoir faire cette excursion en kayak mais ça a été trop compliqué à organiser. Rendu sur place, lorsque je me suis renseigné, après avoir fait un peu de ping pong avec des agences, j’en étais rendu à pouvoir me faire prêter un kayak mais il aurait fallu que je me débrouille seul et je ne pourrais faire qu’une descente de quelques heures.

Hors il était hors de question que j’aille faire du kayak sur une rivière inconnue dans un canyon sans être accompagné d’un guide, même si la préposée me disait que le courant ne serait pas si fort que cela.

Je décide donc de me rabattre sur le rafting mais, surprise, impossible d’en faire seul, il n’y a des descentes seulement que pour des groupes et je ne peux pas me joindre à un groupe.

Heureusement que j’en ai parlé avec mon propriétaire. En fait, parler est un grand mot car la communication en anglais était assez difficile. Mais, quand même, il a pu contacter un de ses amis et j’ai pu me joindre à un groupe pour faire une descente.

Groupe super gentil, en fait, un couple d’irlandais qui voyageaient avec leurs deux enfants adultes et qui ont été très sympathiques avec moi.

Cette descente, le trajet cours d’une demie journée, ne m’a pas permis de voir les parties les plus spectaculaires du canyon mais a tout de même été agréable et m’a donné l’occasion de voir un peu de quoi avait l’air ce canyon. Une des grosses différences avec le Grand Canyon est qu’on n’est pas dans le désert ici, donc les flancs du canyon sont boisés lorsque la pente n’est pas trop forte.








L’eau de la rivière était très froide mais je m’y suis quand même baigné après la descente et j’ai même réussi à entrainer la belle Irène dans ma baignade. Je crois qu’elle a été surprise par la température de l’eau et s’en souviendra longtemps.
Ce genre de chose est en train de devenir une spécialité, j’ai déjà entrainé des français à prendre un bain dans de la neige folle à Chamonix. J’y avais gagné le surnom de « canadien fou ».

Après l’excursion on a eu droit à un super lunch : Dans mon cas un poisson entier, parfaitement cuit.

De retour au village ça a été le temps de faire les adieux à la famille irlandaise.
Et brrrr, une chance que j’ai réussi à avoir du chauffage ce soir-là car j’ai eu de la misère à me réchauffer suite à la baignade.

Canyon Nevidio
J’avais trouvé un peu d’information au sujet de ce canyon sur Internet et était entré en contact avec un club de canyoning qui m’avait suggéré de me servir de Žabljak comme base pour faire le canyon. J’avais cru comprendre qu’il serait possible de faire le canyon avec le club mais les difficultés de communication rendaient cela plutôt incertain. Ils ne répondaient pas rapidement aux emails et lorsque je les ai appelés leur niveau d’anglais n’était pas assez bon pour qu’on se parle.

Lors de ma première visite au bureau d’informations touristiques la, gentille, préposé m’avait dit qu’il était possible de faire du canyoning et qu’ils pourraient m’arranger cela. Mais comme j’étais en contact avec le club je n’ai pas confirmé à ce moment. J’avais vu aussi qu’une agence de tourisme offrait cette activité mais à toutes les fois que j’allais à l’agence elle était fermée.

Après ma journée de rafting, n’ayant toujours pas réussi à confirmer une sortie avec le club et trouvant que les problèmes de communication faisaient qu’on tournait en rond j’ai décidé de faire affaire avec le bureau d’information touristique.
Je suis alors tombé sur une collègue de celle que j’avais vu en arrivant. Et laissez-moi vous dire que mon expérience a été très, très mauvaise. J’ai rarement eu un aussi mauvais service. Je me suis fait dire que cette activité était faite dans une autre municipalité et qu’il faudrait que je voie là-bas. Pas question d’appeler pour moi. Je ne savais même pas où aller car cette autre municipalité ne semble vraiment pas être touristique et il faudrait que je prenne l’autobus pour aller là et il n’y a peut-être même pas d’hôtels.

Je lui dis qu’une agence d’ici offre le service et lui demande si elle peut les appeler mais ne réponds qu’elle n’a pas le numéro. Ce n’est pas grave, je l’ai justement sur moi. Je me fais répondre qu’ils ne travaillent pas avec eux et qu’elle ne les appellera pas. Le tout avec un air bête …

Ça va mal.

Je marche donc jusqu’à cette autre agence et, surprise, il y a quelqu’un. Il y a une belle affiche qui décrit le canyoning et qui donne même le prix pour une sortie, de une à cinq personnes. Je demande des renseignements à la dame qui est là, dans son nuage de fumée, et …

Ils ne sortent pas pour une personne. Elle me dit que l’affiche lui apporte plus de trouble que d’autre chose et que pas grand monde font du canyoning et elle se lève, va devant le commerce et arrache l’affiche!

Quand j’insiste un peu elle me dit que son guide, de toute façon, n’est pas au pays présentement.

Ça va de plus en plus mal. Ça regarde mal pour ma sortie et je commence à penser que le canyon, pour moi, portera bien son nom … Nevidio voudrait dire « pas vu ».

Je recommence à avoir espoir lorsque je reçois un email du club me disant qu’ils pourront faire du canyoning ce samedi avec moi et, après d’autres échanges, qu’ils pourront venir me chercher à mon appartement. J’apprends en même temps qu’ils sont situés à NikšIć … L’avoir su j’aurais réglé tout cela pendant que j’y étais.

Cette confirmation a été faite le jeudi soir mais ils devaient m’écrire vendredi soir pour me dire à quelle heure ils viendraient me chercher. 23 :30, au moment où je me couche, toujours pas d’email. Je me suis un peu découragé et j’ai préparé mon plan B pour le lendemain, reprendre un autobus pour NikšIć à 11 :00 du matin.

Le samedi matin, en me levant, je vois qu’ils m’ont finalement écrit et qu’ils viendront me chercher à 10 :30 le matin et, effectivement, ils sont là à l’heure. Youppie!

Le trajet vers le canyon est très silencieux, malgré le fait qu’ils se débrouillent un petit peu en anglais ils ne semblent pas vouloir faire la conversation.

Sur le site ils me donnent mon équipement et même une paire de chaussure spécialisée pour le canyoning faite par la compagnie 5-10. Tous les guides que j’ai eues cette année avaient ce type de chaussures et je les enviais. Avoir eu de la place dans mon sac j’en aurais acheté une paire.  Sans vouloir passer pour un geek à chaussures, la différence de confort et de prise sur les roches mouillées était vraiment très grande.

Après avoir mangé un sandwich nous commençons le canyon, dans une eau très, très froide. Une chance que nous portons des wetsuits complets.

Je ne sais pas si c’est la température de l’eau ou le rythme ultra rapide que le groupe de 3 personnes qui m’accompagnent, habitués de ce canyon, adopte mais je trouve que je me fatigue très rapidement. Je me demande comment je ferai pour faire la descente complète, que j’évalue à 5 heures dans l’eau.

C’est finalement un canyon plus facile que je pensais, aucun rappel, beaucoup de sauts, un peu de nage, pas de toboggans, et, surtout, d’une durée de deux heures.

Certains sauts étaient … intimidants. Entre autre un saut de 9m, c’est pas mal haut, qui m’a fait découvrir que ce n’était peut-être pas une bonne idée d’utiliser le plat de ma main pour amortir mon entrée dans l’eau. Ça marche lorsque le corps prends moins de vitesse mais, de 9m, ça m’a fait un spectaculaire flat de la main et, depuis, j’ai un bleu dans la paume, sans doute des vaisseaux sanguins qui ont éclatés …

J’ai aussi connu un autre style de flat, lors d’un autre saut presqu’aussi haut. Le flat de couilles, même à travers mon wetsuit. Heureusement que c’était protégé par mon wetsuit. Vous serez sans doute soulagés de savoir que je n’ai ni bleu ni vaisseau éclaté. Ouf.













Une fois rendus à la fin du canyon, surprise, c’est le temps du remontant (encore un alcool artisanal) et, pour en favoriser l’absorption, de chocolat très sucré. Sur un estomac maintenant vide …
Qu’est-ce qui est arrivé? Le remontant m’a descendu dans les mollets (et eux sont descendus dans mes talons) et la remontée hors du canyon, très pentue, m’a été très pénible. Mais j’en suis arrivé à bout, à mon rythme.

Mon escorte de canyoning a eu par la suite la gentillesse de me ramener à NikšIć où on m’a offert un verre dans un bar appartenant au guide de canyoning et on m’a même remis un cadeau, un porte-clés à l’effigie du canyon Nevidio. Dommage que je n’aie plus de clés à mettre dedans.

Étant arrivé plus tôt que prévu à NikšIć, j’ai décidé de ne pas y passer la nuit et de plutôt prendre l’autobus pour la ville de Cetinje.

Cetinje

Cetinje est le site de l’ancienne, jusqu’en 1946, capitale du Monténégro. Bien que cet endroit n’a jamais été habité par plus que 10,000-15,000 personnes, on y trouve plusieurs bâtiments d’anciennes ambassades, des demeures très cossues côtoyant des maisons en ruines et le palais présidentiel toujours en utilisation.




 J’ai choisis dette destination parce que je n’avais pas le goût d’aller à la capitale qui ne semble pas particulièrement attirante.
Cetinje est aussi au pied du mont Lovcen, une montagne mythique pour les monténégrins, au sommet duquel est installé un mausolée en mémoire d’un ancien roi. J’ai pris un taxi à partir de Cetinje pour aller au sommet et aussi aller voir un panorama sur la baie de Kotor et, le chauffeur sympathique, j’ai décidé de retenir ses services pour aller directement à l’aéroport à la fin de mon séjour plutôt que d’aller passer une nuit à Podgorica, la capitale.
Le panorama au sommet de la montagne était vraiment magnifique et permettait de constater à quel point le Monténégro est un pays de montagnes. Comme la visibilité était excellente et que le Monténégro est un petit pays, je suspecte que j’avais sous les yeux presque l’entièreté du pays.






Le chauffeur ne parlait presque pas anglais mais c’est quand même la personne la plus sympathique et qui faisait le plus d’effort pour communiquer avec moi (et qui répondait le mieux à mes efforts) que j’ai rencontré au Monténégro.
... Jusqu'à ce que je trouve un super bon petit restaurant à Cetinje où le propriétaire m'a parlé du pain maison, du fromage qu'ils achètent directement d'une fermière qui n'en fait que pour eux, de la salade de pieuvre qui est son met préféré et du tiramisu au menu du dessert fait par sa mère.
J'aime vraiment cette ville.
C’est ainsi que c’est terminé mon séjour au Monténégro.

Futur
Je quitte maintenant le Monténégro, par avion, pour aller directement à Istanbul où j’espère passer deux semaines dans un appartement. À Istanbul j’aurai de la visite, des amis, Martin et Julie, habitant à Dubaï ont décidés de venir y passer un long week-end pendant que j’y serai. Nous allons même tous ensemble prendre un cours de cuisine turque.

En plus, à travers Couchsurfing et des amis communs je connais déjà du monde à Istanbul, cela devrait m'aider à apprivoiser la ville.
Et l’apprivoisement va devoir se faire … je vais passer d’une ville de 13 milles habitants à une mégapole de 13 millions d’habitants. Ça risque d’être un choc! Mais on va voir comment je vais aimer cette ville, une des raisons de mon passage est de l’explorer pour voir si ça serait un endroit agréable où passer quelques mois le printemps prochain.
Ça vous tente de venir faire un tour à Istanbul pour me visiter? C’est une super bonne idée! Il y a justement des vols directs Montréal-Istanbul avec Air Transat à 280$ taxes incluses. Il faut quand même que je précise qu’il s’agit d’aller-simples et aussi que c’est le dernier vol d’Air Transat vers Istanbul pour la saison Alors le retour pourrait être plus difficile!

Après Istanbul je devrais faire un tour de villes européennes (Vienne, Prague et Berlin) avant de prendre, fin octobre, un vol pour l’île de la Réunion.

À suivre dans de prochains blogs …

Au plaisir,
Sylvain

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