mercredi 9 mars 2011

Merida - Palenque - Aventures en Autobus

Merida
À environ 5 heures d’autobus de Playa del Carmen se trouve la ville de Merida, capitale du Yucatan. Il s’agit d’une vraie ville – pas une station touristique – de pas loin d’1M habitants. Mon auberge est située dans le centre historique, dans une maison du 18ieme siècle.  Maison est un peu un grand mot car il y a une bâtisse faisant la façade sur une rue achalandée et une grande cour avec d’autres bâtiments, dont ma chambre. Et aussi une grande piscine, très pratique compte-tenu qu’il fait dans les 35 degrés à tous les jours. Les nuits sont plus fraîches, ce qui est très bien pour dormir vu que je n’ai pas pris de chambre avec air climatisé. Ma chambre, privée, avec salle de bain partagée à l’extérieur de ma chambre (et en bonne partie à l’extérieur tout court) me coute moins de 20$ par nuit, petit déjeuner inclus.
C’est un petit oasis de tranquillité au cœur de la ville, on entend les oiseaux plutôt que la circulation.



Je suis arrivé juste à temps pour le carnaval, ce qui est un beau hasard.
Ville coloniale, Merida a été construite sur le site d’une ancienne cité Maya. D’ailleurs, les pierres des temples Mayas qui y étaient situés ont été recyclées par les espagnols  pour construire la cathédrale et plusieurs autres édifices.


Il y avait beaucoup d’excursions à faire dans le coin, beaucoup de ruines de temples mayas, mais je ne me sentais pas tellement « ruine » pour l’instant, en sachant que j’aurai l’occasion d’en voir plus tard dans mon voyage.
Le coût de la vie ici semble être pas mal moins élevé qu’à la Riviera Maya. Je dirais que l’hébergement et les hôtels en général coutent 50% moins cher, la nourriture et les transports locaux me semblent aussi moins chers.
Il semble y avoir un intérêt de la part d’étrangers pour acheter des propriétés ici, compte tenu de la qualité relative de la vie à Merida.
Lorsqu’on voyage seul, beaucoup de la perception d’une ville dépend des rencontres qu’on y fait et des conversations qu’on y a. Il y avait une ambiance plutôt indépendante à l’hostel et je n’ai pas vraiment connecté avec personne, sauf peut-être le soir du carnaval ou on est sorti en groupe. Au moins il y avait des cours de Salsa à tous les soirs, mais malgré ça, je n’ai pas eu beaucoup de plaisir à Merida à cause de l’ambiance à l’hostel.
Los 3 Cenotes de Cuzama
Encore des cenotes!
Ne trouvant pas personne pour faire l’excursion avec moi, j’ai fait cette excursion moi-même, sans guide. J’ai pris un taxi collectif de Merida jusqu’au petit village de Cuzama, un trajet d’une heure. Cela aurait pu être difficile à trouver avec une voiture louée car je n’ai pas vu beaucoup de signalisation routière.
De là, il fallait prendre un genre de moto taxi, un peu comme les tuktuks asiatiques, sauf qu’au lieu de se faire tirer, on se fait pousser par une demie moto. Toujours pas d’indications à ce point. Après 15 minutes de route, il y a une pancarte qui annonce les cenotes … et le mextuk continue et ne s’arrête pas.  

Un peu plus loin, on arrive à un endroit où il y a une petite voie ferrée qui entre dans la forêt (dans la jungle?).  Il y a des petits chariots en bois, avec des roues de chemins de fer. En fait, il y a environ 10km à faire dans un petit chariot, tiré par un cheval, sur le chemin de fer, pour se rendre au cenotes. Et, comme il n’y a qu’une voie, lorsqu’un chariot en rencontre un autre à contre sens, il faut qu’un des deux dérailles et s’enlève du chemin. C’est arrivé à plusieurs fois. À certains endroits il y a des aiguillages que mon conducteur de chariot change avec ses pieds sans qu’on s’arrête. J’ai aussi remarqué que ça pouvait rapidement virer mal, ayant vu un chariot dérailler accidentellement parce que le cheval  s’était emballé. Les deux passagers se sont retrouvés à terre, sans blessure heureusement. Il faut dire que les vitesses sont plutôt basses.

Ce réseau de rail avait été mis en place pour aider la culture d’une plante dont la fibre était utilisée pour faire des cordages jusqu’à la deuxième guerre mondiale, quand le nylon l’a remplacé. C’était l’exportation principale de toute la région. Le rail alimentait une usine qui a continué à opérer jusqu’en 2002, quand  l’ouragan Isidore l’a détruite. Depuis, le rail est utilisé pour faire visiter les cenotes. Cela donne aussi une source de revenus aux habitants locaux qui ne travaillent plus à l’usine.
Les cenotes étaient vraiment magnifiques. Certains n’étaient qu’accessible qu’en descendant une échelle vertigineuse pour aller sous terre et se retrouver dans le cenotes. Compte tenu du manque de protection, je me demande à quelle fréquence il y a des accidents.
Une fois dedans … magique. Entre autre lorsqu’un rayon de soleil est passé par une faille dans la surface pour venir faire une colonne de lumière jusque dans le fond de l’eau et aussi se refléter au plafond. J’ai été chanceux, cela n’a duré que quelques minutes.


Après le cenotes, j’avais faim! Mon conducteur de Mextuk m’a suggéré d’aller au village, je crois qu’il était pressé de rentrer et d’attendre d’autres clients potentiels. J’ai eu beau chercher, je n’ai jamais trouvé d’endroit pour manger dans le village, d’ailleurs les habitants à qui je demandais semblaient se demander ce que je faisais là. Peut-être que le village s’est vidé suite à la fermeture de l’usine.
Carnaval
Avec un groupe de l’hostel, on est allé voir le défilé principal du carnaval. On s’est payé des places en deuxième rangée sur le bord de la rue. Il faut dire que des entrepreneurs s’étaient installés tout le long du parcours avec des chaises et des stands de nourriture ou boisson. Le parcours étant sur plusieurs km, il y avait de la place pour accueillir beaucoup de monde.
Le défilé a duré environ deux heures, beaucoup de chars allégoriques et des invités d’un peu partout en Amérique latine.

Et après le défilé, qu’est-ce qu’on fait?
So you think you can dance?
Les mexicains dansent dans la rue. Il faut dire qu’à tous les 500m, il y a des scènes sur lesquelles se produisent des groupes. Cette partie de la fête commence immédiatement après le défilé, tout le monde va dans la rue et danse. Y compris nous.
Je dansais avec mon groupe quand une petite vielle mexicaine laisse son partenaire et vient me prendre pour danser. Elle est rétive la mexicaine, je crois qu’elle veut me montrer à danser le merengue, mettons que c’est plutôt sportif pour mon lead. Il y a de grosses différences culturelles. Après une danse je lui dis merci et je retourne danser avec mon groupe. Quelques danses plus tard, elle revient me chercher et on danse encore un peu. Après la danse, cette fois-ci, elle se transforme en pieuvre et s’accroche à ma taille (sa tête ne m’arrive guère plus haut que mon nombril) et me dit quelque chose que je n’arrive pas à comprendre. Je la ramène vers mon groupe ou on m’explique qu’elle veut que je lui paie une bière, qu’on aille prendre une bière ensemble. Je sollicite du regard l’avis de ceux qui sont autour de moi, certains habitants à Merida depuis plusieurs mois,  et je crois percevoir un message plutôt simple … « Run ».
Un peu plus loin je vois Lucinka, une fille du groupe qui danse ou plutôt bondi comme une déchainée sur une cumbia entrainante. Je pars, bondis  vers elle et commence à danser avec elle en sortant tous mes moves. I’m dancing for my life. ;-) On a bien du fun à danser, j’en beurre épais, sous le regard méchant de la mexicaine … qui éventuellement s’en va ailleurs. J’ai remercie Luninka de m’avoir sauvé la vie ;-).
Palenque
Les voyageurs arrêtent à Palenque pour visiter des ruines Maya qui sont pas mal spectaculaires. Ayant pas mal voyagé, j’ai vu pas mal de ruines. Mais celles-ci, au milieu de la jungle, sont pas mal remarquables. Elles datent des années 600 à 750. Plus spectaculaires que Chichen Itza, moins que Angkor Wat. Il y a une trentaine d’édifices qui ont été rendus accessibles mais il y en a probablement encore un millier qui est caché par la jungle.

Comme la ville elle-même de Palenque n’a rien de spéciale, je suis allé dormir deux nuits à El Panchan, petite communauté un peu hippie dans la jungle. Je me suis retrouvé un peu plus creux que je pensais, mais c’est quand même très bien, j’ai une petite cabane, très humide, avec un ventilateur et le bruit de la jungle m’entoure.

D’ailleurs, comme El Panchan est près des ruines de Palenque, j’ai marché pour m’y rendre et j’ai pu voir des colibris, des papillons, des lézards et entendre des dinosaures.
En fait c’était des singes hurleurs qu’on entend tôt le matin et au coucher du soleil. Très, très impressionnant comme cri. C’est considéré comme étant l’animal le plus bruyant au monde. Ça doit être absolument terrifiant d’entendre cela par surprise lors d’une promenade dans la jungle. Vous voulez entendre cela? Cliquez Howling Monkeys Sound - NPR
La route vers San Cristobal de Las Casas
Une voyageuse, à l’hostel de Merida, avait raconté comment son autobus avait été pris pour cible par des tireurs, la nuit, sur la route entre San Cristobal de Las Casas. Il n’y a pas eu de blessés mais elle pouvait voir les trous de balles dans l’enveloppe de l’autobus. Cela a aussi retardé son arrivée car l’autobus a dû se mettre en sécurité et attendre une escorte de la police fédérale. Cette région, le Chiapas, est assez active au niveau politique et assez troublée. Les touristes ne sont pas d’habitudes pris en cible mais ça arrive. Pour éviter ce genre de problème, j’avais décidé de briser le voyage vers San Cristobal de Las Casas en plusieurs étapes et de les faire de jour.
Le dernier segment, Palenque – San Cristobal commence tôt, j’avais choisis un autobus partant à 0700 pour arriver tôt à San Cristobal, vers midi, et avoir plus de choix et de temps pour me trouver une chambre. Il faut dire que depuis le début du voyage je ne fais aucune réservation et j’arrive sur place et me trouve un endroit ou coucher selon ce que j’ai repéré par Internet les jours précédents.
Nous partons donc à 0700 et, une heure et demie plus tard, alors que nous roulions déjà depuis quelque temps sur une route en lacet, très étroite, dans les montagnes, avec des bouts de routes qui ont été emportés par des glissements de terrains, une voiture de police arrive en sens contraire et a une discussion avec le conducteur. À ce que je comprends, ça ne passe plus. Les habitants d’un village sur la route ont dressés des barricades et bloquent complètement la circulation. C’est un problème car la seule autre route alternative implique un détour d’environ 8 heures. En plus, pour s’y rendre il faut que l’autobus fasse un u-turn. Pas très facile sur une petite route de montagne. L’autobus roule lentement pendant un certain temps jusqu’à ce qu’on croise un chemin de terre et finalement fait le u-turn. Et nous sommes partis pour le détour de 8 heures.
Je suis  donc arrivé à 2000 à San Cristobal. Pas le moment idéal pour me trouver une chambre mais j’en ai trouvé un qui a fait l’affaire pour cette nuit-là. Il faut que je lève mon chapeau à la compagnie d’autobus ADO qui nous a pris en charge et nous a livré à destination malgré le grand détour. C’est certain qu’ils n’ont pas fait d’argent avec ce voyage.
Un leçon que j’ai tiré de cette aventure, toujours planifier pour ce genre de choses. J’avais sauté mon déjeuner, tellement il était tôt quand j’ai quitté mon hostel à El Panchan/Palenque . J’avais prévu me rattraper à San Cristobal. En fait, à part quelques petites affaires que j’avais à grignoter dans mon sac, je n’ai pas mangé jusqu’à 1900 ce soir-là, alors qu’on a fait un arrêt pour changer d’autobus. Je serai mieux préparé pour mon prochain voyage en autobus.
Au plaisir,
Sylvain

2 commentaires:

  1. Coucou,
    je n'ai pas besoin d'écouter ton clip de singes hurleurs, j'en avais entendu au Costa Rica et j'avoue que c'est tout un bruit. Surtout la nuit, car ils réveillent les autres animaux. Super!
    Bravo pour la cumbia!
    Amuse-toi bien à San Cristobal.
    xx

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