lundi 14 mars 2011

San Cristobal de Las Casas

Salut!
Je suis maintenant rendu à Puerto Escondido, sur la côte pacifique. Je vais probablement rester un petit bout de temps ici, c’est très charmant. Je vous en parlerai davantage dans un autre compte rendu, pour  le moment voici un compte rendu de la dernière semaine.
San Cristobal de Las Casas
Ville d’altitude, à environ 2200m, San Cristobal est très charmante, entre autre à cause de son centre historique, très bien préservé. Il y a plein de petites rues étroites et de maisons colorées. Et brrrr, il fait froid, surtout à l’heure à laquelle je suis arrivé. Le plan initial était d’arriver à midi et d’avoir en masse de temps pour choisir un hostel mais là, il est 20 :00, il fait noir. Deux voyageuses dans l’autobus, Myra et Goisa ont des réservations pour un hostel, je décide d’y aller avec elles. On prend un taxi, en s’assurant que le taxi sait où est l’hostel, les 2 filles n’ayant pas l’adresse avec elle. Sauf qu’il ne le savait pas vraiment alors on passe plus que 30 minutes à chercher dans les rues et s’arrêter pour demander des informations mais personne ne connait l’hostel. Finalement, on le trouve. Il a l’air bien mais il y a seulement des dortoirs de disponibles et ça ne me tente pas vraiment. On s’entend les trois pour faire une excursion ensemble le lendemain et je pars à pieds, seul, dans la noirceur, avec mes sacs, pour me trouver un hostel. Je ne sais pas si c’est tout le temps comme cela mais, de temps à autre, il y a des pétards qui explosent un peu partout dans la ville.
J’avais déjà repéré un hostel, sur Internet, que je trouve facilement. Ils n’ont pas de chambres simples libres, et elles sont très chères,  finalement je prends un lit en mezzanine d’un dortoir qui est libre. C’est supposé être un des meilleurs hostels du Mexique mais ça m’apparaît plutôt tranquille. Je passe la nuit-là et … je gèle! La température descend à 5 degrés Celsius et malgré des couvertures en extra et le fait que je porte mon chandail de kayak à manches longues, j’ai froid toute la nuit. Il faut dire que le chauffage est inexistant. En plus la chambre donne sur la rue et c’est très bruyant. Et l’échelle pour descendre en bas de la mezzanine me fait un peu peur, il me semble qu’il serait tellement facile de tomber là tellement l’espace entre le lit et l’échelle est exiguë.
Tout ça pour dire que, le lendemain matin, avant mon excursion, je déménage. Je visite une couple d’hostels, pour arriver à celui qui m’a été recommandé par des français pendant que j’étais à Merida. Le Gite del Sol, appartenant à un québécois qui est ici depuis 6 ans.  Pour le même prix, 130 pesos, que mon lit de dortoir, ici j’aurai une chambre simple et un choix entre 4 petits déjeuners différents! Il faut dire, qu’à date, lorsque le déjeuner est inclus il s’agit simplement de toasts, beurre, confiture et café. Ici il y a des omelettes, par exemple. MIAM!  En plus il y a le wifi directement dans la chambre, quand ça marche.
En plus, il y fait beaucoup plus chaud la nuit. Pas parce que ma chambre est chauffée mais plutôt parce qu’elle n’a pas de fenêtre qui donne directement sur l’extérieur.
Oh, il fait froid la nuit mais le jour, sous le soleil, c’est très agréable, avec des températures dans les 20-25 degrés.

Chamula
Le lendemain, avec une gang venant de l’hostel ou mes deux co-voyageuses sont installées, on va au village maya de Chamula. Ça tombe bien, c’est la dernière journée du carnaval. On y va en colectivo et on arrive au village ou il y a une grande fébrilité. Il y a une foule, que des hommes, sur la place centrale alors que les femmes sont sur le périmètre ou sur les toits des édifices environnants. Pour l’instant, il n’y a pas beaucoup d’activité, c’est plutôt lent, avec des parades de temps à autre sur la place.
En attendant, je vais visiter l’église du village. Le bâtiment est une église, mais il n’y a pas de prêtre qui la fréquente car les Mayas pratiquent un catholicisme spécial. Mon impression est que leur religion animiste a assimilé le catholicisme. C’est très apparent dans l’église et un peu troublant. Il n’y a pas de bancs, ni d’hôtel. Des figurines, grandeur nature,  de saints dans des coffres de verres sont installées sur le périmètre intérieur.  Et devant certaines, des groupes de mayas sont installés, assis sur le sol, et pries. Ils ont plantées des centaines, voire des milliers de chandelles un peu partout sur le sol. Il y a des braseros qui brulent de l’encens. Selon ce que j’ai compris, il y a une correspondance entre chacun des saints qu’ils prient et les anciens dieux (de la terre, du soleil, des champs, la lune, la fertilité, …). Ils peuvent prier devant Saint-Augustin mais en fait ils prient l’ancien dieu qui est représenté par Saint-Augustin. Près d’une autre église, dans un autre village maya, il y a un écriteau qui demande d’éviter les sacrifices de poulet dans l’église.
Très étrange et troublant. Plus sur Chamula à Wikipedia: Chamula
Photos
Les mayas n’aiment pas être pris en photo. Il est interdit de prendre des photos dans les églises ou de photographier les autorités religieuses. La pénalité est de risquer de se faire battre. Notre guide nous indique que beaucoup sont saouls (encore plus en cette journée de carnaval) et que la police l’est autant. D’ailleurs un touriste c’est fait battre parce qu’il a pris une photo pendant que j’y étais. Je ne l’ai pas vu mais quelqu’un dans le groupe l’a vu. Ayant lu là-dessus avant d’arriver et voyant cela confirmé, je n’ai pas pris de photos dans les villages maya et presque pas à San Cristobal.
Auparavant les mayas n’aimaient pas les photos car ils croyaient qu’on leur volait une partie de leur âme, mais, maintenant qu’ils ont aussi des appareils photos, ils ne veulent tout simplement pas qu’on les photographies. Entre eux ils se photographiaient pendant le carnaval.
Si vous cherchez pour Chamula dans Google images search, vous y trouverez de très belles photos. Cliquez ici pour ça


Carnaval
À un certain moment, ils ont mis, après avoir paradé, du foin sur la place centrale. Une fois un beau tapis de foin installé, ils y ont mis le feu. On parle ici d’une grande superficie, au moins 30m par 120m. Lorsque le feu a commencé à se propagé, il y a eu une ligne d’une trentaine d’homme qui courraient d’un bout à l’autre de la place, en sautant par-dessus les flammes, au risque de se brûler. J’ai cru comprendre que c’était une façon de se libérer de mauvaises actions.
La deuxième cérémonie était avec des taureaux. Chaque taureau était attaché par deux cordes, une à l’avant et une à l’arrière, et chaque corde était tenue par une vingtaine d’homme en costumes. Ils étaient en charge de plus ou moins contrôler les taureaux pour qu’il n’y ait pas un massacre dans la foule présente, très compacte, sur la place. Les taureaux faisaient le tour de cette place. Il y avait encore plus d’hommes, costumés autrement, dont la charge était d’exciter les taureaux pour les rendre les plus furieux possible.  Il y avait aussi des pétards lancés en l’air de temps à autre.
De temps à autre, quelqu’un sautait sur un taureau pour essayer de rester dessus. La plus part des taureaux étaient plutôt tranquille mais certains n’étaient vraiment pas content. J’ai vu un cavalier se faire passer dessus et être évacué, inanimé. De temps à autre un taureau chargeait la foule et ça créait des mouvements de panique.
C’était à la fois excitant et troublant. Troublant de voir du monde se blesser ainsi, troublant de voir les taureaux se faire agacer ainsi.
Après un moment, on a décidé de retourner au colectivo pour retourner à San Cristobal mais on s’est vite aperçus que le chemin pour se rendre à la station des colectivo était aussi le chemin pour amener les taureaux vers la place. Alors nous aussi, de temps à autre, on est allé se réfugier sur les côtés, derrières les comptoirs de certaines échoppes, pour nous mettre en sécurité.
Spectacle Maya
En soirée, nous avons vu, à l’intérieur, un spectacle, Palenque Rojo, racontant l’histoire d’un chef maya de Palenque ayant été enlevé par une autre ville maya et comment il se fait saigner des parties génitales, brule son sang et fait un voyage dans « l’underworld » pour y rencontrer des dieux et éventuellement réussir à s’échapper de sa prison, après plusieurs années. Un beau spectacle. Les costumes étaient très beaux à voir.
Excursions
J’ai fait deux excursions organisées à partir de San Cristobal. Une pour aller voir le superbe Canyon de Sumidero. De très belles vues, beaux paysages. La rivière était très invitante, sous un soleil chaud, et donnait le goût de s’y baigner. Des crocodiles se faisaient dorer en attendant qu’on y aille.



Une autre nous a amené, tour à tour, voir une grande caverne (Gruta del Rancho Nuevo) dont on pouvait explorer 750m sur les 2km connus, une cascade de 120m de haut (Cascadas del Chiflon) ou je me suis trouvé un petit coin isolé pour luncher, et le parc Lagos del Montebello, ou il y a 129 lacs de couleurs très prononcés. Cette excursion comptait 8 heures de route pour 3 heures de visites, ce n’est pas un bon ratio à moins que la destination soit exceptionnelle, ce qui n’était pas le cas. Mais les chutes, avec une eau de couleur turquoise, étaient vraiment belles.

Zinacantan
Ayant quelques heures libres avant de prendre mon autobus de nuit pour Puerto Escondido, je suis allé visiter seul cet autre village maya. Comme il n’y avait pas beaucoup d’achalandage, le colectivo était une petite voiture et je me suis retrouvé assis en arrière, coincé entre deux femmes mayas habillées de façon traditionnelle, c'est-à-dire beaucoup de couches de vêtements en laine, il faisait chaud! Le point fort de la visite de Zinacantan était la visite de « l’église ».
C’est une autre église assez spéciale. Par exemple, les croix, à l’extérieur, sont garnies de branches de pin et de fleurs. Il y a une guirlande de végétation autour de la porte principale. À l’intérieur, il semble que j’arrive en plein milieu d’une cérémonie. Ils sont en train de recharger l’énergie des saints. Ils les dévêtissent, les lavent, les habillent. Le tout entouré de braséros d’encens et surveillé par au moins une trentaine de personnes en costume cérémonial. Il y a un groupe de femmes assises sur le plancher qui tiennent des cierges emballées dans de grandes feuilles vertes. Ça vaut la peine d’aller lire http://en.wikipedia.org/wiki/Zinacant%C3%A1n et http://www.luxuriousmexico.com/wwwluxuriousmexico/Luxurious%20Mexico/Products/EnglishProducts/ChiapasZinacantan.html
En route pour Puerto Escondido
J’ai pris un autobus de nuit, pour 13 heures, pour me rendre à Puerto Escondido, une petite ville sur le bord du pacifique Là-bas, j’y retrouverai Daniel et Hélène, un couple qui est en voyage depuis octobre 2009 et que j’ai vu pour la dernière fois à Kolkata, en inde, il y a un an. Je pense y rester au moins une semaine, voir quelques semaines si j’aime ça. Étrangement, le chauffeur s’est trompé de chemin à au moins deux reprises et cherchait comment le retrouver en demandant aux villageois en ayant toujours le problème qu’un gros autobus ça ne fait pas de u-turn facilement.
Voici un aperçu de la vie à Puerto …

Au plaisir et à bientôt,
Sylvain

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