mardi 3 mai 2011

Lago de Atitlan

Atitlan

Le Lago de Atitlan est un très grand lac au milieu des montagnes au Guatemala. Il est considéré comme étant un des plus beau lacs du monde. L’auteur Aldous Huxley a dit que c’était comme le lac de Come en Italie mais avec des volcans. Le lac, d’une superficie de 130km carrés, est situé dans une caldera d’un ancien – et énorme – volcan. Il a une profondeur de plus de 300m et les montagnes l’entourant ont une projection  de plus de 1000m.

Oublions les données technique… c’est vraiment super beau!

À partir d’Antigua, pour s’y rendre, il y a des navettes touristiques plusieurs fois par jour. Il est possible de se rendre à Panajachel (Pana), le plus gros village, et, à partir de là, de prendre un bateau taxi pour aller vers plusieurs des villages environnant.

Certains de ces villages sont aussi connectés par route, pas tous, comme San Pedro de la Laguna, dans l’ombre du volcan San Pedro.

Il y a une douzaine de villages qui entourent le lac, relativement différents les uns des autres.

San Pedro de la Laguna

Cela a été mon point de chute. J’y suis arrivé par toute, une grande route sauf peut-être les 10 derniers km. Il fallait traverser la chaine de montagne entourant le lac. C’était toute une route, prenant environ une heure pour 10km!


Lorsqu’on arrive en vue du lac, on est accueilli par un paysage à couper le souffle. Des montagnes se jetant abruptement dans un lac d’une eau tirant vers l’émeraude et se perdant dans les nuages.

On aperçoit aussi le village de San Pedro, établie sur les rives du lac et le flanc du volcan … San Pedro .

J’ai choisis de commencer par-là après avoir lu que ce village est passablement touristique mais beaucoup moins commercial que Panajafiel. Il ne faut pas s'en faire avec l'aspect touristique, il suffit juste de monter la pente pour se retrouver dans le village où vivent les mayas.

J’y suis arrivé sans réservations d’hôtel mais en ayant fait des recherches préalables sur Internet pour avoir une idée de l’hébergement possible. Mon premier choix était l’hôtel Mikaso construit en 2004 par des québécois. Il s’agit de l’hôtel le plus haut de gamme à San Pedro. Il faut dire qu’après ma semaine à Antigua, j’avais le goût de me la couler douce!
Vue de ma chambre

Au Mikaso, il y a trois types de chambres, allant jusqu’à 35$ par nuit pour la plus belle, une chambre ayant une superbe vue sur le lac. C’est cella là que j’ai pris.  J’ai commencé par payer pour une nuit, en me disant que j’allais décider de jours en jour si j’allais y rester.

L'hôtel est dans un coin tanquille du village. Le matin, je me faisais réveiller par le chant des oiseaux et de quelques canards sans doute dérangés par un pêcheur ...

J’ai aussi visité plusieurs autres hôtels à San Pedro et il est possible d’avoir une chambre ok, avec salle de bain privée, sans vue, à partir de 12$ par nuit.

L’offre de services touristiques est très bonne et plusieurs expats ont ouverts des restaurants de cuisine internationale, venant compléter la très bonne nourriture locale disponible en restaurant et dans la rue.
Au moment où j’écris ces lignes, il y a une chanson de Mes Aïeux qui joue au restaurant de l’hôtel!

Activités

Il y a beaucoup de choix au niveau des activités. Cours de cuisine, de peinture, d’espagnol et de langue maya. Équitation. Plusieurs randonnées. Yoga. Massages. Plongée sous-marine. Parapente. Kayak. Vous allez me dire, hey, Sylvain, tu n'as pas fait grand-chose pendant que tu étais au Lago Atitlan! C'est vrai, j'ai été très tranquille cette semaine et j'ai beaucoup lu.

Il y a aussi plusieurs possibilités pour faire de l’aide humanitaire. Par exemple, une québécoise logeant à mon hôtel a donné des cours de français dans des écoles de San Pedro.

Inondations

Depuis 2005, le niveau du lac a monté de plus de 3m et il semble que cela va continuer. Cela ne cause pas trop de problèmes aux villages mayas, construits la plupart du temps sur des plateaux ou à flanc de montagne, mais les installations riveraines (quais) et surtout les installations touristiques (développement touristiques des villages, maisons des expats) sont presque toutes sur le bord de l’eau.





Pedro (voir plus bas) m’a dit avoir averti le québécois qui a construit cette maison sur le bord de l’eau que ce n’était pas un bon endroit pour construire … Le québécois trouvait l’endroit trop beau pour écouter les avertissements. Je me demande s’il s’en mord les doigts maintenant. Sa maison n’est plus sur le bord de l’eau avec une grande plage mais est maintenant sur l’eau. Et devra bientôt être déménagée ou sera engloutie …


Pollution

Ce n’est pas juste au Québec qu’il y a des problèmes avec les algues bleus. Il y a quelques années, il y a eu un grave problème sur le Lac Atitlan. Depuis, des mesures correctives ont améliorés les choses mais c’est quand même un risque et l’eau, près des villages, est polluée. Souhaitons que les guatémaltèques trouvent une façon de protéger ce si bel environnement.

Langues mayas

Tous ces villages sont d’abord et avant tout des villages mayas. Quand je dis maya, peut-être pensez-vous à un groupe homogène mais il ce n’est pas du tout le cas. Il y a 28 langues mayas et l’espagnol, comme l’anglais en inde, est la langue qui permet aux mayas de communiquer entre eux. J’ai eu l’occasion d’entendre parler un des dialectes mayas et cela ne ressemble à rien de ce que je connais!

Cours d’Espagnol

Beaucoup de voyageurs viennent ici pour apprendre l’espagnol. Je me suis renseigné et, par exemple l’école San Pedro, vous pouvez suivre des cours privés,  intensifs, donnés dans le jardin de l’école, pour environ 75$ par semaine à raison de 3 heures par jours, 5 jours par semaine. Pas besoin de réserver à l’avance, juste à se présenter à l’école. Il y a probablement une dizaine d’autres écoles de langues à San Pedro.

Backpackers et Hippies

San Pedro est une destination privilégiée par les backpackers. Il s’agit d’un endroit idyllique, la vie y est super douce, il y a une communauté d’expatriés, des bars et des restaurants ciblant cette clientèle, certains offrant  des projections publiques de films (j’y ai vu Tron Legacy, entre autre), … Certains y arrivent pour quelques jours et y restent accrochés pendant des semaines voir pour toujours!

J’ai croisé plusieurs vieux hippies, commençant à être très maganés, qui ont probablement décidé de terminer leurs jours ici.

Même si c’est illégal, la drogue (le pot?) s’y trouve facilement, lors de ma première promenade, je m’en suis fait offrir discrètement. Il y a même des biscuits au pot, il paraitrait. Je n’ai pas encouragé ce type de commerce!

En fait, San Pedro (et San Marcos) ressemble, sur certains points, à certaines destinations que j’ai déjà visité en Asie.

Mais le village était très calme pendant mon séjour, je crois qu’en venant après la semaine sainte, je suis dans le creux du creux de la basse saison. Beaucoup de restaurants étaient vides le soir.

Équitation

Après la sortie manquée à Antigua, j’avais encore le goût de faire de l’équitation! Il y a pas mal d’agences qui offrent le service à San Pedro mais j’ai décidé de m’organiser cela avec l’hôtel. Normalement, il y a un minimum de deux personnes mais, saison basse oblige, j’ai quand même pu m’organiser une sortie de 3 heures pour la somme de 90Q. Oui, vous avez bien lu, environ 11$.

À 8 :30, Pedro, le guide, vient me chercher à l’hôtel avec son cheval. Oui, oui, UN cheval. Je lui demande ou est le siens et il me dit qu’il est au coin de la rue. Ok, je monte le cheval et on marche dans le sentier de l’hôtel et Pedro va … débarrer son vélo. Alors que je ferai de l’équitation, Pedro m’accompagnera dans les sentiers sur son vélo.

L’excursion a été très belle, à flanc de montagne, jusqu’à une petite plage sauvage. Mon cheval, Lola, aimait beaucoup galoper même si j’étais plus en mode contemplatif! Les vues sur le lac et les montagnes environnantes étaient très belles. J’ai aussi eu l’occasion de discuter un peu avec Pedro.


Guide d’équitation : Pedro

Pedro, de San Pedro, mon guide d’équitation, a 48 ans. Il s’est marié alors qu’il avait 24 ans a un femme(?) de 16 ans. Très rapidement, ils ont eu leur premier enfant. Mais ils ne se sont pas arrêtés là, fidèles à la tradition maya de faire beaucoup d’enfants, ils en ont fait 9 en environ 11 ans. C’est de la production ça! Pedro m’a dit qu’une maison ça sert à faire des enfants! Ça fait aussi beaucoup de bouches à nourrir. Imaginez …

Tout ce beau monde-là, ainsi qu’un chien, 4 poules et trois chevaux habitent dans une très petite mais coquette maison à San Pedro.

Après 9 enfants, sa femme a fermé l’usine (je ne sais pas comment) mais la plus vieille fille, qui a maintenant 24 ans, les a déjà rendus grands parents.

À part agir comme guide d’équitation, Pedro cultive un petit lopin de terre, situé à deux heures de marche de sa maison, pour nourrir sa famille. Il y plante du maïs et des frijoles (fèves) qui, en temps normal, suffisent aux besoins familiaux. Mais, depuis quelques années, à cause des pluies plus abondantes et des ouragans, les récoltes ne sont pas très bonnes et il doit maintenant compléter en allant au marché. Le problème avec les récoltes étant régional, le prix des denrées premières ne cesse d’augmenter. Pedro est inquiet pour l’avenir mais il paie des études à plusieurs de ses enfants, en espérant qu’ils puissent avoir un futur meilleur.

Auparavant, il avait 4 chevaux adultes mais, suite à une baisse du tourisme, il a du se départir de 3 chevaux. Lola, son dernier cheval, ayant mis bas à deux poulains, il a maintenant 3 chevaux à nourrir mais il ne peut qu’en faire travailler un. Cela prend plusieurs années avant qu’un poulain soit prêt à être monté.

C’est pour cela qu’il m’accompagne à vélo. Il pourrait louer un cheval d’un autre guide mais cela réduirait ses revenus. Pedro pense vendre ses deux poulains, qui n’ont malheureusement pas de grande valeur, et s’acheter un cheval prêt à travailler mais le problème est que cela coute très cher. Il pourrait éduquer et nourrir ses poulains pour en arriver là mais c’est très long et ça coute cher en nourriture.

Il pestait contre les agences qui provoquent beaucoup de compétition et gardent jusqu’à 75% de l’argent pour eux. Il était content que je sois passé par l’hôtel, beaucoup moins gourmand.

Il m’a aussi raconté une période de la vie de son père, quand il y a eu une énorme famine. La population en était réduite à manger du bois et beaucoup d’habitants ont quittés pour aller s’établir sur la côte pacifique, où la nature est plus généreuse, pour ne plus jamais revenir.


Rêve Américain

Même si je dépeins un tableau quand même assez idyllique de la région, il ne faut pas oublier que le Guatemala (et les mayas) est un pays très pauvre. Beaucoup rêvent de pouvoir aller travailler ailleurs, comme aux états unis, et se risquent à y entrer illégalement. Il semble y avoir un réseau de passeurs et le prix, en 2007, était de 4000$. Il s’agit d’une énorme somme pour les familles mais certaines d’entre elles s’endettent pour longtemps dans l’espoir que l’un de leur fils ait une vie meilleure. Parfois ça vire très mal, je vous invite à lire ceci : http://vidasanpedro.blogspot.com/2007/09/san-pedro-la-laguna-week-7-820-825.html . C’est assez difficile à lire.

San Marcos

San Marcos est le village qui est reconnu comme étant la destination hippie et yoga. On dit qu’il y a quelque chose de mystique dans l’air. J’y suis allé et c’est vrai qu’il y a des hippies! Et beaucoup de centres yogas! Mais c’est aussi un super bel endroit. Dans la partie touristique, pas loin du quai, j’y ai trouvé un hôtel ayant de très belles chambres, avec des murs en pierre, pour environ 15$ par nuit.

Il y a aussi un sentier qui longue une falaise avec des points pour sauter dans l’eau. Je n’y ai pas sauté mais la vue était vraiment très belle.

Casa del Mundo et Vulcano Lodge

Vous voulez faire un petit voyage en amoureux dans la région?

Perché sur une falaise, sans accès par la route, avec des vues spectaculaires sur plusieurs volcans, se trouve l’hôtel Casa del Mundo. Je suis allé le visiter, pour voir de quoi cela avait l’air et c’est vraiment un très bel hôtel. Les chambres les plus chères sont 75$ par nuit. Une des caractéristiques de l’hôtel est les souper communautaires à 18 :30, permettant aux voyageurs de socialiser.

J’ai pensé y aller quelques jours mais comme j’étais plutôt bien à San Pedro et que la Casa del Mundo m’apparaissait un peu trop lune de miel, je me suis contenté d’une visite.


Pour s’y rendre, il faut prendre un bateau de San Pedro ou Pana.

Pas très loin, il y aussi le Vulcano Lodge qui a aussi une très bonne réputation.

Solitude

La semaine dernière, à Antigua, la solitude frappait un peu fort. À Ce moment, c’était l’aspect bulle autosuffisante du couple qui me manquait. Dans un environnement un peu plus difficile, le plaisir d’être avec l’autre peut changer la perception de l’environnement.

À Atitlan, la solitude montre une autre facette. C’est tellement beau, tellement paisible, tellement une destination de style lune de miel, que c’est difficile de ne pas pouvoir partager ce petit coin avec un être cher!

À la place, je le partage avec vous!

J'ai eu tout de même la chance d'aller souper, lors de mon dernier soir à San Pedro, avec deux québécoises et un québécois qui terminaient un séjour de 5 semaines à San Pedro. On a eu une très agréable soirée. Cela a fait du bien car, à part cela, le village étant présentement très tranquille, ça a été une semaine très solitaire.

Problèmes de voyage

Pendant que j’étais à Antigua, j’ai commencé à avoir une irritation (plein de boutons!) de la peau, sur le coût et les épaules mais cela commençait à se répandre. J’ai consulté un médecin à San Pedro et il m’a dit que c’était probablement une réaction à quelque chose que j’ai mangé et qu’au Guatemala ça arrive parfois avec le porc … Il m’a prescrit du Claritin pour régler cela et ça a réglé le problème.

Bien que j’avais fait le plein d’argent à Antigua avant de partir pour San Pedro, je n’avais pas prévu rester dans un hôtel aussi cher que le Mikaso. Mes fonds diminuant rapidement, je suis allé au guichet de San Pedro pour retirer de l’argent. Sans succès, ça ne fonctionne pas! Là je commençais à être nerveux … D’autant plus qu’à Antigua, il y avait plusieurs guichets qui ne fonctionnaient pas avec ma carte. 

Je voulais partir le lendemain pour une autre destination mais cette autre destination n’a pas de guichet! Et, en plus, la navette permettant la correspondance pour me rendre à cette destination était complète. Je commençais donc à penser que je devrais retourner à Antigua et y passer une nuit pour refaire mes réserves. Ou traverser le lac pour aller à Pana, seul autre endroit sur le lac avec des guichets, en espérant que ça marche là-bas.

Mais il y a maintenant un deuxième guichet à San Pedro qui m’a permis de sortir 1000Q avant de me bloquer l’accès, assez pour me débrouiller pour la suite.

Pourquoi je n’ai pas retiré plus d’argent à Antigua? Je n’ai pas tellement le goût de me promener avec plein d’argent sur moi … Donc il faut trouver le bon équilibre. Je conseille tout de même aux voyageurs d'avoir deux cartes de guichet automatique, venant de deux banques différentes. Et pensez aux frais, la mienne, Banque de Montréal, me charge des frais de 5$ par retrait. Je vais essayer de trouver une banque qui ne charge pas ce genre de frais.

Un voyageur m'a aussi donné une bonne idée. Déposer de l'argent sur ma carte de crédit Visa et l'utiliser aux guichets comme une carte débit. Les avances de fonds visa coutent cher en frais d'intérêts mais si les fonds sont déjà là ... Je vais investiguer cela. En plus il n'y aurait pas de frais de retraits ...

Comment et quand venir? Combien?

La façon la plus facile serait de prendre un vol à destination de Guatemala city. De là, il faudrait prendre une navette directe pour San Pedro ou Panajachel (100$). Une fois rendus sur place,  en étant très généreux, les plus beaux hôtels, les restaurants les plus chers, un budget maximum 125$ par jour pour deux personnes serait amplement suffisant. Un voyageur seul désirant économiser au maximum pourrait s'en tirer pour moins que 20$ par jour, avec un lit dans un dortoir.

Un gaspésien rencontré dans une navette m'a mentionné avoir loué une belle maison, deux étages, à San Marcos pour 150$US par mois.
Selon Pedro, mon guide d’équitation, le meilleur moment pour venir serait au début novembre, c’est le moment ou la nature est la plus luxuriante, après la saison des pluies, et le ciel est dégagé ce qui permet des vues encore plus fantastiques que celles que j’ai pu observer.

À titre d’information, il y a présentement des vols aller-retour à environ 800$ entre Montréal et Guatemala city pour novembre 2011.

Oh, apportez votre chasse moustique!

Partir Autrement

Bruno est passé par ici : http://partirautrement.ca/destinations/102/lac-atitlan . Cela vous donnera une bonne idée du coin.

Au plaisir,

Sylvain

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