lundi 25 avril 2011

Mexico – Antigua, Guatemala

Mexico

J’ai passé deux nuits à Mexico avant de prendre l’avion pour le Guatemala. Cette fois-ci, j’avais décidé d’essayer un nouveau quartier, Roma Norte. C’est un quartier plus riche que le centre historique ou j’étais la dernière fois. J’ai été très impressionné par mon hostel, l’hostel Anys. Pour 38$ par jour, petit dej inclus, j’avais une suite avec deux chambres, planchers de bois franc, cuisine intégrée à la chambre. Le tout sur une rue pas mal tranquille.

La ville, en ce début de semaine sainte, m’est apparue très, très tranquille.  Je suis allé visiter le campus de l’UNAM, la plus grande université d’Amérique Latine mais tous les bâtiments étaient fermés et le campus lui-même quasi désert. Je me demandais même si il était sécuritaire pour moi de me promener là. Un peu partout il y avait des publicités incitant les étudiants à partir en vacances à la plage pour la semaine sainte.

Très impressionnant quand même, une université avec plus de 300,000 étudiants! C’est six fois plus que l’Université de Montréal!

Antigua

Antigua est une petite ville coloniale au Guatemala comptant environ 35,000 habitants. C’est l’ancienne capitale du pays mais, après plusieurs tremblements de terre ayant pratiquement détruit la ville, la capitale a été déplacée en 1776 sur le site actuel de Guatemala city. L’impact des tremblements de terre est très visible, il y a beaucoup d’églises en ruines!


La ville étant dans une vallée entourée de 3 volcans, les vues sont assez spectaculaires, quand les nuages ne sont pas trop présents.

Ayant lu plusieurs articles sur le manque de sécurité au Guatemala j’avais décidé de commencer tranquillement en m’arrangeant avec l’hôtel pour qu’un taxi m’attende à l’aéroport de Guatemala city.  Je trouvais que l’hôtel me chargeait très cher (45$) pour le service mais je l’ai pris quand même.

L’hôtel avait aussi plus que triplé ses prix pour la semaine sainte. Je me suis retrouvé dans une chambre dans le fond de l’hôtel, sentant un peu le moisi, sans fenêtre donnant sur l’extérieur (seulement sur une cour intérieur partiellement couverte) avec salle de bain partagée pour 50$ par jour. Tout un contraste avec mes dernières nuit au Mexique!

En plus j’étais un petit peu en sevrage suite à ma belle semaine en Veracruz.

Si je n’avais pas réservé et payé pour 6 nuits, j’aurais sans doute quitté après 2 ou 3 nuits.

Mais, au moins, les petits déjeuners étaient très bons.

Une des choses qui m’ont surpris en arrivant à Antigua est la relative absence de nourriture de rue. Éventuellement, j’ai trouvé certains spots ou il y avait des kiosques mais ce n’est vraiment pas comme au Mexique où il y en a presqu’à chaque coin de rue.

Par contre, à Antigua, il y a énormément de restaurants, incluant de très bon restaurants, mais, à moins de chercher, tout est vraiment cher.

Mon budget, à Antigua, pour la nourriture et l’hôtel est plus dans les 70$ par jour!

Les nuits étant fraiches, il y avait souvent une bonne pluie en fin de journée, mon hôtel étant tranquille, j’ai profité de mon séjour à Antigua pour lire et me reposer. Ça ne paraît peut-être pas mais c’est parfois fatiguant voyager!

Même si il y avait foule, comme il n’y avait pas grand-chose à faire à Antigua, je me suis senti plus seul que d’habitude. En regardant sur les forums de ThornTree (LonelyPlanet), je suis tombé sur le message d’une canadienne dans le même état d’esprit que moi, elle venait elle aussi d’arriver à Antigua pour la semaine sainte et regrettait d’avoir réservé pour 5 jours et se cherchait des contacts pour briser la solitude.

Après un peu de ping pong par email je suis allé souper avec Constance, d’Edmonton, et on a surtout parlé … de voyage, histoire de comparer nos coups de cœur et nos prochaines destinations. Elle est en voyage seulement pour un mois mais elle a voyagé beaucoup dans sa vie. Une agréable conversation. Qui m’a permis de faire un peu de social.

Semana Santa

La semaine sainte est vraiment un événement important en Amérique Latine et plus particulièrement au Guatemala. La ville est bondée, les prix augmentent, l’ambiance est à la fête … religieuse.

L’aspect le plus visuel et remarquable de la fête est la quantité de processions qui sont faites pour commémorer la dernière semaine de la vie de Jésus. À chaque jour, plusieurs églises ont des processions avec des chars allégoriques portés sur les épaules de fidèles en costume. Sur les chars allégoriques il y a les effigies les plus précieuses des églises. Dans la rue, il y a aussi des romains qui se promènent dans les rues à cheval et en chariot.







Et il y aussi les alfrombras, des espèces de tapis décorés faits en brin de scie colorés ou sur une base d’aiguilles de pin. Ces alfombras, présents dans la rue sur le passage des processions, prennent des heures à être réalisés et sont détruits en quelques secondes lorsque la procession passe dessus.







On parle ici de centaines d’alfombras construits et détruits pendant la semaine. Certains ayant une longueur de plus de 30 mètres.

Certaines processions durent plus de 12 heures. La plus grosse que j’ai pu voir avait un char allégorique nécessitant 100 personnes pour le porter. On m’a dit que pour faire le trajet de la procession il y avait en tout 7000 personnes qui se relayaient pour porter le char.

La plus part des processions ont un char relatant la vie de Jésus, porté par des hommes, suivit par un orchestre de percussion et cuivre, suivit par un char pour Marie, porté par des femmes, suivit par un autre orchestre de percussion et cuivre. La nuit, les chars sont éclairés grâce à des génératrices portatives.

Et, la dernière journée, le dimanche de pâques, il y a en plus des pétards et feux d’artifices sur le trajet des processions.

Ces processions ne se passent pas seulement qu’à Antigua et ne sont pas seulement pour les touristes, mais sont une tradition un peu partout dans le pays (et sans doute d’autres pays), même dans de petits villages.

J’ai vu beaucoup de processions et me suis même levé à 03 :30 du matin pour aller voir le départ d’une procession. Les rues étaient bondées de monde, incluant des enfants. C’est vraiment quelque chose de sérieux!

C’était vraiment spécial de voir cela mais après quelques jours, à mon œil, ça devient répétitif.

Volcan Pacaya

L’excursion la plus populaire à partir d’Antigua est dans doute l’ascension du volcan Pacaya, un volcan actif dont la dernière éruption remonte à mai 2010. Cette éruption avait entre autre provoqué une pluie de pierres de 45 minutes qui avait détruit le village voisin. Elle avait aussi laissé plusieurs centimètres de cendres dans les rues d’Antigua et même à Guatemala city. L’éruption a eu lieu en fin d’après-midi. Le matin même, il y avait des touristes sur le volcan …

Cette excursion est  décrite par les vendeurs et sur internet comme un des rares endroits au monde où il est possible de marcher à côté de la lave en fusion. Il y a beaucoup de photos montant des voyageurs justes à côté de coulées de lave rougeoyantes.

En lisant les comptes rendus de voyageurs, j’hésite à y aller car il ne semble plus y avoir de lave depuis la dernière éruption. Il semble y avoir des problèmes avec certains guides qui n’attendent pas leur groupe. Des blessures en recevant des roches déplacées par ceux qui nous précédent. L’ascension est décrite comme très difficile sujette à des changements météo violents. Et il y a la poussière volcanique …

La météo est quand même importante car on semble avoir commencé la saison des pluies (l’hiver, ici), avec quelques semaines d’avance. À tous les jours il pleut une heure ou deux, il y a des orages, …

Je décide quand même d’y aller, avec la sortie de 14 :00, ce qui nous ramènera à Antigua vers 20 :00. Cela implique aussi que la descente du volcan se fera probablement dans la noirceur.

Le trajet pour s’y rendre, en minivan de 12 personnes, est supposé prendre 90 minutes mais c’était sans compter sur le fait que notre conducteur s’est trompé dans la collecte des participants et a dû rebrousser chemin pour aller chercher des oubliés. Il y avait aussi des processions qui bloquaient certaines rues importantes … C’est donc avec un certain retard que nous sommes arrivés à Pacaya.

… Sous une intense pluie, dans la brume.

Dès que nous sortons de la minivan c’est l’assaut! Des enfants qui veulent nous vendre des bâtons de marche, qui se disputent pour savoir à qui nous devrions les acheter et qui a les meilleurs bâtons. J’en achète un d’une petite fille, pour environ 50 cents, et je me fait dire par une petit garçon que mon bâton n’est pas bon et que je devrais l’échanger pour un autre pour un peu plus d’argent. D’autres participants en achètent à 2 pour 50 cents. J’aurais peut-être dû marchander mais cela ne me tentait pas de faire ça avec des enfants et pour de si petites sommes.

La chance est de notre côté, lorsque nous sommes prêts à commencer l’ascension, il ne pleut presque plus. Notre guide s’appelle Carlos. Il est en charge de nous guider, bien sûr, mais aussi de la sécurité. Je ne sais pas s’il est armé mais certains guides le sont. Il y a eu des attaques de bandits par le passé.

La pluie, pour moi, est en fait une chance, cela veut dire que la poussière volcanique restera au sol et ça a rendu le sol, un mélange de sable et garnote volcanique, plus facile à marcher. Cela veut aussi dire qu’on n’aura pas le soleil qui nous tape dessus.

Le sentier monte de façon assez raide par endroits. Il y a des chevaux taxis qui sont placés à des endroits stratégiques pour aider les touristes, contre rémunération, qui en arracherait un peu trop. La montée se fait sous une pluie légère, souvent dans la brume et je la trouve, somme toute, assez facile. Peut-être est-ce que je suis bien en forme suite à mes aventures en Veracruz?

En chemin, je parle avec notre guide qui me raconte que lors de la pluie de pierres de la dernière éruption, il s’était caché avec sa famille sous une table pendant que son village se faisait détruire.  Il y avait eu des blessés mais pas de morts, heureusement.

Arrivés au premier sommet de notre ascension, il n’y a presque plus de végétation. Nous sommes sur le bord d’un cratère ancien et, dans ce cratère, s’élève le cône du volcan de la dernière éruption.

Nous descendons dans un paysage lunaire en marchant sur de la lave cassée ou sur des plaques de lave solidifiées.

Le mélange de garnotte et sable volcanique peut être très glissant, surtout en descente. J’ai eu l’occasion de le constater lorsque mes pieds se sont dérobés et que je me suis presque retrouvé couché sur le dos. Heureusement, je me suis rattrapé avec une main et cette main n’a pas été amoché par la roche très abrasive.

À gauche et à droite s’élèvent des volutes de vapeur d’eau. À certains endroits nous sentons des vagues de chaleur sortant du sol. Il y a beaucoup de brume, la visibilité est très réduite.

Rendus dans le fond du cratère nous montons un peu en direction du cône principal. Nous arrivons à une grosse craque d’où une chaleur intense ressort. Certains font griller des guimauves avec cette chaleur. Un morceau de bois jeté dans le fond de la craque s’enflamme. Il y a vraiment beaucoup d’énergie pas très loin …

Un peu plus haut, il y a une caverne, sans doute très instable, dans laquelle nous entrons. Elle est surnommée « le sauna » et elle porte bien son nom. À l’intérieur il y a une chaleur pas mal intense qui est super pratique pour sécher nos vêtements détrempés par la pluie.

Une fois sortis de la caverne la chance est avec nous une deuxième fois! Les nuages s’écartent pour nous permettre d’apercevoir le paysage extraordinaire du cratère. Nous pouvons, pendant quelques minutes, apercevoir le sommet du cône, à 500m plus haut, ainsi que l’ouverture de son cratère.  Nous voyons de la fumée qui s’en échappe, du souffre selon notre guide.

Il n’est pas possible de faire l’ascension du cône car le sol est trop instable et nous devons donc commencer à rebrousser chemin car la nuit approche rapidement.

C’est quand même extraordinaire de marcher sur du sol qui n’existait pas il y a un an. En effet, les coulées de lave sur lesquelles nous marchons datent de la dernière éruption.

Sur son téléphone, notre guide nous montre des photos de coulées de lave rougeoyantes prise l’an dernier, 15 jours avant l’éruption. Cela devait vraiment être extraordinaire.  Mais c’est aussi de ce moment que datent les comptes rendus parlant de semelles fondues et de touristes presque cernés par des coulées de lave …

Sur le chemin du retour, dans une obscurité grandissante, il faut faire attention de ne pas tomber dans les multiples pièges sur le sentier. Plaques très glissantes, trous de drainage, érosion par la pluie. J’ai eu l’occasion d’utiliser ma super bat-flashlight! Si vous n'avez pas encore découvert les lampes de poches super puissantes à DEL (LED), je vous conseille de jeter un coup d'oeil à ceci!

L’accueil au retour à la base du volcan a été très intense, les enfants se battaient presque pour ravoir nos bâtons de marche. J’ai essayé de retrouver la petite fille qui m’avait vendu le bâton, sans succès. Il y a plusieurs frères qui se sont inventés et il y avait d’autres petits gars pour dirent que les premiers mentaient!

La rentrée à Antigua s’est passée sans problème sinon qu’elle a été très longue à cause du brouillard dans les petites routes de montagne, du traffic en passant proche de Guatemala city et de routes bloquées par les processions Pascales.

Malgré l’absence de lave « fraîche » c’était une superbe excursion.












Équitation 

J’étais supposé faire de l’équitation, pour aller dans les montagnes à un mirador. La première journée, le vendeur de l’excursion est venu me trouver à l’hôtel pour me dire que l’organisateur dormait et ne pouvait pas venir (il faut dire que j’avais acheté l’excursion qu’une heure plus tôt). La deuxième journée, j’ai attendu une heure pour qu’on vienne me chercher l’hôtel mais pas de nouvelles.

Depuis ce temps-là, j’essaie de me faire rembourser mais je n’arrive pas à trouver le gars. Son bureau est toujours fermé, il ne répond pas au téléphone. Entre temps j’ai appris qu’il avait de gros problèmes de drogue … Je pense bien que je vais devoir oublier ce 30$ …

Sécurité 

La sécurité semble est plus difficile ici qu’au Mexique. Il y a pas mal d’attaques pour voler les touristes, surtout le soir, il y a des problèmes avec les guichets automatiques (clonage de cartes), beaucoup de commerces ont des gardes armés. Il est fortement recommandé de ne pas marcher seul le soir et de ne pas s’aventurer hors du centre de la ville. Pour toutes les excursions, il est toujours mentionné que la sécurité est incluse. Pour aller faire des marches dans les sentiers de montagne environnant Antigua, il est recommandé de se faire accompagner d’un garde armé. Le bureau de tourisme organise ce genre de choses …

Pour chaque compte rendu que j’ai lu sur Internet rapportant des problèmes il y a bien sur toujours des personnes qui disent avoir été ici sans problèmes mais juste à la quantité ça laisse à penser que c’est une région où il faut être sur ces gardes. Pendant la semaine sainte il y avait vraiment beaucoup de monde dans les rues le soir alors ce n’était pas vraiment un problème mais, par exemple, dimanche soir, après souper,  lorsque je suis allé reconduire Constance à son hôtel, pas mal à l’écart du centre, et que je suis revenu seul au miens, j’étais bien content de ne pas avoir d’objets de valeur sur moi. Les rues quasi désertes faisaient un peu peur. Je me méfait surtout des motos vu que cela semble être un moyen favori pour voler les passants …  Et tout le monde s’entend pour dire qu’Antigua est beaucoup plus sécuritaire que Guatemala city.

Il y a un débat chez les guatémaltèques sur le port d’armes. Le gouvernement a augmenté les pénalités pour le port d’armes sans permis. Les locaux disent qu’ils ne peuvent plus se défendre contre les bandits! C’est un peu le même discours des américains qui sont pour le port d’arme …

J’ai même vu une affiche, à l’entrée d’une banque, invitant les clients à déposer leur arme (et cellulaire) à l’entrée de la banque.

Tout cela n’est pas très invitant et restreint la spontanéité. Ne vous inquiétez pas, je suis très prudent.

Demain : San Pedro de la Laguna

Demain je prends une navette pour la région du lac Atitlan , considéré comme étant le plus beau lac d’Amérique centrale. Je devrais aimer pas mal plus ce coin là!

Au plaisir,

Sylvain

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