mardi 12 avril 2011

Veracruz : À la recherche du vert et du bleu.

De San Miguel de Allende à Xalapa

Toutes les routes menaient à Rome mais, au Mexique, il y en a une bonne gang qui mène à Mexico. Il n’y a pas d’autobus qui vont directement à Xalapa, capitale de l’état de Veracruz à partir de San Miguel de Allende.
Je prends un autobus de luxe de la compagnie ETN pour m’amener à Mexico. C’est vraiment le grand confort avec un nombre réduit de sièges dans l’autobus. Il y a le lunch, un sandwich, inclus. Et même l’internet WIFI presque tout le long du voyage qui dure environ 3h30. Rendu à Mexico, l’autobus me dépose au terminal d’autobus NORTE. Mon prochain autobus, pour aller à Xalapa,  part du terminal TAPO (la soucoupe volante), je prends donc un taxi sécuritaire (prépayé) à partir du terminal. 20 minutes plus tard j’y suis. Mon chauffeur avait une grande connaissance des petits chemins pour s’y rendre, incluant les sens-uniques à sens inverse! Rendu à TAPO, j’achète mon billet d’autobus pour aller à Xalapa (j’avais vérifié l’horaire la veille) et je décide d’y aller avec ADO Platino. C’est la version luxe de la compagnie ADO qui, elle aussi inclut des sièges grand confort, mais au lieu d’internet WIFI, il y a un système de divertissement personnel pour chacun des sièges. J’ai donc un choix de 50 films, en espagnol,  que je peux visionner pendant les 5 prochaines heures pour me rendre à Xalapa.
J’aurai donc fait presque 9 heures d’autobus aujourd’hui, dans le grand confort pour la somme de 65$.
En route vers Xalapa, oh yes, le paysage devient de plus en plus vert! Ça augure bien. On passe relativement près  du volcan Pico de Orizaba dont le sommet est à 5636 mètres. Le sommet enneigé car il compte 9 glaciers. Oui, oui, il y a des glaciers au Mexique. Je ne le savais pas avant de voir la neige, de loin, et d’avoir fait des recherches.
Hostel de la Niebla
J’avais réservé une chambre pour une nuit à l’hostel de la Niebla, un hostel très bien coté. Une nuit seulement parce que je ne savais pas si j’allais aimer l’hostel et, aussi, les systèmes de réservations d’hostels prennent généralement 10% du montant de la réservation en commission … ils appellent ça un dépôt. Donc si je réserve pour une semaine, le système de réservation prend 10% sur la semaine et l’hostel ne voit jamais cet argent.
La réservation a quand même été compliquée car, lorsque j’essayais d’avoir une chambre privée, la plupart des sites de réservations me faisaient payer pour tous les lits des chambres privées. Et comme les chambres privées de l’hostel de la Niebla peuvent coucher 4 personnes, je me retrouvais avec des prix à plus que 100$ la nuit. Devant ce problème, j’avais communiqué avec l’hostel et ils m’avaient suggérés un autre système de réservation qui lui traitait correctement ce genre de réservations. Il s’agit de hostelbookers.com, une adresse à retenir.
Arrivé à l’hostel, qui est très bien situé près du zocalo, je visite ma chambre et elle est très bien et devrait être très tranquille, donnant sur un patio intérieur. En autant que les autres visiteurs ne soient pas trop bruyants.
Mais je n’ai pas à m’en faire avec cela, il y a juste une autre personne à l’hostel, Jeff, un torontois super gentil de 29 ans, qui est venu au Mexique pour  un mariage et qui en profite pour faire un peu de tourisme.
Le seul défaut de l’hostel est ses déjeuners très limités. Un café. Un verre de boisson aux raisins. Et, selon le matin, un bol de corn flake ou un croissant-confiture.  Très gros changement quand je compare à la Casa de Dante à Guanajuato. Mais, dans les hostels, il y a toujours moyen de s’arranger. Il y a une belle cuisine communautaire avec un frigo, j’aurais pu me faire mes propres déjeuners si j’avais voulu.
Social
Jeff et moi avons établi contact assez rapidement et, le soir même, il m’invite à me joindre à lui et un contact Mexicain, Che Che, qui lui a parlé d’aller se promener en ville. J’essaie de comprendre comment Jeff a rencontré Che Che et pourquoi Che Che sera là ce soir mais ce n’est pas très clair! Je me suis joint à eux pendant quelque temps pour aller écouter la dernière note d’un concert et pour aller à une exposition artistique, Jeff étant artiste graphique, qui est en train de fermer alors qu’on arrive. Che Che a plein de choses à raconter et c’est intéressant d’en connaître plus sur la vie quotidienne mexicaine. Il est professeur dans une université privée. Auparavant, il travaillait au gouvernement, comme fonctionnaire, et, lorsque le gouvernement a changé, il s’est fait demander d’entrer dans le bureau d’un gestionnaire. En gros, comme il n’avait pas de carte de membre d’un des partis maintenant au pouvoir, il s’est fait congédié avec départ immédiat.  Il était très content de s’être trouvé un nouvel emploi rapidement.
Le lendemain, Jeff et moi sommes allés souper ensemble et notre choix s’est arrêté sur un restaurant de tacos arabes. Très bon. On appellerait cela des souvlakis à Montréal mais sur du pain pita épais. La propriétaire du restaurant était déjà allée au Québec et elle avait adorée la ville de Québec! Le monde est petit, elle était extremement contente d’avoir deux canadiens dans son établissement.
Non seulement ça mais, le lendemain soir alors que je me promenais sur la rue, elle est sortie de son restaurant (au deuxième étage), téléphone à la main, et elle est allée me retrouver pour me dire qu’elle parlait justement avec quelqu’un du Canada. J
Samedi matin, Jeff est parti pour Veracruz la ville côtière de l’état du même nom, me laissant l’hostel à moi tout seul. Vous pensez que j’ai dormis tranquille? Vous vous trompez, il a eu un party chez un des voisins de l’hostel, jusqu’à 3 heures du matin. Impossible de dormir, même avec des bouchons, tellement que la musique était forte. Ceci me donne une raison de vous rappeler que si vous voyagez en Amérique Latine ou en Asie, apportez des bouchons! C’est essentiel. Si ce n’est pas des bruits urbains, ça sera des coqs ou des chiens ou des créatures de la jungle.  Le silence est un luxe que nous prenons pour acquis!
Xalapa (ou Jalapa)
Capitale de l’état de Veracruz, dans les montagnes, Xalapa est une ville moderne qui n’est pas tellement touristique. Je crois que le gouvernement veut faire des efforts pour développer le tourisme mais, pour l’instant, c’est comme si on arrivait à un Laval mexicain.
Laval qui serait dans une région montagneuse. Dans un climat tropical. Qui serait reconnu pour sa culture du café. Avec un centre historique et un zocalo très animé. Des tremblements de terre. Des volcans en dormance. Des rues piétonnières. Finalement, c’est une ville d’environ la même grosseur que Laval et il y a un Costco et un Walmart. Les points communs s’arrêtent là. Mon impression générale sur Xalapa est que c’est une ville avec beaucoup de services et de culture, avec une industrie touristique embryonnaire (comme le reste de Veracruz) où il est très facile de vivre et de se déplacer. Il y a plein de cafés, restaurants et petits bars. Il y a l’internet gratuit dans le zocalo, comme à plusieurs autres endroits au Mexique, mais, en plus, il y a des ordinateurs mis gratuitement à la disposition de la population pour favoriser l’accès à Internet.
Le Veracruz est une région active au niveau sismique, il y a eu un tremblement de terre à la fin février et un autre le matin de mon arrivée, cette fois-là de 6.7. Sans aucun dommage. Comme j’étais dans l’autobus, je n’ai rien ressenti mais il semblerait qu’il a été ressenti  jusqu’à Mexico.


Jalcomulco
Souvenez-vous que je suis à Xalapa pour assouvir des fantasmes! Du vert, une rivière avec de l’eau et, si possible, des activités en rivière ou sur le bord de la rivière.
La région semble être une destination pour le rafting mais, curieusement, je ne trouve pas beaucoup d’information ni d’agences directement à Xalapa. Tout ce qu’on me dit c’est Jalcomulco. Si vous cliquez sur le lien, vous verrez qu’il n’y a pas beaucoup d’information sur Jalcomulco. Il n’y en a pas beaucoup plus dans mon guide de voyage.
Je demande au gérant de l’hostel de m’indiquer comment me rendre à Jalcomulco et je prends un taxi pour aller à la station d’autobus de deuxième classe AZTECA. Rendu là, il n’y a absolument aucun écriteau ou quoi que ce soit pour m’aider à savoir comment me rendre à Jalcomulco. Je commence donc à pose des questions et finalement il faut que j’attende qu’on annonce la destination et le numéro d’autobus au haut-parleur. Et qu’il devrait en avoir un dans 15 minutes. Bizarrement, il y a 3-4 personnes à la station et peut-être 30 autobus qui sont stationnés.
Une fois que j’ai deviné que c’est bien Jalcomulco qu’ils viennent d’annoncer au haut-parleur, j’essaie de repérer des autobus en mouvement car je ne vois pas d’écriteau sur le devant d’aucun autobus avec Jalcomulco et je n’ai pas compris le numéro. Finalement, j’intercepte le bon autobus à la sortie du terminal et je monte à bord.
Il s’agit d’un très vieil autobus, qui a vu de meilleurs jours. Le trajet jusqu’à Jalcomulco prendra 90 minutes sur une route un peu cahoteuse par endroit, entre autre lorsque la route est complètement défoncée ou lorsqu’on passe à travers les ruines d’une ancienne hacienda. Au fur et à mesure qu’on se rapproche, le paysage continue de verdir et est de plus en plus beau car on entre dans une vallée un peu encaissée dont le fond est tapissé de champs de cannes à sucres et d’anciens vergers ayant de majestueux manguiers.

En entrant dans le village, je m’aperçois que, 1) il est plutôt désert, 2) il y a plusieurs kiosques de ventes pour le rafting mais ils sont tous fermés, 3) il y a un kiosque d’information touristique, fermé lui aussi et 4) je n’ai pas vu de rivière.
Hmmmm. L’objet de mon fantasme se laisser désirer.
Je commence à me promener dans la ville et, éventuellement, j’arrête un camion sur lequel il y a une affiche de rafting et je demande ou je pourrais aller pour faire du kayak ou du rafting. Le chauffeur me répond de traverser le pont et de marcher quelques centaines de mètres en prenant tel embranchement et d’aller dans un endroit appelé Pico Canoa. Ah bon? Il y a un pont?
Je marche donc en direction du pont et trouve un pont de corde qui traverse une rivière pas très loin de l’endroit où deux bras se rencontrent avec de petits rapides. Le débit est un peu faible mais c’est très beau. Un peu plus en amont, je vois des femmes qui lavent leur linge sur le bord de l’eau et des mulets qui sont utilisés pour transporter de la marchandise. C’est très pittoresque.

Bon, il y a quand même un pont routier moderne qui passe à côté du pont de corde, je ne suis pas rendu si creux que ça.
Tel un chien truffeur, je continue sur la piste pour finalement trouver Pico Canoa. Je parle à quelqu’un et ils me disent qu’ils ne font pas de Kayak. Qu’ils font du rafting mais qu’il faut être au minimum 6. Qu’ils n’ont pas de clients présentement à l’hôtel (ils ont de superbes cabanes et même une piscine). Et qu’ils ont aussi une sortie de Canyoning! QUOI?! OUI! Mais qu’il faut être 6 personnes et que, peut-être je pourrais me joindre à un groupe mais seulement dans quelques jours.

En parlant, ils seraient peut-être prêts à faire la sortie de canyoning, un autre jour, mais il faudrait que je paie au moins pour deux personnes et ils ne semblent pas vraiment intéressés.
Ça regarde plutôt mal. À ce moment, se présente Luis Libretto. Un mexicain qui passe par là et qui, le monde est petit, a aussi travaillé pendant deux ans à St-Amable, dans la pépinière St-Hubert. Et qui a un très bon souvenir du Québec et de la gentillesse des québécois et qui me dit qu’il a le goût de faire de même en m’aidant à réaliser mon fantasme.
Il me donne donc deux noms de guides, un à Xalapa, et un autre à 3 heures de Xalapa, à Orizaba, qui pourraient peut-être m’aider. Il les appelle tous les deux et les avertis que je les appellerai plus tard.
Et me montre une brochure qui parle de la région d’Orizaba. Et qui fait craquer mon titill-ô-mètre. On y parle de longs canyons, avec des cascades qui se jettent dans des cavernes, d’endroits où on peut faire du canyoning et de la spéléologie en même temps.
Oh la la.
Finalement, je quitte Pico Canoa, en remerciant chaleureusement Luis, et retourne vers le village.

Au bord de la rivière, je m’arrête dans un resto pour manger. C’est bizarre, on est loin de la mer mais ils vendent des fruits de mer (marisco). Ils ont des langoustines au menu et je commence à me demander si ce ne serait pas plutôt des écrevisses de rivière. Je pose la question et, oui, ils viennent de la rivière qui passe à côté. Oh, ça risque d’être bon! J’en commande sur le champ et, en parlant avec la serveuse, je lui demande si elle ne pourrait pas me prêter une serviette. Parce que, voyez-vous, j’ai toujours la baignade dans la rivière en tête! Et elle accepte.

Les écrevisses sont délicieuses! Et je cours me changer en maillot de bain et me jette à l’eau pas très loin des rapides. Il y a du vert. Il y a de l’eau dans la rivière. Je suis dans l’eau. Check. Fantasme réalisé.

En sortant de l’eau, ma serviette m’attend, je me rhabille en prévision du retour.
Plutôt que de reprendre le même autobus pour rentrer à Xalapa, je décide d’en prendre un autre qui va à Coatepec sachant que de là je peux prendre un autobus pour Xalapa. Le tout m’a fait une belle balade en autobus, j’ai vu des petits villages et, trois autobus plus tard, j’étais rendu à l’hostel.
Le tout sur la base des informations obtenues au fur et à mesure. Vous voyez comme c’est facile de voyager au Mexique?
Mais j’ai encore le titill-ô-mètre dans le tapis …
En soirée je rejoins au téléphone le guide de Orizaba, en fait j’entends sa voix mais, même si il parle un peu anglais, je n’arrive pas tellement à communiquer avec lui, c’est plus difficile au téléphone. Je crois, mais je ne suis vraiment pas certain, qu’on s’est entendu pour que je l’appelle dimanche en arrivant à Orizaba et qu’il va venir me chercher à la station d’autobus et m’amener dans son village Nogales. Après ça, on verra.
J’indique donc au gérant de l’hostel que je quitterai dimanche. Je suis content de ne pas avoir réservé pour une semaine.
Au pire,  si je ne trouve pas le guide ou si je ne peux pas faire du canyoning, Orizaba étant sur le bord du gros volcan, les paysages seront magnifiques et je pourrai y faire de la randonnée dans des conditions de haute montagne. Verte.
Journée de visite à Xalapa
J’ai quand même une journée pour visiter Xalapa. Je vais visiter le musée d’anthropologie, le deuxième en importance au Mexique, qui m’a beaucoup plus entre autre par ses sculptures Olmec. J’y ai aussi appris que les indigènes avaient pour coutumes de déformer la boite crânienne des nouveaux nés, avec des bandelettes et des ceintures, profitant du fait que la boite crânienne est plus molle à ce moment, pour des raison d’esthétisme. Un peu comme les japonais avec les petits pieds. J’ai aussi vu qu’ils se taillent les dents pour les mêmes raisons.



Étrangement, j’étais le seul visiteur au musée pour l’ensemble de ma visite.
Après, en marchant un peu, j’ai trouvé le parc Macuiltepetl. Vous aimez cela les parcs en millieu urbain? J’adorais aller marcher sur le Mont-Royal, surtout quand je pouvais le faire à pied à partir de chez moi. C’est tellement beau une montagne au cœur de la ville, lorsque la nature est bien préservée.
Le parc Macuiltepetl est un peu comme le parc sur le Mont-Royal pour Xalapa. À la différence qu’il s’agit ici d’un volcan en dormance dont la dernière éruption remonte à moins de 200 ans, maitnenant complètement boisé, avec un cratère, lui aussi boisé. Une belle marche de 5km, dans la forêt et un beau sentier pour descendre dans le fond du petit cratère. Super agréable.




Route pour Orizaba
Je quitte donc Xalapa dimanche matin, le dernier client de l’hostel, et je prends l’autobus pour Orizaba. Dans mon guide de voyage ils disent que ça ne vaut pas la peine de s’arrêter à Orizaba. Le plan, si on s’est bien compris, est d’appeler le guide, Gabriel, une fois rendu à Orizaba et qu’on s’organiserait par la suite. Je n’ai pas d’hébergement de planifié, je sais par contre qu’il n’y a pas d’hostel mais plusieurs hôtels dans la ville.
En chemin j’aperçois un beau canyon et une cascade, je crois qu’il s’agit de la cascade de Xico, à explorer davantage si quelqu’un est dans la région.
Arrivé à Orizaba, un peu anxieux, j’appelle le guide et …
À suivre
Est-ce que je réussirai à rencontrer le guide?
S’agit-il d’une arnaque?
Est-ce que je pourrai faire du canyoning?
Pour avoir des réponses à ces questions, il faudra attendre le prochain blog, lundi le 18 avril.
Au plaisir,
Sylvain
Autres Liens
Depuis mon retour de Jalcomulco j’ai trouvé une école de Kayak qui y est situé, si vous êtes amateur et que vous allez dans ce coin là, ça vaut peut-être la peine de les contacter : Centro de Kayak Mexico
Il y a aussi la compagnie Esprit de Lachute, oui, Lachute QC,  qui organise des voyages de kayak à Jalcomulco.

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