vendredi 8 avril 2011

Centre du Mexique

Guanajuato

Capitale de l’état du même nom,  Guanajuato  a été fondée en 1548. Ville minière, responsable un certain temps des 2/3 de la production mondiale d’argent,  cette ville de 150,000 habitants a été  un endroit ou de grandes fortunes ont été amassées, souvent basées sur l’esclavage des indigènes dans les mines. C’est aussi dans la région que la révolution mexicaine a commencé.

Guanajuato est située dans une étroite vallée entourée de montagnes. Le plancher de la vallée étant parsemé de collines, les maisons sont plus souvent qu’autrement  accrochées à flanc de montagne. Les espaces plats sont plutôt rares.

La plus part des routes ne sont pas carrossables mais plutôt de petits chemins, parfois de long escaliers, qui suivent le relief.

Il y avait des ruisseaux et rivières dans le fond de la vallée et, pour permettre d’y construire, ils ont été canalisés dans des tunnels creusés à même le roc. Après une série d’inondations, certaines emportant presque toute la ville, des tunnels encore plus profonds et un barrage ont été construit pour empêcher une répétition de la destruction.

Les premiers tunnels ont été recyclés en routes souterraines. Il y en a maintenant 45! Vous vous souvenez peut-être du jeu Lemmings? Lorsqu'on donne une pioche à un lemming, il creuse, il creuse, il creuse ... Je pense qu'il y a eu des lemmings ici.

Ça semble assez compliqué comme description mais, croyez-moi, c’est encore plus compliqué s’y promener. Même avec une carte, c’est très difficile de trouver son chemin, à pied. Certains des chemins n’ont même pas de noms. C’est un vrai labyrinthe en trois dimensions! Certains lecteurs ont déjà constaté que j'avais eu des problèmes d'orientation à San Francisco, alors que d'habitude j'ai un excellent sens de l'orientation. C'était pire à Guanajuato!

Mon hostel, la Casa de Dante, est situé au milieu d’un escalier d’au moins 250 marches. Je m’étais bien renseigné et avais trouvé les bonnes directions à donner à mon chauffeur de taxi pour me faire déposer en haut de l’escalier, ce qui a facilité la tâche lors de mon arrivée. Mais ce n’est pas toujours le cas si je prends en exemple une touriste américaine que j’ai croisé en train de monter les escaliers avec ses deux valises à roulettes. Avec l’altitude et la chaleur, elle en pompait un coup! J'ai été un bon samaritain et lui ai donné un coup de main.

La Casa de Dante est vraiment un magnifique hostel. Pour 300p j’ai une belle chambre avec salle de bain dans la chambre, un placard et des tablettes (gros luxe!), une vue sur la ville et les meilleurs petits déjeuners inclus que j’ai eu au Mexique à date. Et c’est très silencieux la nuit et après Mexico, j’apprécie! Mais … il était décrit à 10-15 minutes, 150 marches, du centre historique … et c’est vrai. Par contre, pour arriver aux endroits intéressants du centre il faut ajouter un autre 20 minutes et ça commence à faire loin.

Je classerais cette ville comme « à voir », valant 2 nuits. Mais il serait peut-être préférable de trouver un hôtel plus central.









Escalier

Est-ce que j’ai dit que l’escalier pour se rendre à l’hostel était très raide? Avec des marches et contre- marches irrégulières? Que les arrêtes des marches étaient très usées? Qu’il y avait parfois de la tuyauterie et autres accessoires à travers des marches?

Qu’on y trouvait même des pommes de route? (Je comprenais mal qu’il y ait des chevaux qui puissent emprunter ces marches mais c’était plutôt des ânes ou des mulets)

En descendant l’escalier, je me disais justement qu’il était heureux qu’il y a ait des bouts de paliers de temps à autre. Ça éviterait de débouler 200 marches d’un coup. 15 secondes après je m’enfarge dans mes pieds … Je me tourne sérieusement la cheville … Je trébuche …

OUCH

Et je parviens à me rattraper. La cheville légèrement foulée mais rien de grave. J’ai eu le temps d’imaginer la suite de mon voyage avec une cheville sérieusement foulée ou dans le plâtre …

WOW! Là, arrêtez tout de suite d’imaginer dans cette direction, imaginez moi au sommet de ma forme, ok là?

Mines

Sur les hautes de la ville il y a 23 mines ayant des galeries interconnectées couvrant 25 km de longueur et allant jusqu’à 500m de profondeur. On y minait de l’argent, de l’or, du plomb, et plusieurs autres minéraux. Il est dit qu’avant la construction des mines sous la gouverne espagnole, les indigènes venaient ici pour y ramasser des minéraux, qu’on pouvait trouver des pépites d’or à la surface.

La richesse était tellement grande qu’un des propriétaires a été un des hommes les plus riches du monde, en son temps. Il a d’ailleurs fait construire une église et a contribué 23kg d’or pour la décorer et cette église serait maintenant une des trois plus riches églises du monde. La ville, elle-même, a aussi longtemps été la ville la plus riche du Mexique.

Toute cette richesse a été longtemps construite sur le dos de l’esclavage des indigènes, forcés à creuser les tunnels, à la pelle et pioche, sans la technologie que l’on connait aujourd’hui. J’ai descendu à -60m dans une des plus ancienne mine, par l’escalier que les indigènes prenaient et il est facile d’imaginer l’horreur des conditions dans lesquelles ils travaillaient. En plus de creuser les tunnels, avec les risques associés, ils remontaient des centaines de mètres avec des charges de 75kg sur les épaules et travaillaient des jours de 12 heures. L’espérance de vie ne devait pas être très élevée.

J’ai visité une des entrées de la mine de Valenciana ,la boca mina de San Ramon. Une visite très intéressante, avec un guide qui me montrait des maquettes de mines, qui m’a amené dans le tunnel et qui m’expliquait les conditions de vie et l’histoire. Le tout en espagnol simple que j’arrivais à suivre!

La photo qui suit est un peu cul-cul mais comme j’ai un ami sur Facebook qui m’a menacé de commencer une collection de photos sexy de moi …


Momies

Un musée, que je n’ai pas visité, a une collection d’une centaine de momies qui ont été déterrées du cimetière de Guanajuato. Elles ont été déterrées parce que, à une époque, le cimetière a commencé à charger une taxe pour continuer à garder un corps enterré, sous peine d’être déterré.  Ceux qui pensaient avoir loué une concession éternelle ont dû se retourner dans leur tombe. 90% des corps ont été déterrés. La plupart étaient des squelettes mais un petit pourcentage a été retrouvé momifié.

Il y a plusieurs théories et légendes pour expliquer la momification mais pas encore d’explication scientifique formelle.

Il semblerait que certains des corps aient été enterrés vivant, entre autre pendant une épidémie de choléra.

Attention, si vous cliquez sur ce lien vous pourriez faire des cauchemars!

Callejoneada

Un groupe de neuf comédiens et musiciens, habillés en troubadours, organise des callejoneadas. J’ai acheté un billet pour une et c’est vers 21 :30, à la noirceur, que nous commençons la promenade. Armés de leurs voix, de leurs instruments à cordes et de leur connaissance de l’histoire de Guanajuato les protagonistes nous organisent une marche dans les petits chemins étroits de Guanajuato tout en chantant des airs romantiques et s’arrêtant ici et là pour nous raconter des histoires au sujet de l’endroit où nous sommes. Ils nous ont aussi donné un gobelet qui, autrefois, était pour recevoir du vin ou de l’alcool, mais, de nos jours, est plus un réceptacle à jus.

C’est hyper romantique et mon petit cœur fait boum boum.

Ce genre de troubadours est issu d’une très vieille tradition européenne, les Estudiantinas, ou les étudiants dépendent de l’aumône des habitants des quartiers riches pour pouvoir continuer leurs études. Ils gagnent cette aumône en divertissant ces habitants.

Un des arrêts est à la Callejon del Beso, un des chemins les plus étroits, où les balcons se touchent presque et où est né une légende : Monica, fille d’un père riche et colérique tombe en amour avec un jeune galant, Alejandro. Ils se courtisent pendant un certain temps jusqu’à ce que le père de Monica découvre l’idylle. Il interdit à Monica de revoir Alejandro et lui dit que si elle ne l’écoute pas il l’enverra au couvent pour qu’elle y termine ses jours. Monica est éperdue de peine jusqu’à ce qu’Alejandro, en s’arrangeant avec les habitants de la maison d’en face, monte au balcon et, de l’autre bord de la rue, appelle sa douce Monica. La proximité des balcons leur permet de se tenir par la main pendant qu’Alejandro courtise Monica. Au moment où il se penche pour lui donner un baiser, le père de Monica les découvre, pique une sale colère et fini par poignarder sa fille avec une dague.

L’histoire se termine avec Alejandro qui dit des mots d’amours à Monica et lui tiens la main qui refroidi pendant qu’elle se meure sur son balcon.


Il est maintenant coutume pour les amoureux de s’embrasser sous les balcons de la Callejon del Beso et l’histoire dit que de s’embrasser langoureusement à cet endroit leurs garantirait sept nouvelles années de bonheur. 

Il y a rien qui vous empêche de vous imaginer une Callejon del Beso dans votre coin … (pour l’utilisation actuelle, là, pas pour poignarder quelqu’un!)

En passant, sur une des photos, vous verrez une vielle dame, avec une canne, qui danse. Les musiciens nous ont dits qu’elle était malade et avait besoin d’argent pour payer ses médicaments. J’ai donné 10p mais j’avais vu la dame en communication avec les musiciens pendant que j’attendais le début du callejoneada et il y a anguille sous roche, j’avais l’impression qu’elle était même la patronne du groupe basé sur les interactions que j’ai vues. J Oh, êtes-vous capable de distinguer ce qu’elle fait avec sa langue?

Panthéon – Dolores de Hidalgo – Atotonilco – San Miguel de Allende

Au lieu de prendre un autobus pour aller à San Miguel de Allende, j’ai pris une excursion qui faisait plusieurs arrêts en chemin et avais pris arrangement pour qu’ils me laissent à San Miguel plutôt que de me ramener avec les autres touristes. Ainsi ça permet de visiter des choses qui ne seraient pas facilement accessibles autrement sans prendre beaucoup plus de temps.

Alors, j’ai vu, blah blah blah, cimetière, blah, blah, blah, églises, blah blah blah, villes coloniales, blah blah blah région semi-désertiques. Non mais c’est vrai, après un certain temps certaines choses deviennent répétitives et je commence à être dû pour un changement.

Je dirai que j’ai quand même visité le berceau de la révolution mexicaine, le soulèvement a commencé ici, c’est terminé une année plus tard par l’exécution des leaders des insurgés et par une loterie particulière : La loterie de la mort. Ne sachant pas trop qui punir, les autorités coloniales auraient fait un tirage au sort parmi la population et les heureux gagnants étaient exécutés.

Malgré tout la révolution avait été lancée et le Mexique est devenu indépendant quelques années plus tard, après beaucoup d’autres combats. Vous pouvez lire sur l’histoire du Mexique ici .

Je suis arrivé à San Miguel en fin d’après-midi en ayant déjà des idées d’aller rapidement ailleurs. Ces idées ont été renforcées par le fait que la ville semblait morte, très fort contraste avec l’animation de Guanajuato. J’avais l’impression d’être dans une station d’Intrawest quelques jours après la saison de ski. Il y a une énorme communauté d’expatriés à San Miguel et je crois que 1) une bonne partie ont quittés à la fin de l’hiver, 2) leur présence a fait augmenter les prix des appartements et maisons dans le centre historique ce qui fait que les mexicains ne vivent plus là et 3) les expats qui sont encore ici n’ont vraiment pas les mêmes habitudes que les mexicains, ils ont plutôt tendance à rester chez eux le soir ou à aller dans des restaurants chics.

Il n’y avait presque pas de bouffe de rue, les restaurants étaient vides, il y avait presque plus de joueurs de mariachis flânant à rien faire dans le zocalo que de public potentiel.

Ceci dit, il semble que ça soit un bon endroit pour apprendre l’espagnol, il y a beaucoup d’étudiants étrangers, et l’ambiance doit être différente en haute saison.

Mais, bon, je suis là maintenant, moi, et j’ai décidé de partir dès le lendemain, un autobus pour Mexico, un taxi pour changer de station d’autobus et un autre autobus pour me rendre à Xalapa, capitale de l’état de Veracruz, où je devrais pouvoir sortir des conditions quasi désertiques.

Salsa

Oh, mais avant de partir, j’ai quand même trouvé un cours de salsa gratuit dans un bar, en anglais malgré le fait que les participants étaient surtout des étudiants qui sont à San Miguel pour étudier l’espagnol.

Et c’était un cours absolument pour débutant! C’est toujours bon de réviser les bases, après des années de danse on prend de mauvaises habitudes et des raccourcis. Mais il y avait un gros bénéfice : C’est très bon pour l’égo! C’est tellement agréable d’apprendre les choses du premier coup, de se faire complimenter par le prof, se faire dire par les étudiantes, ohhh tu danses bien, …

C’est super agréable aussi de prendre une participante dont c’est la première expérience  et de lui montrer des choses et, lorsqu’elle a du talent, de voir à quelle vitesse elle apprend et que ça devient agréable de les faire avec elle. Je parle de danse ici … Contrôlez votre imagination!

Je peux comprendre le plaisir que les enseignants ont à communiquer leur savoir et parfois leurs passions. Il faut dire que je viens d’une famille d’enseignants, en fait je suis le mouton noir de la famille …

Zone de Confort

Sans vouloir être prétentieux, un des buts de ce blog est de vous inspirer à sortir de votre zone de confort, à remettre le statuquo en question et à essayer des nouvelles choses. J’ai toujours aimé agir comme initiateur et faire découvrir de nouvelles activités. Si je peux le faire un peu par ce blog, tant mieux.

Si jamais je réussi et je vous inspire dans ce sens, dites-moi le, c’est hautement gratifiant pour moi.

Entre temps, on m’a dit qu’il y a eu plusieurs french kiss qui ont été distribués suite à la lecture de mon texte à ce sujet. C’est au moins ça. Peut-être que je devrais ajouter un compteur « french-o-meter » à la page de mon blog pour pouvoir mesurer mon impact car, comme on dit parfois en affaires, si ça ne se mesure pas ça n’existe pas!

La Zone de Confort : 43 french provoqués ce mois-ci. Hummmmmm. Peut-être pas. Je vais repenser à ça. ;-)

Ou peut-être que je devrais faire comme Spencer Tunick, photographe qui a fait le tour du monde en prenant des photos de foules nues dans beaucoup de villes. Sauf que moi ça serait des foules en train de s’embrasser. Deux par deux, pas tous ensemble, je veux inspirer pas infecter!

Xalapa

Je rêve de verdure. Je fantasme sur une rivière avec de l’eau dedans, bordée par une forêt sans épines. Pourquoi pas une belle promenade le long d’une rivière, dans la forêt, en m’arrêtant ici et là pour regarder les cascades et me baigner dans des bassins quitte à frapper une couple de crocodiles si nécessaire. Ou peut-être y faire du kayak. Ou du rafting. Je rêve d’un peu de pluie (oui, je sais, j’ai le tour de me faire haïr), je n’ai pas vu de vrai pluie depuis mon départ du Canada. Je suis prêt à même faire une petite danse sous la pluie si ça peut aider.

C’est pour cela que je me dirige vers Xalapa, j’espère pouvoir y réaliser quelques fantasmes de ce type.

Au moment où je termine ce blog, je viens tout juste d’arriver à Xalapa et ça se pourrait que mes fantasmes se réalisent …

À suivre …

Au plaisir,

Sylvain

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